Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"La tyrannie du plaisir" d'un certain Jean-Claude Guillebaud

tyrannie.jpgL'existence de ce livre m'a été signalée par un ami, ancien professeur éminent de Lettres, plutôt assez franchement athée et même voltairien qui l'a découvert dans un dossier du Journal La Croix dont un proche l'a fait bénéficier à l'essai.

Il a retrouvé dans ce dossier trace des faits dont je l'avais informé concernant le traitement de l'homosexualité depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.

L'auteur est un chrétien de gauche et il n'apparaît pas hostile à priori à l'orientation dont il s'agit. Il avoue avoir cru en Mai 68 et s'en être réjouis avant de déchanter. Comme l'ouvrage se trouve aisément d'occasion pour 3 francs 6 sous, je l'ai acquis et j'ai entrepris de la lire. Tout va bien jusqu'au chapitre 6 intitulé L'Antiquité imaginaire.

Toute ce qui concerne les effets paradoxaux de mai 68, cette révolution sexuelle de la jeune bourgeoisie estudiantine témoigne d'une certaine lucidité. Il commence par pointer la grande cause du retournement que l'on est en train d'observer, à savoir certains excès "pédophiles" qui sont apparus dans la foulée de Mai 68. Il faut rappeler qu'un certain "gauchisme" avait imaginé de "libérer" la sexualité des enfants et des adolescents dans un but de guerre, à savoir de faire saborder le modèle classique de la famille traditionaliste.

 
 

Le hasard a fait qu'il m'a été proposé par une professeuse de Yoga de prendre le relais d'un certain Tony Duvert auprès de son fils qui avait fait l'école en bateau. Je n'étais pas venu chez elle pour cela mais pour organiser un colloque d'astrologie. Je l'ai envoyé sur les roses avec perte et fracas car je n'avais pas manqué de l'entendre chaque matin attirer son fiston dans son lit et lui susurrer qu'il avait été sont amant dans une "vie antérieure". Je passe sur les scènes surréalistes dont j'ai été le témoin au clair de lune au dessus d'un village localement célèbre du fait d'une collection de crèches... 

Ce qui m'a profondément choqué c'est que personne n'a réagi quand j'ai raconté mon aventure. Pire encore, le "patron" pour lequel j'avais fait le voyage non seulement n'a rien voulu savoir mais m'a remplacé dans l'assos par la "salope" que Duvert n'a pas loupée dans quand mourut Jonathan. Je garde un souvenir assez exécrable de l'indifférence de l'époque, sans parler de la trahison dont j'ai été l'objet. Mais j'avais prévu que tôt ou tard la licence et l'aveuglement qui régnait allait faire place à un véritable "choc en retour" qui a commencé après la fameuse affaire du Coral. ce sont des cercles intégristes qui ont mené la danse mais ensuite ce mouvement a conduit à une hantise généralisée et purement laïque qui a tourné à un pur délire puisque l'on en est arrivé à soutenir la thèse qu'une des caractéristique de l'oligarchie qui nous gouverne consiste en une religion sataniste où des abus pédophiles avec éventuellement des mises à mort constituerait la religion distinctive de cette oligarchie. 

L'auteur fait remonter la dérive incarnée par mai 68 à un certain Wilhelm Reich et à ses délires "orgoniques" (p 39 et suivantes). Le seul problème est que les observations de Reich eussent été estimables à propos d'une certaine aliénation ambiante s'il n'était pas allé jusqu'à "matérialiser" l'énergie sexuelle et l'universaliser comme il l'a fait avec les fameux accumulateurs d'orgone dans le traitement du cancer. Guillebaud n'a pas vu qu'il y avait à l'origine de ces délires, quelque chose qui s'enracine dans certaines doctrines traditionnelles qu'il s'agisse de la fameuse Kundalini ou de l'énergie vitale telle que la conçoit la médecine chinoise. Les théories reichiennes sous leur aspect matérialiste continuent d'irriguer un certain courant des médecines dites alternatives et pas que...

Je n'ai pas terminé ce livre mais là où les choses se compliquent c'est quand il veut absolument nous persuader que les monotéismes ne porteraient aucune responsabilité dans l'aliénation sexuelle telle qu'elle est en train de s'épanouir après la révolution ratée que l'on sait. Certes l'Antiquité ne saurait avoir été un paradis sur terre mais il n'en reste pas moins vrai qu'elle n'a jamais fait d'histoires à propos de l'homosexualité et que c'est bien ce qui la distingue des condamnations sans appel du Lévitique. Je n'ai pas manqué de souligner que le christianisme n'a commencé à devenir vraiment répressif que vers le XIIème siècle et je suis d'accord sur le fait que la pudibonderie la plus hypocrite et la plus stupide a attendu le XIXème siècle pour s'épanouir avant qu'une réaction en sens contraire ne finisse par provoquer un retour de balanciers avec les excès dont on souffre à présent.

