Pour commencer, les réactions à la sortie du livre
Je me contenterai, dans un premier temps, d'évoquer les réactions à la parution du livre.
Du côté "catho" et surtout "catho friendly", elles sont très symptomatiques et très emblématiques d'une certaine malhonnêteté intellectuelle ambiante. Je compte, aborder plus précisément le contenu du livre dans un prochain post. Je me pose encore des questions quant à la meilleure manière d'en rendre compte. J'incline à penser que le mieux serait d'extraire de ce pavé d'assez larges extraits pour donner le goût aux hésitants de le lire et de voir par eux-mêmes ce qu'il contient.
Par chance, j'ai trouvé quelque part sur le Net une version epub du livre qui va me permettre, version papier en mains, d'en extraire des citations qu'autrement il aurait fallu recopier à la main et cette perspective avait plus que tendance à me décourager de revenir sur le sujet. Le problème étant celui de l'embarras du choix. Fort heureusement, j'ai pris la précaution de surligner ce qui m'a le plus frappé...
J'ai évoqué ce livre le 15 février à l'annonce de sa parution. J'ai annoncé que je m'abstiendrai de "tartiner" sur le sujet mais il y a tout de même bien des choses à dire, ne serait-ce qu'à propos des réactions qui se partagent entre les deux camps que constitue le milieu catholique au travers de médias religieux ou de revues de droite pro catholiques et les médias séculiers et donc profanes qui certes ne sont pas hostiles à la publication de la fameuse enquête mais ce sont abstenu de tresser des couronnes à l'auteur en dépit de l'existence chez nous d'une extrême gauche assez furieusement anticléricale. L'espèce de gêne qui se dégage de l'ensemble mérite d'être souligné.
Rien que sur ces réactions, il y a beaucoup à dire et je dois dire que l'hypocrisie et la mauvaise foi des milieux cathos me tape sur les nerfs plus encore que la révélation en chaînes de très nombreux abus. Pour qui a pu voir comment fonctionnait l'Eglise avant mai 68 et comment elle a toujours pratiqué le secret pour préserver son impunité, il n'y a pas de quoi être surpris. J'ajoute que l'attitude consistant, presque du jour au lendemain à dramatiser à outrance des abus après avoir si soigneusement fermé les yeux et une attitude plus que suspecte. On sait ce que je pense de la criminalisation à outrance de ce que l'on décore, souvent à tort et à travers, du concept de "pédophilie". La pédophilie proprement dite, si tant est que le terme soit bien adapté étymologiquement, est assez minoritaire au sein de ces abus. Il s'agit généralement d'un problème d'homosexualité qui s'apparente à de la "pédérastie" plus qu'à une vraie "pédophilie", le terme exigeant de ne s'appliquer qu'au cas d'enfants impubères, ce qui place la limite, chez les garçons au voisinage des 12/13 ans. Or le plus souvent ce sont des adolescents qui sont victimes et dont un bon nombre se sont très bien accommodés d'être devenus les "chouchous" de certains curés... Qu'un ado puisse s'éprendre de son coach sportif, si c'est un précepteur particulier, ne me parait pas chose malsaine à priori, le grand problème c'est que l'exercice en question devient assez excessivement pathologique quand cela se passe au sein d'une religion qui professe un interdit à l'égard des amours masculines. Soit on s'abstient, soit on change de "métier" !
A propos des réactions ambiantes, je viens du reste de découvrir que Benoit XVI tente de rejeter la responsabilité des abus sexuels dans les médias sur la révolution de mai 1968. La chose date du 11 avril et si je ne suivais pas plusieurs fils d'actualité la chose m'aurait sans doute échappé.
Ce livre je l'ai lu aussitôt. Cela m'a pris une semaine et j'y au trouvé une surprise dont personne ne parle plus.
Les médias sont une chose, les catholiques en sont une autre
Bien que je remplis un certain office purement artistique dans une certaine paroisse, mes contacts avec les fidèles sont assez limités. Je suis tenu à une certaine obligation de réserve et de toutes façon je n'aspire pas à discuter avec des gens qui sont loin d'avoir le degré de culture qui est le mien dans le domaine des religions.
Je dispose des réactions de trois fidèles différents. Un diacre très influent dans son secteur n'a pas manifesté la moindre gêne ni réticence quand je lui ai demandé s'il avait entendu parler du livre. Je pense que s'il n'était pas toujours si pressé il aurait volontiers discuté du problème avec moi.
Le second est un homme âgé, un veuf marseillais qui sort du lot ne serait-ce que parce qu'il est au courant que nos ancêtres le Gaulois étaient pires que les Grecs... Ce n'est pas donné à tout le monde... Il n'est pas hostile aux gays et il admet qu'il fallait faire quelque chose et on est d'accord que le mariage n'était pas le terme qu'il fallait employer. Il s'inquiète à cause de ce qu'un courant hostile à l'Eglise ait pu favoriser l'apparition du pavé mais il ne lui vient pas à l'idée de contester la véracité de ce que Martel a révéler.
La troisième personne est une femme avec laquelle j'ai affaire pour mon "ministère", elle est prête à lire le livre et j'ai profité de l'évènement que constitue sa parution pour attirer son attention sur le fait que les penchants "homos" d'un précédent patron son la cause d'un malaise qui a donne lieu à une addiction au vain de messe tout cela étant la cause d'un prétendu "burn out" qui n'est qu'une vulgaire dépression. Je suis le seul à avoir discerner la cause d'un malaise très visible par l'astrologie d'une part dont les révélations ont été confirmé par un ami qui se trouve avoir connu le personnage alors qu'il n'avait que 16 ans... Cette femme n'a pas poussé les haut cris et j'en déduis que les fidèles sont à présent tellement conscients que des tendances homosexuelles sont répandues chez beaucoup de clercs qu'ils s'en accommodent à partir du moment où ça ne donne pas lieu à des abus sur des enfants.
J'en déduis du côté des fidèles, le contenu du livre est appelé à faire quasiment l'unanimité. Je n'ai pas remarqué la moindre hostilité quand il m'est arrivé d'en parler autour de moi. Il suscite la curiosité et c'est une très bonne chose sauf que tout le monde n'a pas le temps de lire et de décrypter un monument de plus de 600 pages. Monument auquel l'auteur envisage de publier une suite. Notamment sous la forme d'un chapitre d'enquête historique sur l'histoire de Sodome... Malheureusement difficilement accessible car il faut s'abonner à un certain journal sous sa forme numérique et je suis franchement hostile à ce genre de racket vu la médiocre qualité de la presse hexagonale. J'aspire même à ce qu'elle crève carrément tellement elle est pourrie !
Ni chaud ni froid en lisant ce livre, même pas étonné...
Personnellement, de lire ce livre ne m'a fait ni chaud ni froid. Il est arrivé qu'il me fasse rire.
Je peux comprendre ce que certains prêtres ont vécu mais je ne saurais les plaindre. Qu'avait-ils besoin d'aller se foutre dans cette galère que constitue la prêtrise telle qu'elle est conçue depuis un peu moins d'un millénaire.
L'abstinence sexuelle n'a aucun sens à mes yeux mais je déteste les obsédés et je ne vois de solution que dans une forme ou une autre de modération.
Un chapitre sur la prostitution des migrants assez touchant
La chapitre portant sur ce qui se passe du coté de la Gare Roma Termini a fait pleurer certains lecteurs. Il m'a certes attendri mais d'une certaine manière c'est peut-être l'un des plus beaux côtés de l'histoire...
L'arrivée de nombreuses vagues de "migrants" par l'Italie à tendu à faire deux sortes d'heureux. Certains prostitués d'une part et des prêtres en tant que clients. L'auteur a habité le quartier avant d'être invité à loger au sein même du Vatican et il a pu en étudier minutieusement la sociologie et sans nul doute les "commodités". Disons qu'il s'est évidemment comporté en qualité d'enquêteur participant.
Elle nous vaut une description très imagées des modus vivendi des diverses catégories de migrants pour qui les prêtres "homos" se sont avérés être une excellente aubaine car ils sont prédisposés, pour des raisons économiques et par leur propension à vouloir sauver autrui à être fidèle au "travailleur du sexe" sur lequel ils ont jeté leur dévolu. Quelques prélats (2 ou 3, je ne sais plus) seraient allés jusqu'au bout de leur logique chrétienne mettant fin à toute relation sexuelle et en adoptant leur ancien amant, en dépit parfois, d'un côté très insecure...
Je trouve cela très touchant mais malheureusement c'est une pratique qui ne peut pas se généraliser...
Il n'y a pas lieu de dramatiser l'existence de cette prostitution en particulier ni la nouvelle donne consistant à vouloir punir les clients de cette pratique quand elle concerne un commerce entre majeurs consentants. Cette nouvelle mode imposée sous prétexte de défense des femmes est une aberration démentielle qui tend à prouver, qu'à certains égards, la nouvelle société civile est animée d'une forme de puritanisme assez particulier.
Les migrants qui veulent absolument devenir européens devraient savoir ce qui les attend. Il ne peuvent pas se plaindre des risques encourus. Martel montre que certains s'accommodent très bien de leur nouveau job. Il évoque un certain Mohammed, un tunisien et sa petite star up. Le seul inconvénient est que quand il s'agit de migrants de culture musulmane, il faut être passif et ce genre de chose ne me convient pas du tout.
Mais quoique très problématiques à plus ou moins longue échéance pour notre "identité", ces vagues de migrants peuvent donner lieu à des idylles plus ou moins romantiques. En théorie du moins... Je dis cela parce que les européens de souche sont de plus en plus "clonés" et j'ai tendance à les trouver assez insipides à tous égards. S'il n'y avait pas entre nous et les "migrants" un contentieux qui tend à nous imposer la défroque de rejetons de colonialistes racistes, les migrations, à petites doses, pourraient être une excellente chose.