Ce que Guillebaud n'a pas compris c'est que certains mots constituent une flétrissure et une humiliation beaucoup plus redoutable qu'un bûcher. Au XIIIème siècle survient la hantise de la "sodomie" d'abord fort mal définie car le mot recouvrait quantité de péchés dont la zoophilie et pas seulement les relations dites "contre nature". Je n'ai cessé de souligner qu'il existe une différence entre les Grecs et nous du seul fait qu'il se sont bornés à comparer l'amour des garçons avec celui des femmes avec un fort préjugé en faveur du premier mode cité. Concernant les Romains, une seule chose les a préoccupés à savoir qu'un homme libre s'abstienne de jouer dans la relation un rôle passif, mis à part cela le reste importait peu. Les sociétés antiques étaient ouvertement esclavagistes certes mais est-ce que la société contemporaine l'est moins. A mon humble avis, elle est par certains côtés pire car l'esclavagisme elle le pratique non pas ouvertement mais par le jeu de contraintes purement économiques. On sait que le meilleur moyen de faire baisser le coût du travail consiste à faire en sorte de ménager un important de chomâge. Actuellement, l'Espagne est complice dans l'importation et l'introduction en Europe et notamment en France de migrants sud américains qui sont sous payés et ne donne pas lieu à la perception de charges sociales selon les barèmes en vigueur. Alors que l'on cesse de ce foutre de notre gueule en noircissant à outrance l'Antiquité sans voir que rien n'a beaucoup changé au fond.

L'auteur s'efforce de prouver que des mouvements païens conduisant à l'abstinence ont existé. Il cite Platon à la rescousse. C'est un fait qu'il a anticipé certaines voeux catholiques contemporains et j'ai démontré, citations à l'appui, que certains passages des Lois ont influé, par un jeu d'influences interposées, sur le contenu de certains articles du "Nouveau cathéchisme". Platon est vraiment un "cas". Il semble s'être repenti à la fin de sa vie de ses penchants pour le même sexe mais il a mis en scène un personnage, Socrate, assez provocant. Mais quel fut le vrai Socrate, nous ne le savons pas plus que nous n'avons de preuves de ce qu'un certain Jésus aurait vraiment dit. Sauf qu'il n'a rien dit de ce qui a provoqué chez un certain Paul, un assez mémorable "caca nerveux".

Guillebaud s'est efforcé de redorer le blason du "treizième apôtre" qui n'a pas connu le Christ et celui de l'inventeur du "péché originel" un certain Augustin. Mais cette réhabilitation n'est pas du tout convaincante.

Un mythe terrifiant qui fait toute la différence

La grande différence entre l'Antiquité et les monothéismes c'est qu'il n'a jamais existé dans le corpus grec ou romain de mythes, tels que la destruction de Sodome pour servir à littéralement "crucifier" certaines préférences. Pire encore : dans un chapitre des Lois on voit Platon se prendre à rêver de pouvoir en imaginer un de toutes pièces pour condamner ce que nous appelons à tort "pédophilie" et qui à l'époque concernait des adolescents ayant atteint la majorité sexuelle tels que nous la concevons en principe de nos jours. J'ai relevé ça il y a fort longtemps dans un article de la revue que j'ai dirigée à propos d'un article du "nouveau catéchisme".

Ainsi et à partir du chapitre 6, la lecture de La tyrannie du plaisir devient assez gonflante et même gavante ! L'étalage d'érudition dont use l'auteur ne sert qu'à dissimuler l'évidence que je viens de mettre en exergue à propos de la présence ou de l'absence d'un mythe terrifiant. Bref, il est bien clair que les monothéismes et le christianisme usuel ont bien créé une idée du péché et même de péché mortel qu'aucune espèce d'autre religion ne lui envie !

Néanmoins, il faut immédiatement corriger cette affirmation relative à l'influence d'un mythe terrifiant spécifique aux monothéismes en soulignant qu'il a bien fallu attendre la répression typique d'un certain XIXème siècle, répression qui est plus le fait d'un courant de médecine légale spécifiquement laïque pour atteindre certains sommets dans la discrimination en défaveur des "homos".

Sauf que dans cet ordre d'idée un chapitre est particulièrement remarquable et c'est p. 213 celui intitulé onanisme et délires scientistes. Et la hantise de l'onanisme s'inscrit entre 1750 et 1850 dans une littérature qui n'a rien de religieux. L'auteur signale du reste quelque part que Voltaire en personne était ami avec le célèbre Dr Tissot, ce qui n'a rien d'étonnant vue l'hypocondrie du personnage dont on sait qu'il était devenu végétarien. Je présume que le fait d'avoir été "pédophilisé" par des jésuites avait sérieusement ébranlé son état psychique et son  goût immodéré pour les lavements peut s'interpréter comme un besoin de purification de cette voie par laquelle il avait subi une effraction sans doute assez douloureuse...

Notons que les sexologues allait réagir en faveur de l'onanisme non seulement en en faisant un passage obligé de toute rééducation de la libido mais en déclarant la chose "créative". Elle réclame en effet une bonne part d'imagination et même de capacité de visualisation dont l'absence éventuelle se trouve présentement largement compensée par un déferlement de pornographie. Et les intérêts mercantiles se combinent volontiers avec un souci d'ordre public : en effet les citoyens ont la possibilité de "faire baisser leur tension" rapidement grâce à cet expédient ce qui ne manque pas d'engendrer un véritable "autisme sexuel" de plus en plus flagrant chez les jeunes qui deviennent incapables de s'affronter à la réalité en devenant esclave de pures virtualités. Il est donc vain de gueuler contre le porno puisque le phénomène participe d'un moyen de "contrôle social"...