Une découverte inattendue, savoir l'expertise renversante d'un dominicain gay friendly nommé Adriano Oliva
Certes on a parlé de son livre paru en octobre 2015 soit bien avant la sortie de Sodoma et étrangement la chose m'a complètement échappé et c'est bien la preuve que contrairement à ce qu'on insinué les dévots d'un certain Frithjof Schuon
On ne saurait manquer une telle enquête et j'ai découvert dans ce livre une chose à laquelle je ne m'attendais pas, à savoir qu'un dominicain spécialiste de Saint Thomas d'Aquin a été sollicité (indirectement) par le Pape François pour traité des buts du mariage, du problème des divorcés remariés et du statut chrétien de l'homosexualité. Et le résultat est assez étonnant puisque le spécialiste en question a déduit de son expertise que le but du mariage n'est pas la procréation, qu'il s'agit d'un objectif secondaire et que donc la raison d'être c'est l'amour : être unis en une seule chair. Mais là où on se pincerait si l'on n'était pas un peu préparé c'est qu'au bout du compte, Adriano Oliva, l'expert en question aurait conclu à la licéité des bénédictions de couples de même sexe dont on sait qu'il on été pratique assez largement du côté oriental.
J'ai déjà évoqué l'ouvrage de John Boswell l'historien américain sur les unions de même sexe et je dois préciser que je suis en désaccord avec la thèse de l'auteur qui tend à insinuer que les églises chrétiennes aurait reprise à leur compte une pratique antique.
C'est faux ! Les "canons" antiques du côté grec c'est la relation initiatique et à visée didactique, relation temporaire, d'un jeune adulte avec un adolescent qui s'enracine dans une tradition guerrire avec, aux XVIIIème sicle avant J.C. la pratique probatoire du "séjour en brousse"... Côté romain les choses étaient plus banales : le caractère naturel et en soi innocent de l'attrait pour le même sexe était admis mais pas touche aux fils de famille...
Cela dit je devrais sans doute consacré à la question un autre post car je n'ai pas le livre du dominicain en question. Et je dois dire que contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, si tant est qu'Adriano Oliva ait vu juste et bien je m'en tape ! Je n'ai jamais senti la nécessité de m'inféoder à la doctrine de l'Eglise pour juger de ce qui est moral ou ne l'est pas ! Je ne cesserai de répéter que le concept de "loi naturelle" est une FOUTAISE ! Tout simplement parce que les lois sont d'ordre culturel de sorte qu'elles n'ont rien à voir avec la nature. Est considéré comme naturelle une chose, une tendance qui se produit assez spontanément et en l'absence d'interdit biblique et de pression sociale homophobes on verrait quantité de gens se montrer plus ou moins bisexuels. Le sexe est certes ordonné à la procréation mais pour que la chose fonctionne de manière à la survie des espèces, il fallait bien attaché à cette fonction une gratification qui peut être recherchée pour elle-même. A conditions, bien entendu de ne pas nuire à des intérêts supérieurs, à savoir de négliger certains devoirs etc...
Les éléments déchaînés contre le Vatican !
Il n'y a pas eu de morts, sinon on pourrait dire que ça tombe comme à Gravelotte !
Le livre de Frédéric Martel intitulé "Sodoma" n'est pas le seul souci actuel au sein du Vatican et chez ses dévots : dans le même temps que cette bombe de 630 pages paraissait, sur Arte, un film évoquant l'existence de nombreux abus sexuels perpétrés sur des nonnes et dénonçant un véritable proxénétisme clérical.
Toujours dans le même temps le Primat des Gaules monseigneur Barbarin se voyait condamné à 6 mois de prison avec sursis pour n'avoir pas fait ce qu'il fallait dans le cadre de l'affaire Preynat.
Du côté de la presse catholique et des médias "catho friendly" on dénonce un complot et ce qui est irritant c'est la mauvaise foi dont on fait preuve. Je vais en donner un échantillonnage... Mais enfin quoique veuille faire et dire les catho activistes, rien ne sera plus comme avant. Côté abus plus ou moins "pédophiles", la coupe est pleine et il va falloir que quelque chose change ! Mais je ne sais pas quoi...
Voyons d'abord l'affaire Barbarin.
Le refus de la démission de Barbarin par le pape François
Ce refus, exprimé par deux fois et sous prétexte d'une présomption d'innocence qui court a nouveau du fait d'un double appel, est une faute qui est bien de nature à plus ou moins décrédibiliser les efforts du pape régnant en vue d'imposer la tolérance 0 en matière d'abus sexuels sur des mineurs.
Frédéric Martel a consacré à Barbarin un certain nombre de pages qui démontre que ce qui lui est arrivé n'est en fin de compte qu'un retour de bâton bien mérité et une sorte de retour de flamme ayant sanctionné de façon assez magistrale son activisme à l'encontre du projet "mariage pour tous". Un prélat a certes le droit de s'exprimer mais quand à prendre la tête de manifestations, c'est absolument inacceptable ! Et d'autant plus insupportable que si l'Eglise de France ne jouissait pas d'une sorte de subvention indirecte par l'entretien gratuite des églises et cathédrales d'avant 1905 et bien elle serait probablement moribonde ou aurait été supplanté par une vague d'évangélisme à l'américaine !
Contre le "mariage pour tous" mais...
Tout le monde sait, je l'ai écrit 100 fois, sans êtres hostile, je suis "contre" le mariage pour tous ou plutôt l'emploi du mot "mariage" pour des couple de même sexe.
Donc, c'est clair, je méprise la vogue des "mariages de même sexe" car il ne convenait pas aux "homos", après avoir tant dégueulé sur les hétéros mariés de s'embourgeoiser, ils n'ont que trop tendance à se ridiculiser, c'est une parodie ! Et l'on aurait pu se contenté d'un PACS bis sous la forme d'un contrat d'union civile avec des droits comparables aux avantages procurés par le mariage.
Donc le mariage des gays, je m'en tape ! Mais cela n'en n'est pas moins un progrès qui devrait obliger à terme les homophobes à fermer leur méchante gueule. Un progrès car les "homos" aux vues plus classiques et attachés à une certaine discrétion s'en trouvent plus ou moins protégés.
Pour en revenir à Barbarin, il faut que les prélats catholiques et leurs curés arrivent à s'enfoncer dans le ciboulot qu'en fait de morale nous n'avons aucunement besoin de leur police des mœurs et que les dérapages d'une assez fortes majorité d'entre eux est de nature à leur imposer silence.
Le pape François refuse la démission d'un cardinal que son entourage ne supportait plus...
En effet une bonne partie de l'entourage du primat voulait son départ. Un prêtre investi d'une mission en secteur rouennais a même été jusqu'à démissionner en arguant du fait qu'il tient son patron pour responsable dans l'affaire Preynat. Le propos de ce prêtre mériterait sans doute une analyse assez fine car il s'apparente à une de ces singularités dont la France possède le secret : l'histoire me rappelle l'adage local initié par une ministresse bien de chez nous : responsable mais pas coupable... A moins qu'il ne s'agisse de l'inverse...
Ne cherchons pas trop à comprendre : c'est à y perdre le peu de latin que conserve l'église post-conciliaire !!!
Barbarin, il faut le rappeler, s'est defaussé sur le dos d'une bonne femme qui n'a rien trouvé de mieux à faire que de réunir le prêtre fautif et une victime pour les inviter à prier ensemble. Dans le genre niais façon "catho Cucul la praline" c'est un sommet dans le genre "inapproprié"...
Bref, ça fait la Nième fois qu'un évêque néglige, lorsqu'il reçoit une plainte de faire le signalement qui s'impose à la Justice ou du moins de le relever complètement de ses fonctions en relation avec des jeunes...
Et en ce qui concerne le double appel, par Barbarin et par le Parquet de l'a condamnation, ce qui est plutôt étonnant dans l'affaire c'est qu'en une époque où l'on tend a interdire les crèches dans les lieux publics, il faut se résoudre à constater que ni la République, ni sa justice n'ont été vraiment prédisposées, en ce cas d'espèce à faire preuve d'anticléricalisme.
Je suis enclin à penser que la "timidité" qui s'était jusqu'alors manifesté en faveur du prélat relève d'une forme de démagogie plus ou moins suspecte. On redoutait manifestement un "contre procès" de la justice voir quelques émeutes de la part des cathos idolâtres les plus fondus !
Le pouvoir politique sait le poids que représente les électeurs catholiques même si cette religion est pour ainsi dire moribonde...
Sodoma, un complot contre l'Eglise ? Pas du tout !
L'enquête de l'auteur a duré 4 ans. Mais ce qui a été publié dans Sodoma est une partie d'un tout.
Martel n'avait aucune certitude la partie de son enquête touchant le Vatican pourrait être publiée, telle qu'elle l'a été. Ce n'est qu'une partie d'une enquête beaucoup plus vaste qui a donné lieu à la publication d'un livre paru pour la première fois en 2002 et intitulée La Longue Marche des gays et dont la dernière édition datant de 2017 s'intitule à présent Global Gay, La longue marche des homosexuels.
En vérité, l'auteur le dit quelque part, il n'avait aucune certitude de pouvoir publier le livre dont on parle et c'est quand son éditeur italien s'est montré favorable qu'il a, pour ainsi dire, mis le paquet... Mais en vérité on ne peut pas dissocier cette partie de ses observations d'un vaste programme consistant à faire l'historique des avancées en faveur des milieux LGBT depuis mai 68.
Si le livre a pu être publié dans 8 langues et dans un nombre impressionnant de pays à la fois, c'est tout simplement parce qu'un éditeur courageux lui a donné le feu vert qu'il y avait une attente du public pour un tel sujet et que donc les autres éditeurs étaient assurés de faire une bonne affaire. Le fait qu'on ait retardé l'édition pour la faire coïncider à telle réunion romaine récente était de bonne guerre...
Un pamphlet LGBT contre l'Eglise ?
Il faut lire à la fin de Sodoma l'assez long épilogue reproduit en italique où l'auteur fait état de la teneur de ses relations avec le catholicisme en tant qu'enfant de chœur jusqu'à l'âge de 13 ans, il y fait état de son estime envers un prêtre dont il a découvert l'homosexualité un moment après son décès.
Il n'y a pas chez Martel la moindre agressivité envers les prêtres fautifs mais plutôt beaucoup de compréhension et même d'empathie. Du reste ceux-ci, prélats tous comme les simples prêtres ne s'y sont pas trompés qui l'on reçu et se sont "confessés" plus ou moins en long en large et en travers...
Car ce qui est étonnant, c'est que les religieux que Martel a approchés ne pouvaient pas se méprendre quant à son principal centre d'intérêt et à ses intentions. Alors comment expliquer ces nombreux passages à table ?
L'accueil des médias : très contrasté !