Globalement, pour ce qui concerne l'homosexualité, la réaction agressive incarnée actuellement par le lobby LGBT sensible dans les procès pour injures réelles ou supposées est bien davantage liée en réaction à l'explosion de pudibonderie du XIXème siècle qu'aux 17 siècles de christianisme précédents. En effet, il faut se rappeler que la révolution française a aboli tous les textes visant la "sodomie" et ce n'est que très progressivement que les différentes versions du code pénal ont durci le ton mais en relation seulement avec la protection des mineurs et on est en train d'atteindre, avec le projet d'interdire toute relation avec des moins de 15 ans en les voulant considérer systématiquement comme "viol", à un sommet délirant dont on ne peut pas dire qu'il soit le fait de l'Eglise. Cette dernière, avec la proclamation récente d'une "tolérance zéro" ne fait que suivre une pression populaire qui n'a rien de chrétien. Il n'empêche que les excès à caractère qui exclusivement laïques qui se poursuivent tout particulièrement en ce moment s'en racinent bien dans des tabous monothéistes quand bien même tout esprit religieux qui se respecte serait porté à priori à une certaine indulgence dont on n'observe plus désormais aucune trace nulle part, excepté chez quelques citoyens qui n'ont plus guère droit à la parole.

Je rejoins dans une certaine mesure l'auteur lorsqu'il évoque, pour le haut moyen Age, la dureté des législations païenne sur l'adultère sauf que je crains qu'il ne se foute du monde quand il évoque, du côté du christianisme, la  représentation chrétienne de la nudité comme affirmation joyeuse d'une créature "bonne mais dépendante de Dieu, avec ou sans le péché" (p 195). Notez qu'il ne donne pas la source de sa citation.

Il faut noter également que dans l'appréciation des effets d'un "mythe terroriste", il faut compter avec le degré d'alphabétisation d'une part et le niveau de contrôle social. Insister sur certains interdits païens relativement au traitement de l'adultère chez les Romains et autres chapitres sans mentionner que de nos jours les évolutions législatives sont amplifiées par des médias bavards et aux ordres et que nous vivons dans une société fliquées par des légion de caméras et la possibilité d'être photographiés et filmés à notre insu par des cafards munis de "portables" hyper sophistiqués revient à comparer ce qui n'est pas comparable !

Une partie au moins des deux tiers terminaux de ce livre, en l'absence de la moindre mention d'un mythe terrifiant susceptible d'avoir fait la différence entre paganisme et christianisme pour le cas de l'homosexualité, sonne comme une tentative outrée de complètement innocenter les monothéismes. Or, si l'on prend du recul à l'échelle de la planète, il reste bien clair que c'est bien dans le secteurs d'influence des monothéismes et et nulle part ailleurs que l'on s'est ingéniés à systématiquement dramatiser cette question ! La chose est absolument INDISCUTABLE ! A savoir que toutes les autres sociétés autres que monothéismes ou monolatres, indiennes, asiatiques se sont arrangées de cette modalité de manière à ce qu'elle trouve une place sans bouleverser la société. La preuve en est : quand un occidental veut, à cet égard fuir le climat de contention imposé ici, il s'exporte par le biais d'un certain tourisme sexuel. Mais le "système" local est si pernicieux qu'il s'est arrangé pour que les touristes transportent avec eux les lois du pays d'origine !

L'auteur essaie de faire passer les Jésuites pour des promoteurs d'une version joyeuse du christianisme. J'ignore où il a vu cela car il ne cite pas d'exemple et ne donne aucune preuve.

Oui certes le jésuitisme s'est avéré assez jouissif mais uniquement pour l'usage personnel de ses ressortissants, c'est-à-dire quand il s'est agi, pour ses éducateurs, de baiser à loisir ces culo d'angelo qui leur étaient confiés par les bourgeois et aristocrates de l'époque. Dont, très probablement celui d'un certain François-Marie Arouet, devenu "Voltaire" par la grâce de sa plume vitriolée car son "homophobie", qui contraste singulièrement avec la licence de son époque, ne peut guère s'expliquer que par le souvenirs d'abus subits mais non consentis. Je suis du reste étonné que personne ne semble avoir soulevé ce lièvre.

Cette question de présence ou d'absence d'un mythe terrifiant pour les "homos" reste primordiale quant aux distinguos qui s'imposent lorsqu'il s'agit de juger de la qualité de diverses ambiantes culturelles, voir cultuelles. Je suis en droit d'accuser Guillebaud d'avoir déformé tous les dires d'écrivains qu'il a annexé à sa réhabilitation un peu forcée des monothéismes et du catholicisme. Je pense en particulier à sa mise à contribution des dires de Paul Veyne. J'ai lu une bonne partie des écrits de ce derniers et je ne les ait pas quittés en en retirant l'impression assez sombre que dégage l'opinion de Guillebaud. Mais je remarque que c'est une tendance assez classique chez les chrétiens que de vouloir relativiser l'influence totalitaire des monothéismes en matière de contrôle des moeurs.