Les médias séculiers ou mondains si l'on préfère ont salué l'ouvrage en lui témoignant une grande estime mais sans jeter des fleurs à l'auteur. En dépit de la tendance d'une certaine extrême gauche très anticléricale, personne au sein des médias profanes ne s'est réjoui de cette dénonciation ! En fait on devine une certaine gêne. Donc du côté profane succès d'estime mais sans réjouissances particulières.
Côté catho c'est bien différent : on est en présence d'une vraie théorie du complot. on avait coutume de dire que tous les chemins mènent à Rome de sorte que hors de l'Eglise point de salut ! Le catholicisme est demeuré imbu de cette conviction d'être la seule religion véridique de sorte que dès qu'on met en cause son administration, cela ne peut être que l'œuvre de Satan.
Du reste, quant au soupçon de "règlement de compte" qui impose la modération à tout commentateur, j'ai pu constater qu'un ami, ancien enseignant très cultivé, qui est franchement athée et assez hostile aux curés, s'est posé la question de savoir si ce livre n'était pas l'expression d'une vengeance... Cette prudence et cette réticence de la part d'un agnostique à admettre les faits est certes l'expression d'un regard psychologique assez binaire avec cet autre cas de figure qui s'exprime souvent par la tendance à vouloir diagnostiquer un "amour rentré" quand un interlocuteur manifeste une détestation envers telle ou telle personne.
"Sodoma" une vengeance du milieu LGBT ?
Martel n'est en rien un "mystique", il est affranchi de toute espèce de sentiment de culpabilité en relation avec l'interdit biblique dont il est question. Il a voué son existence à la défense des droit d'une certaine minorité. Ne peuvent éprouver le désir d'un "règlement de compte" que les personnes qui auraient souffert de l'imposition de l'interdit en question.
Dans le but de bien me faire comprendre, je vais comparer ma génération à celle de Frédéric Martel.
Je suis né au lendemain de la dernière guerre, en pleine affaire de Roswell, soit environ un mois après l'annonce du fameux Plan Marshall durant une année mentionnée comme "terrible". L'emprise du catholicisme était encore très forte. Pas question, surtout à la campagne, de manquer le catéchisme et la messe du dimanche. J'ai eu à déplorer beaucoup d'hypocrisie mais sans rapport avec mon orientation que je n'ai assumé qu'après la vingtaine alors que j'étais devenu relativement autonome. Mais j'avais depuis assez longtemps pris mes distances avec le catholicisme. La bombe à fragmentation qui est tombée sur le Vatican ne saurait m'attrister, je m'en réjouis d'une certaine manière mais j'ai fait ma vie et ça ne m'apporte absolument rien, si ce n'est que c'est quand même positif car cela devrait mettre un terme à une certaine forme d'hypocrisie.
Quant à savoir si j'aurais mieux vécu en venant au monde plus tard, je ne suis pas convaincu que j'aurais eu une vie plus intéressante sur le plan affectif et sexuel. Le succès dans ce domaine dépend d'abord d'un charisme personnel et d'une capacité toute aussi personnel à s'en servir au mieux. La menace d'un interdit n'est pas vraiment un frein et ça incite à réfléchir et à ne pas faire n'importe quoi de sorte que ma formation religieuse a sans doute eu l'avantage de faire fuir des partenaires plus ou moins négatifs voire dangereux. Quand on manifeste une certaine "propreté" ça éloigne pas mal de saletés... D'autre part, j'ai toujours eu besoin de solitude de sorte qu'étant assez "sélectif" quant à la mentalité des gens que je suis amené à fréquenter, l'empreinte de la religion n'a jamais été un obstacle à mon libre arbitre. Je distingue donc ce qui relèverait d'un désir de vengeance de ce qui regarde la justice.
Ce qui arrive à la religion catholique et bien elle ne l'a pas volé, alors je m'en réjouis mais sans plus !
Le cas de Frédéric Martel est bien différent, il est né en 67, c'était un nourrisson au moment de mai 68. L'esprit de la génération qui n'a pas connu l'avant mai 68 est bien différent des générations apparues au lendemain de la seconde guerre mondiale. A moins d'avoir baigné pour des raisons très particulières dans une ambiance catholique, d'y avoir plus ou moins pris goût et d'en avoir été marqué, mais ce sont là des exceptions, on observe une indifférence plus ou moins marquée à l'égard de l'influence religieuse dominante...
Si je n'entends pas m'en laisser imposer par des clercs, surtout quand de notoriété publique, ils en sont venus à déraper en pratiquer toutes sortes d'abus de pouvoir, je ne me sens pas du tout en harmonie avec ces jeunes qui ne se posent pas de questions et qui se préoccupent uniquement de tirer le meilleur parti d'une existence assez franchement matérielle. Il peut s'agir de garçons beaux comme des dieux, ils me laissent assez froid. Leur conversation est assez généralement très ennuyeuse et pour tout dire ça n'a pas tendance à exciter le moindre désir.
Du côté catho et surtout "catho tradi" un réaction de pure paranoïa
Ce que je voulais dire, c'est que l'accusation portée contre l'auteur de "Sodoma" d'avoir voulu forger un pamphlet relève d'un mélange de mauvaise foi caractérisée et surtout elle démontre la persistance d'une mentalité triomphaliste au moment précis où elle s'avère la plus mal venue.
De simples affabulations, des insinuations, mais pas du tout !
Du côté des médias catholiques, on parle d'affabulations et d'insinuations, ce qui est faux.
En effet bien qu'un prélat surnommé Aiguisel ait "outé" quantité de ses confrères, Martel s'est abstenu d'ajouter des nouveaux noms à ceux qui avaient été déjà mis en cause par les médias avant la parution de son livre. Ce qui gêne, c'est le fait qu'on estime à 80 % la proportion de clercs homophiles, pratiquants ou pas.
Mais qu'on le veuille ou non, il est impossible de contester cette estimation et tous les "homos" qui se sont frottés plus ou moins au personnel clérical, vous diront que le chiffre est hautement plausible. La seule chose qui soit difficile et même impossible à évaluer c'est le % de clercs pratiquants car pour un même individu il est forcément variable dans le temps.
Une dénonciation salutaire
Mais quoiqu'on fasse et qu'on en dise, si les clercs catholiques ne saurait revendiquer l'exclusivité d'un certain type d'abus sexuel, le catholicisme est bien à cet égard ce que l'on appelle un grand corps malade qui n'est pas loin du stade de la gangrène pourrissante.
Loin d'attenter à l'Eglise romaine, Frédéric Martel vient de lui rendre un service hautement salutaire. Quant aux solutions auxquelles il aspire, j'en parlerai à la fin. Et quand à remettre en scène certaines solutions, à savoir l'ordination d'homme préalablement mariés (le seule pratique qui soit orthodoxe à le pas confondre avec le "mariage des prêtres qui n'a jamais été canonique) il existe 3 obstacles que je détaillerai. La marge de manœuvre quant à une réforme est donc assez insignifiante. Mais fort heureusement ce n'est pas mon problème !
Un exemple de réaction imbécile et de mauvaise foi : le Salon Beige
Voir : https://www.lesalonbeige.fr/un-livre-ecrit-par-un-militant-lgbt-pour-salir-leglise/
L'Eglise n'a pas besoin qu'on la salisse, elle excelle à se salir elle-même. Et tout finit par se savoir...
Ce qui fâche les "cathos tradis" : la mise en boîte du Cardinal Raymond Burke et sa cappa magna
Je cite : Ainsi, l’auteur juge que les prélats qui tiennent les discours les plus traditionnels sur le plan des mœurs s’avèrent eux-mêmes en privé homosexuels ou homophiles. Sic.
Voici les termes exacts :
Le monde à l’envers en quelque sorte ! On peut même dire qu’il y a une règle non écrite qui se vérifie presque toujours à Sodoma : plus un prélat est homophobe, plus il a de chances d’être lui-même homosexuel. Ces conservateurs, ces « tradi », ces « dubia », sont bien les fameux « rigides qui mènent une double vie » dont parle si souvent François.
Le grand air de la calomnie...
On se croirait dans le Barbier de Séville qui à immortalisé un air devenu célèbre...
Et l’auteur laisse entendre, sans aucune preuve, que c’est le cas du cardinal Burke. Ses soupçons viennent de la cappa magna que porte le cardinal pour les grandes cérémonies, les dentelles ou même sa salle de bains. Un peu léger et pas très sérieux. Bref, sur le cardinal Burke, nous sommes dans la calomnie.
Concernant la règle en question : Martel n'a énoncé qu'une probabilité, au demeurant très évidente du moins sur un plan général. Il n'a nulle part insinué qu'elle s'appliquerait à Burke en particulier même si l'évocation de son cas précède l'énoncé de la règle dont je viens de rapporter les termes exacts. L'auteur s'est gaussé du comportement fétichiste de Burke avec son improbable chapeau et sa flamboyante cappa magna. On peut simplement le soupçonner de manifester en privé des goûts "inappropriés" et on en a bien le droit. En revanche, si tant est que Burke ait un penchant pour les éphèbes et les pages susceptible de porter son improbable traîne, on ne lui connaît pas de casseroles au cul ! Il est tout-à fait possible qu'il soit seulement un pur esthète. J'évoquerai plus loin les images évoquées par Martell et parmi toutes celles qu'on trouve je ne vois dans l'entourage du prélat que des garçons assez médiocres voire des hommes assez rassis.
Disons que le personnage est assez décalé... Et finalement je le trouve plus sympathique qu'un Barbarin. Il est dans un trip que je ne partage pas du tout mais puisque c'est parait-il un bon canoniste, j'aurais tendance à lui conserver une certaine estime...
Le vrai problème n'est pas que Burke soit ou non pratiquant de certaine moeurs
Le vrai problème c'est que le genre de cirque auquel aime à se livrer Burke est très goûté chez les "tradis" et que la survivance de cette pratique médiévale très ostentatoire ne passe plus à l'heure actuel et qu'elle témoigne, chez ceux qui manifeste encore un goût pour ce genre de carnaval une très détestable propension à vouloir en imposer aux fidèles, un goût de pouvoir qui ne peut qu'être le prélude au genre de cochonneries que l'on reproche désormais à des dizaines de milliers de clercs.