Une parfaite méconnaissance de la philosophie romaine, stoïcienne en particulier

Il vaut la peine de rapporter la métaphore retenue par l'auteur de la part de Paul Veyne : l'âge de la chair et du péché ayant succédé à celui de la gestion des plaisirs. Cette simple phrase suffit à montrer que Veyne avait bien noté le caractère dramatique introduit par la notion de "péché". Guillebaud essaie, quand à lui, de présenter la philosophie stoïcienne en particulier comme quelque chose de contraignant et d'assez sombre. Il lui manque visiblement la connaissance et la pratique du bouddhisme qui a très certainement, quoique indirectement, influencé la philosophie occidentale de la fin de l'Antiquité. Voir à ce propos La rencontre du bouddhisme et de l'Occident du cardinal Henri de Lubac (1952).

Le durcissement contemporain de la répression sexuelle, un retour de paganisme ?

Enfin, j'espère qu'on ne va pas finir par nous dire que si la tendance à alourdir la répression de certains dérapages sexuels réels ou supposés quand cela touche les mineurs, puisqu'elle est bien à caractère assez purement laïque, serait un effet d'un résurgence de la dureté des législations païennes que Guillebaud s'est efforcé de pointer. Il est parfaitement clair que si l'innovation du "mariage pour tous" s'est soldé en France par une recrudescence de comportements homophobes, la cause est bien à chercher dans cette engeance à tendance totalitariste qu'ont constitué en soit les monothéismes.

Guillebaud pousse le bouchon assez loin quand il compare ce que peut raconter une dévote chrétienne à la Madone à la façon dont une déité païenne correspondante réagirait aux demandes d'une "pécore" (sic). S'il est une chose sur laquelle il est difficile d'être fixé c'est bien sur les attitudes subjectives des dévots de système aussi éloignés dans le temps que le paganisme et la dévotion particulière à la mère de Jésus.

Le patchwork de citations qui constitue l'ouvrage recensé donne l'impression de n'être qu'une manipulation assez laborieuse et malhonnête des faits au bénéfice des monothéismes et du christianisme qu'il s'agit de complètement innocenter. Sauf que l'on ne peut pas attribuer le durcissement actuel de la répression à un quelconque "néo paganisme" car lorsque "néo paganisme" il y a réellement la tendance a consisté soit à vouloir restaurer la "pédérastie" (Michelt Caignet au travers de la geste de Gaie France Magazine) ou du moins à ne pas considérer cette institution comme forcément scandaleuse (Guillaume Faye).

Mais enfin voilà sans doute un ouvrage qui devrait ravir le correspondant et ami qui m'a récemment encore reproché de faire du Michel Onfray. Faut-il préciser que je ne me suis jamais présenté comme un champion d'un quelconque hédonisme ? Le mot tend a me faire horreur au même titre que l'abus du mot spiritualité. Il est clair que la recherche du plaisir pour lui-même est une tendance assez détestable, voire dangereuse et que cela n'a rien à voir avec le fait avec le fait de ne jamais bouder un plaisir quand il se présente spontanément ou qu'il peut être expérimenté sans nécessiter le recours à des artifices ou à des complications peu économique. Concernant la romanité, ce qui m'a frappé, en dépit d'un début de l'histoire assez tumultueux et très problématique (enlèvement des Sabines), c'est un certain sens de l'économie mais cela n'est pas forcément très apparent.

Je noterai pour terminer que page 181, dans un sous chapitre intitulé Face aux désordres païens, que l'auteur nous montre Jean Chrysostome frémissant face à la cité d'Antioche encore dominée par le paganisme, grouillante de mendiants et vouée aux jeux orgiaques. Ce qui ne cadre pas du tout avec l'image sombre et très répressive du paganisme qu'il essaie de nous vendre par ailleurs.

Ce livre n'est pas inintéressant, on y découvre des pratiques oubliées et assez bizarres comme le maraîchinage vendéen et l'albergement savoyard consistant en des flirts poussés entre les jeunes des deux sexes pratiquées jadis au XIXème siècle alors que régnait à un sommet de pudibonderie mais ce livre comporte des longueurs assez pesantes qui ont pour effet de noyer les passages intéressants. Mais tout cela reste assez anecdotique et mieux vaut lire dans le texte les auteurs dont parle Guillebaud, à l'exception de Georges Bataille dont il parait avoir été très épris.

L'Eglise catholique et la pudibonderie

pierre Joubert.jpgsigne de pistes.jpgA propos de la montée de la pudibonderie l'auteur note ceci :

Avec le recul, un phénomène paraît saisissant : la hâte avec laquelle l'Eglise se rallia à ce modèle bourgeois, jusqu'à surenchérir en matière de puritanisme. Traumatisée par la Révolution; à laquelle elle mettra des décennies à se rallier, rassurée par la restauration qui revient sur les réformes révolutionnaires et la rétablit dans ses prérogatives, devenue réactionnaire au sens strict, l'Eglise épousera ce moralisme-là au point d'y laisser durablement enfermer le christianisme. (p. 221)

L'auteur précise ensuite que l'Eglise catholique a mis toute sa machinerie (curés, confessionnaux, prêche et catéchismes) au service de cette pudibonderie qui quoique d'origine laïque s'est chargée d'une connotation cléricale.

La chose a eu des effets pervers, il faut le noter. On peut signaler à cet égard la production intensive de bandes dessinées où les filles étaient exclues avec pour dessein de renforcer la camaraderie entre les garçons. Je pense inutile d'insister sur le fait que des dessinateurs plus ou moins "gays" se sont engouffrés dans la brêche. Chassez la nature et elle revient au galop !

Je regrette car si l'on peut noter antérieurement la survivance d'un minimum de bon sens et de modération héritée de la sagesse antique au sein du catholicisme, en se solidarisant massivement pour cette chute abyssale dans la pudibonderie la religion romaine s'est complètement disqualifiée. Cette adhésion dictée essentiellement par une sorte d'instinct de conservation assez suicidaire est une faute ineffaçable qui explique et à bel et bien justifié, au moins en partie, la réaction inverse en faveur d'une révolution sexuelle du type mai 68 !

freud. et cigare.GIF

En ce qui concerne le problème de l'homosexualité qui est l'obsession commune des monothéismes, force et de constater que l'Eglise catholique est allée jusqu'à emprunter au freudisme certains raisonnements complètement biaisés alors qu'elle aurait du s'abstenir soigneusement de frayer, si peu que ce soit, avec une doctrine telle que le "pansexualisme". Une doctrine forcément démoniaque puisqu'elle fait du sexe le seul moteur régissant ce bas monde, ce qui est pour le moins assez franchement excessif !

Je suis désolé, mais après semblables errements, l'Eglise catholique ne peut plus se reprendre et il n'y a pas lieu de s'étonner qu'elle ait accumulé contre elle un contentieux qui s'exprime notamment au travers d'un carnaval d'été appelé Gay Pride. A ce propos j'ouvre une parenthèse pour souligner que je ne suis pas hostile à une marche des fiertés mais c'est à conditions que des garçons s'y abstiennent de se travestir en "pouffiasses". D'autre part, les intérêts des lesbiennes, de plus en plus radicales, sont trop hostiles à la gent masculine pour que je puisse consentir à des mélanges aussi exécrables. Passe encore pour quelques "trans" parfaitement réussi tel le "Dimitri" de Plus belle le vie, mais le genre de "pandémonium" auquel on est accoutumé me sort par les yeux, tout cela est vomitif !

Revenons à nos moutons. Il ne s'agit donc pas de vouloir défendre voir innocenter une institution (le catholicisme) qui en tant que phénomène assez purement humain a révélé ses négativités et ses limites mais seulement de combattre au nom du bon sens et d'une sagesse toute pragmatique et selon une approche purement laïque, les excès d'une révolution assez franchement ratée puisque, par contrecoup, elle tend à aggraver les aliénations qu'elle s'était donné pour mission de faire disparaître.

Tony Anatrella personnification d'un grand scandale catholique

anatrella.jpgConcernant la perméabilité du Vatican envers le freudisme, il faut rappeler le cas emblématique du père Tony Anatrella, ce prêtre psychanalyste très homophobe mais secrètement "pédé" qui est allé jusqu'à inventer des séances de dénudement et de masturbation réciproques et autres conneries du même tonneau en voulant nous faire croire qu'il se serait agi d'un protocole à visée thérapeutique alors qu'il est clair que ce curé est un homosexuel de l'espèce honteuse et des plus perverses.

Alors quand ce genre d'engeance en arrive à devenir expert de référence, il n'y a pas d'autre solution que de conclure que l'église catholique est pourrie jusqu'à la moëlle. S'il existe encore quelques curés intellectuellement honnêtes, ils se trouvent réduits au silence. Personnellement, je ne peux pas croire qu'une telle institution puisse encore tenir entre ses mains le moindre secours spirituel. Le "Saint Esprit" semble l'avoir complètement déserté qui n'y soufflait guère que timidement et par intermittences très éloignées...

Le hasard fait que c'est hier qu'enfin l'Eglise catholique a désavoué ce prêtre calamiteux qu'ets l'affreux jojo représenté ci-dessus :

https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/07/04/soupconne-d-attouchements-sexuels-le-pretre-tony-anatrella-sanctionne_5326011_3224.html

Notons que l'interdiction de toute espèce de ministère, simple réprimande est légère. Ce prêtre ne s'est pas occupé de mineurs, il n'encourait donc pas de poursuites pénales. Cela dit je ne pense pas que l'Eglise catholique aura tiré la leçon : personne ne s'est jamais élevé contre son instrumentalisation du freudisme à son profit. On tient toujours le psychanalyste viennois comme un "libérateur" alors que de toute évidence, si quelque chose a bien à voir avec un concept de "contre initiation" c'est bien la psychanalyse freudienne avec le risque qu'elle implique de chute dans un bourbier...

Dans une division intitulée "Du projet d'immortalité à l'effroi démographique", l'auteur met en évidence l'importance du souci de dépopulation sur les variations contradictoires de la morale ambiante tant civile que religieuse tout en démontrant que l’Église aura surtout été à la traîne des préoccupations civiles les plus contingentes. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'en ressort pas grandie. Elle est même allé jusqu'à entreprendre une campagne contre l'onanisme conjugal à l'origine d'un haro sur les fraudeuses. Sauf que l'auteur ne me parait pas avoir situé la prise de position favorable à une contraception naturelle basée sur l'observation des périodes fécondes admise par Pie XII dans les années 50, l'auteur ne semble avoir envisagé pour la période qu'un retournement imprévu.