Une folle de service : le cardinal Burke et sa cappa magna
Le second chapitre intitulé la théorie du genre met en scène ce fameux cardinal Burke et Martel s'est plu à le ridiculiser et je ne vois pas ce qui pourrait nous empêcher de le faire. Burke est ce que l'on appelle un cas. Sauf que je ne discerne aucune méchanceté dans les propos de l'auteur. Et je dois dire que finalement la singularité du personnage à quelque chose d'attachant. J'ai cherché les photos que décrit Martel. Il s'agit d'un personnage hautement folklorique et le pape François, qui ne manque pas d'humour, l'a envoyé faire le singe au sein de l'Ordre de Malte.
J'ai mis quelques photos et un dessin glanées sur le net pour camper le personnage.
Autres réactions hostiles : Le Figaro : "distinguer les faits relatés de la démarche militante" !
Les faits sont clairs et indiscutables. La démarche militante est évidente et on ne peut pas la reprocher à l'auteur. Il n'a trompé personne durant son enquête. Cette démarche, je ne la partage pas mais voilà bien un titre qui finalement ne veut rien dire. L'auteur ne semble pas vouloir contester les faits mais les interprétations. il faudrait pouvoir consacrer du tempsà l'analyse de ce texte qui au final ne reflète que l'embarras d'un public de droite et assez pro catholique.
Une tête de chapitre énonce ceci comme étant une conclusion de l'auteur.
Les décisions morales de l'Église les plus opposées à la légitimation de l'homosexualité sont donc inspirées, selon l'auteur, par l'homosexualité de ses décideurs.
Il ne s'agit pas exactement de cela ! En une partie de son livre Martell explique pourquoi l'Eglise catholique présente tant d'attraits pour les "homophiles" de sorte qu'il est arrivé qu'elle leur sert de refuge en raison justement de l'imposition du célibat ecclésiastique depuis un peu moins d'un millénaire. Cela peut être séduisant pour un garçon qui n'éprouve aucun goût pour le mariage sans forcément être conscient de l'existence de tendances homosexuelles. Une fois entré au séminaire le candidat découvre vivre le pourquoi de sa répulsion envers le mariage et trouve le cas échéant un milieu masculin favorable au penchant dont il est amené à prendre connaissance et il finit par s'en accommoder. Martel a expliqué que si une quantité impressionnantes d'abus sexuels n'ont pas été dénoncés, c'est tout simplement que beaucoup de prêtres se sentant plus ou moins morveux à cause de leurs penchants, ils craignent en dénonçant les faits criminels, d'être à leur tour l'objet d'une dénonciation quand bien même ils n'auraient pas abusé de mineurs.
Les décisions morales opposées à la légitimation de l'homosexualité sont imposées d'abord par un interdit du Lévitique et ceux qui ne le respectent pas ont avantage a surenchérir pour détourner les soupçons. En en faisant trop, ils finissent par devenir suspect. Mais présenter l'homosexualité des décideurs comme la cause de cette légitimation c'est déformer la thèse de l'auteur car c'est oublier que l'interdit est en fait incontournable. Incontournable car ouvrir la moindre brèche, c'est le vouer à l'obsolescence. Et ce n'est pas pensable.
Voilà un article qui reflète bien la genre engendrée par la révélation de faits qui sont eux aussi incontournables.
Autre exemple d'embarras mêlant le positif et le négatif de façon trompeuse
Les faits sont difficilement réfutables car invérifiables...
Cela revient à nier l'existence d'une gangrène sur le plan quantitatif mais elle est évidente et vérifiable par le nombre et la fréquence de scandales à bases d'abus sexuels.
L'embarras est manifeste : l'article souligne la rareté du caractère systématique de l'enquête qui cite les dires de nombreux prélats tout en reconnaissant son caractère salutaire.
L'auteur est accusé de réduire le comportement des êtres humains à leur désir sexuel – exprimé, satisfait, refoulé ou sublimé – est réducteur.
Là encore l'importance quantitative des scandales sexuels montre bien que l'imposition du célibat ecclésiastique aux prêtres séculiers a été une catastrophe sur le plan ecclésiologique. C'est en fait les monothéismes et le catholicisme en général qui ont tendance à tout faire tout un plat des désirs sexuels et donc à réduire son enseignement à être d'abord une police de la sexualité. La tendance à la diabolisation plus ou moins systématique de cette faculté cartes animale en certain de ses aspect ne peut que sauter à la figure de tout observateur de bonne foi ! Mais notre société civile est tellement imprégnée de ce genre d'obsession que les esprits religieux finissent par inverser les rôles et imputer la réduction à ceux qui aspirent à recouvrer une certaine liberté vis à vis de la contention chrétienne.
Mais il faudra que l'on se fasse une raison : les observation de F. Martel et ses conclusions sont justes et indiscutables !
Valeurs Actuelles : un mauvais livre politique !
Sodoma est sans doute une "livre politique" du point de vue de son auteur qui est un militant mais quant à être un "mauvais livre" il faut le prouver.
Martel pratique l’art de l’insinuation, notamment dans sa présentation scandaleuse des cardinaux Burke et Müller, principaux critiques actuels du pape François, en utilisant jusqu’à la corde l’argument psychologisant de la formation réactionnelle : plus quelqu’un critique l’homosexualité, plus il est probable qu’il est lui-même homosexuel refoulé et qu’il s’est organisé une double-vie. Cette approche réductionniste et infalsifiable permet à Martel de psychologiser tous les enjeux doctrinaux.