J'avoue n'avoir pas encore réussi à faire le tour de la totalité de la dernière partie, intitulée une "logique de solitude", tellement certaines longueurs sont pesantes et lassantes.

Je suis cependant en parfait accord avec le chapitre 12 intitulé Entre le juge et le médecin qui fait le procès des dérives pénalistes en cours. Dans le chapitre sur Homoxexuels et féministes je partage également les avis nuancés de l'auteur sur la tournure prise par le mouvement de revendication "homo". Je ne vois pas d'inconvénients à ce que la queer théory revisite le savoir notamment historique en faisant réapparaître au grand jours une dimension homosexuelle que la culture dominante avait pris l'habitude de dissimuler. j'y collabore quand c'ets possible et je m'étonne que l'on n'ai pas encore oser dire que si Voltaire s'est montré si "homophobe" à l'égard de la pédérastie c'est bien et uniquement parce qu'il s'est fait "entuber" par un ou plusieurs maîtres Jésuites. A moins qu'en raison d'une sale gueule il ait été délaissé au contraire de camarades plus charismatiques. C'est possible également mais peut vraisemblable en raison du portrait d'enfance qui nous a été conservé où l'on ne discerne aucune ingratitude particulière...

Je diverge avec l'auteur à partir du sous chapitre sur la vitalité du féminisme. Les "hétéros" sont assez généralement aveuglés par leur préférence sexuelle qui les conduit à ne pas voir ce qui pourtant crève les yeux. Page 341 l'auteur évoque des valeurs qu'on fait émerger malgré tout une approche féminine de l'amour, différente de celle des hommes, plus civilisée, de plus haute tenue morale et qui mérite d'être défendue en tant que telle. Quitte, ajoutent t-elles à réformer les hommes, en les libérant de leur propre conception fruste et brutale de la sexualité. Il est possible qu'une fraction importante des "hétéros" soit des goujats ou aient tendance à l'être mais je n'en suis pas absolument persuadé. Quoiqu'une des rares fois où j'ai été dragué par un garçon de cette espèce, c'était un "gosse de riche", il s'est comporté comme s'il avait à faire avec une pute. Bien évidemment il a du "se casser" vite fait... 

Je trouve la plupart des femmes tellement désagréables, par la crudité matérialiste de leur langage, et souvent un manque de pudeur tel qu'elle en sont réfrigérantes. Inversement, quand elles manifestent une certaine délicatesse, on risque d'avoir l'impression d'être sur le point de coucher avec sa mère. Bref, quand les femmes ne sont pas franchement dominantes, elles ont tendance à être infantilisantes, ce qui ne vaut guère mieux.

Enfin ce qui ressort clairement de l'examen du féminisme américain par Guillebaud, c'est que tout chez les féministes converge vers un moratoire des relations hétérosexuelles d'où l'importance des lesbiennes parmi les meneuses. La révolution sexuelle ne les a arrangées que momentanément mais après avoir recherché le plaisir comme le font les hommes, elles sont arrivées à la conclusion qu'il fallait les domestiquer. Du côté des lesbiennes, je vois beaucoup de couples où un certain sado masochime tant à dominer de façon assez grotesque. Il se trouve que j'ai eu sous les yeux pendant quelques mois un couple de lesbiennes comme épicières villageoises qui ont fini par convoler. Je sais donc de quoi je parle !

Je regrette on n'a pas ce genre de problème lié à la violence entre "homos". Il n'y a guère que dans ce cas de figure où les relations peuvent être vraiment "égalitaires". 

L'auteur en vient à poser la question de la possibilité d'un nouvel art d'aimer. En mode hétéro s'entend. Et l'auteur de constater ceci : Des femmes combattantes déchaînées de la guerre des sexes, recommandent un moratoire des relations hétérosexuelles, jusqu'à ce que la masculinité dans sa version arrogante ait rendu les armes ! Je réponds à cela qu'elle se trouve des compagnes pour expérimenter ce changement de camp de l'arrogance. Les mâles susceptibles d'accepter un tel marché de dupes ne peuvent être que de vulgaires "enculés" potentiels, il vaudrait mieux qu'ils changent de camp, ils ntd'être beaucoup mieux traités qu'ils ne le seront jamais par ces nouvelles amazones.

Il faut se résoudre à constater que ce nouvel art d'aimer dont on parle ne peut être qu'une très mauvaise blague ! A l'adresse des femmes qui veulent prouver qu'elles sont plus aptes à diriger un monde, on pourrait lancer un projet participatif du style "plan Madagascar", leur trouver une ile déserte pas trop hospitalière et mettre à leur disposition des crédits pour leur fournir des machines outils et un personnel rémunéré désireux de prêter son concours à l'expérience et on verra bien ce qui en résultera. Inutile d'insister sur le fait que c'est couru d'avance !

Dans une société sans père, l'auteur constate la quasi disparition de la figure du père. Il évoque un énorme trust féminin qui se met en route dès qu'on parle d'un enfant quelque part. Je ne dirais pas trust mais coalition et même "complot unilatéral"... Il fait remonter cette disparition progressive à l'industrialisation et la prolétarisation, c'est en effet l'ère industrielle qui a fait d'une majorité de père des semi-esclaves absents. S'y ajoutent la précarisation et le chomâge contemporain, et on sait que la restriction des emplois disponibles profitent aux femmes qui s'accomodent mieux d'un certain type d'emplois essentiellement bureaucratiques... L'auteur pointe l'invention de la pilule contraceptive, qualifiée de "feu du ciel", comme n'ayant été qu'une confiscation, au profit des seules femmes, de la décision d'avoir un ou des enfants. La psychanalyse a joué un rôle nocif dans la neutralisation du père. 

Les familles monoparentales formées d'une mère célibataire fabriqueraient des misogynes

J'ai fini par tomber sur un passage pertinent qui tend à démontrer que pour un garçon, le fait de n'avoir été élevé que par une mère peut provoquer en réaction, au moment où il est d'usage que les adolescents veuillent s'affranchir de leur parentèle, une hostilité caractérisée à l'égard des femmes qui ont représenté la loi, ou plutôt "leur loi", en lieu et place du père.

Chez le garçon, cet affrontement de la mère seule, assumé ou refusé, conduit à des impasses. Il peut entraîner chez l'enfant ainsi désarçonné le rejet de toutes les femmes. Dans l'ancien modèle de la famille tribal, un garçon qui ne trouvait pas son père biologique à son goût pouvait investir sur un oncle ou même un étranger à la famille. Sauf que dans le cas présent la hantise de la "pédophilie" est bien de nature à empêcher ce genre de compensation. Maintenant, s'il advenaient que beaucoup de femmes se faisaient casser la gueule par des fils n'ayant pas eu de père ou de substitut de pères convenables, et bien, il va sans dire que ce n'est pas moi qui les plaindrait, bien au contraire !

Et l'auteur de conclure : s'il est démontré, au bout du compte, que cette solitude de la mère favorise structurellement la misogynie et le machisme chez le futur adulte, cela signifie qu'un prétendu progrès débouche sur une indubitable régression. Sauf que je m'attends à ce que l'évidence sera niée mordicus. En fait je ne pense pas que la monoparentalité quasi exclusivement féminine puisse donner lieu à un résultat aussi manichéen. Les garçons s'accommodent plus volontiers et plus longtemps que les filles de la sollicitude maternelle filles et garçon se distinguent par l'âge de la maturité. Mais en fait on ne devrait pas employer le mot "maturité". Les garçons ont tendance à faire durer la phase ludique plus longtemps que les filles. Les filles ne sont pas "mûres" plut tôt, elles sont plus conscientes de leurs intérêts matériels et sécuritaires avant les garçons. Le mot "maturité" implique à mes yeux un peu de "spiritualité" alors que ce que j'évoque à propos des filles relève d'un calcul assez méprisable.

Un garçon peut trouver a peu près n'importe où un substitut de père, y compris auprès d'un étranger à la famille, encore faudrait-il ne pas avoir présenté l'ensemble du milieu masculin comme n'étant qu'un repaire de prédateurs sexuels.

Ensuite l'auteur examine les possibilités de restauration de la famille. P. 364 il pointe l'erreur ayant consisté a vouloir que la famille a fini par apparaître d'abord comme l'espace de l'épanouissement affectif et sexuel. Mais ne devons nous pas cela au traitement du mariage par un certain Paul, cet enfoiré que l'on a dépeint à juste titre comme un psychopathe (Michel Onfray). Souvenez vous ! Il vaut mieux se marier que brûler !

Revenons en arrière : le christianisme est affronté à un paganisme qui détonne par rapport aux canons du Lévitique. La prostitution et ce qu'on appelle homosexualité (et en fait l'amour des seuls garçons et pas des couples de mâles comme l'a prétendu John Boswell qui a rêvé !) constitue une tentation permanente. Et que propose le 13ème apôtre après avoir expérimenté sur le chemin de Damas une véritable hallucination ? Et bien justement de concilier affection et éventuellement passion sexuelle dans le mariage. Un tel équipage n'a pu tenir pendant presque deux millénaires que moyennent une accumulation délirante de contraintes de plus en plus insupportables. On arrive ainsi à la révolution sexuelle qui à la fin des années 60 fiche tout cul par dessus tête, c'est vraiment le cas de le dire !

p. 367 l'auteur précise, sans en tirer toutes les conséquences : pour tout citoyen romain, il était carrément obscène de prétendre vivre la passion amoureuse dans le mariage, incongru de confondre les deux. Pour un homme de l'Ancien régime, il eût été tout aussi extravagant de mêler la volonté d'épanouissement personnel (et sexuel) aux affaires conjugales et à l'institution familiale. L'amour comme finalité du mariage est une invention récente. Et j'ajoute qu'elle n'est pas catholique, il suffit de parcourir un livre intitulé L'invention de la culture hétérosexuelle de Louis Geogres Tin pour comprendre que c'est encore une invention des romanciers timbrés du XIXème siècle !!!