Il est clair qu'à partir du moment où quiconque manifeste une hostilité aux pratiques homosexuelles d'une manière plus ou moins passionnelle (en en faisant trop), il est légitime de soupçonner une manœuvre de refoulement ou une intention de tromper les gens en voulant écarter certains soupçons. Certes la psychologie tend à être, entre certaines mains, un violon sur lequel on peut jouer tous les airs mais dans ce domaine, aussi bien les sympathisants au catholicisme que les catholiques et leur hiérarchie ont intérêts à la fermer sur le chapitre de la psychologie. Il faut rappeler en effet que l'Eglise s'est inspiré de certaines théories freudiennes concernant l'homosexualité pour la traîner systématiquement dans la boue. Et on a vu ce qu'il en a coûté à un homophobe délinquant appelé Anatrella...
Il va jusqu’à déduire les énoncés du catéchisme de l’Eglise catholique de la supposée homophilie du cardinal Ratzinger ; et la doctrine de l’Eglise sur la contraception de celle de Paul VI ! En cela, Martel fait preuve de son incompétence théologique et philosophique comme si ces doctrines enracinées dans l’anthropologie biblique étaient récentes et dépendaient de la prétendue orientation sexuelle de ceux qui n’ont fait que les transmettre aux hommes d’aujourd’hui.
Le propos est franchement réducteur. L'analyse de Martell pour ce qui concerne les énoncés du "nouveau catéchisme" s'enracine dans ce que l'auteur appelle le Code Maritain avec son corollaire la vogue "platonique" de l'amour amitié. Le nouveau catéchisme se devait de tenter de contenir la licence héritée de mai 68. Il était nécessaire de rappeler l'interdit et de tenter de le justifier. Si l'on peut reprocher quelque chose à Martell c'est de n'avoir pas jugé utile de décrypter cette tentative de justification.
L'influence de l'homophobie de plusieurs papes successifs, n'est pas, à mon humble avis le problème. L'article parle d'actes intrinsèquement désordonnés, ils le sont si l'on considère que la sexualité ne doit servir qu'à la procréation. Je rappelle que je suis le seul, depuis des années, à avoir posé une critique irréfutable de l'article en question. Je rappelle encore qu'à partir du moment où Pie XII s'est mis en tête de justifier la possibilité pour des époux catholiques de se procurer du plaisir sexuel tout en évitant de faire des enfants en recourant à une méthode de contraception prétendument naturelle, et bien ce pape a ouvert une brèche en faveur des "homos".
A partir du moment où on prend le risque de légitimer le plaisir sexuel pour lui-même, on ne peut plus limiter son exercice au sein du seul couple formé selon les rites de l'Eglise. Deux garçons qui s'aiment ont le droit de se donner du plaisir sexuellement pourvu que cela ne nuise pas à des intérêts plus essentiels voir vitaux. C'est simplement une question de MESURE !
Enfin je rappelle, une fois encore, qu'aucune contraception ne peut être dite "naturelle" puisqu'elle vise à empêcher la "Nature" de produire certains "fruits". En revanche elle peut être "écologique" ce qui est une autre histoire. Mais enfin l'histoire en question a été, là encore, une catastrophe, la méthode Ogino ne s'est pas avérée fiable et elle ne l'est que chez des femmes parfaitement réglées et ce n'est pas le cas de la majorité !
Valeur Actuelles tend à me pomper l'air !
On me donne souvent des numéros de cette revue. J'apprécie parfois certaines de ses analyses mais son côté pro chrétien quand il prend la défense d'un catholicisme archi pourri me fait voir rouge. des amis ont tendu à se désabonner pour ce motif. Passe encore quand on fait la quête pour les chrétiens d'orient mais le catholicisme et sa pompe cardinalice me sort par les yeux quand il persiste à vouloir imposer ses dogmes et son sectarisme. Basta on en a vraiment ras le bol !
Cette revue s'est insurgée, elle aussi, contre le traitement infligé à Burke. Décidément il y a encore des gens qui en pincent pour les folies carnavalesques qu'incarne ce personnage. En 2018, je trouve ça assez incroyable d'en être encore à ce point !
"L'homme nouveau" défenseur de Burke, personnage moyenâgeux !
Faut oser !
La palme de la stupidité revient au "Boulevard Voltaire", Martel aurait confirmé l'existence d'une "lobby gay" au Vatican !
Voir : https://www.bvoltaire.fr/laurent-dandrieu-sodoma-confirme-lexistence-dun-lobby-gay-au-vatican/
Un lobby, ou groupe d'intérêt, groupe de pression, groupe d'influence, est un groupe de personnes créé pour promouvoir et défendre des intérêts privés en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des institutions publiques détentrices de pouvoir.
Un lobby est donc un groupe de pression voué à la défense d'une cause. Or il est clair que le Vatican ne défendra jamais la cause de gays. Il voudrait au contraire l'enterrer !
On pourrait à la rigueur parler de "sous culture", sauf que là encore, elle s'avère assez purement accidentelle...
Je terminerai cette revue par un article d'un canard local un peux mieux inspiré. Il ne parle du livre qu'en relation avec le cas de Barbarin mais au moins il ne dit pas de conneries !
https://www.lyonmag.com/article/99793/mgr-barbarin-vedette-malgre-lui-du-livre-sodoma-sur-l-eglise
La suite au prochain numéro...