Alors on constate ceci : la "révolution sexuelle" n'a fait somme toute que faire exploser en mode ce que Paul a préconisé et qui n'était pas viable. L'engagement c'est bien joli mais dans la mesure où il n'y a plus que des contraintes, arrive un moment où tout pète ! 1968 années pour que tout craque, ça montre le degré d'aveuglement dans lequel le monde chrétien et catholique s'est confiné. ce n'est malheureusement pas un miracle mais bien le résultat d'une aliénation. Une révolution survient qui prône l'amour libre, mais dans la foulée, les femmes décident soit que les hommes doivent être domestiqués à leur convenance, soit qu'en tant que lesbiennes et donc en se rendant autonome, ils vaut mieux s'en passer et les réduire à des rôles subalternes. pire encore la prostitution est en voie d'éradication, autrefois seul le raccolage sur les places publiques était puni et voila à présent que l'on poursuit les hommes ayant recours à cette alternative après avoir fermé les maisons closes. Ne peut plus subsister qu'une nouvelle courtisanerie ruineuse, savoir le commerce des escorts girls destiné aux super riches.

Ce que je constate c'est que l'Antiquité s'est signalée par des pratiques cohérentes. Ce que nous appelons de façon barbare homosexualité n'a jamais été dénoncé comme perversion ou maladie mais comme simple alternative. Soit dit en passant il est faux, comme l'a prétendu Guillebaud, de prétendre que grecs et romains auraient défendu une bisexualité à savoir la possibilité d'aimer également les femmes et les garçons. C'est archi faux, un texte célèbre de Platon mettant en scène un Banquet dit exactement le contraire. Les "homos" sont référés à une Vénus céleste (Uranie) et les hétéros à la Vénus pandémos (populaire) représentée comme chevauchant un bouc. Les Romains furent plus proche de notre sensibilité qui ont seulement prescrit qu'un homme libre ne devrait en aucun cas être l'objet passif d'un autre. Bien évidemment à partir du moment où il n'existe plus d'esclaves, du moins officiellement et que les prisonniers de guerre ont droit à des traitement humains, il fallait bien desserrer là règle, c'est ainsi que les jeunes "homos" aiment à proclamer qu'ils sont "auto reverse". Je n'ai rien contre sauf qu'à mes yeux il me semble encore difficile de vouloir concilier une position d'autorité avec la passivité sexuelle. Poser en moraliste réclame un minimum de sacrifice, chose qui, en ce qui me concerne ne m'a rien coûté. Il est des coinçages providentiels...

Bien évidemment quand on s'exerce à diffamer l'Antiquité en insistant sur des interdits réels mais qui ne pouvaient aucunement avoir la portée des règles pénales modernes moyennant les moyens de surveillance et les risques de délation encourus, on ne risque pas de pouvoir trouver une solution aux problèmes contemporains. Enfin, il faut bien dire que la "crise sexuelle" que l'on traverse est un phénomène qui ne touche les sociétés traditionnelles que par une contagion due au prodigieux développement des moyens de communication. Il n'en reste pas moins vrai qu'au delà de la sphère d'influence des monothéismes prostitution et amour des garçons ont trouvé à s'épanouir avec bien sûr certaines limites mais sans aucunement nuire à la perpétuation de l'espèce. Donc que ça plaise ou non, c'est bien le totalitarisme engendré par la monolatrie et les trois monothéismes qui ont foutu la merde partout. L'islam constituant une exception mais il faut bien dire qu'il n'en est ainsi que parce qu'il parait avoir été conçu comme un violon sur lequel on peut jouer tous les airs.

L'auteur évoque ensuite les limites de la famille recomposée et les aberrations engendrée par l'idéologie des droits de l'enfant. L'enfant est souvent victime mais sa défense a pour effet pervers d'avoir tendance à systématiquement disqualifier ses parents. Des légions d'assistantes sociales sont missionnées comme "nouveau inquisiteurs" pour foutre leur nez partout. C'est moi qui le dit, pas l'auteur et ça plus la garde quasi exclusive des enfants au profit de la femme en cas de divorce devrait inciter tout être normalement constitué à demeurer célibataire sans enfant voir à carrément préférer n'avoir d'aventures qu'avec un individu de son propre sexe !

L'une des dernières pages du livre portant sur un "outil masturbatoire" met l'accent sur le phénomène homo des fameux glory hole (p. 381) et la concentration exclusive sur les bites et les culs qui en résulte mais il suffit tout de même de jeter un oeil sur un site mettant en scène l'extrême diversité des clips porno "homo"  pour se rentre compte que si l'emprise virtuelle du porno est un facteur d'autisme sexuel susceptible de réduire considérablement certaines atteintes à l'ordre public (harcèlement sexuel, viols...) les fantasmes de la population "homo" ne se limitent pas à cette rubrique assez franchement minoritaire, fort heureusement.

La majorité des scénarios ou plutôt des prétextes à un colloque sexuel sont empruntés à des situations ordinaires et très variées de la vie courante ce qui dénote une relative bonne santé. C'est dans la judiciarisation croissante du contrôle sexuel que se situent les vrais problèmes. Mais tout cela converge en faveur d'un "grand renfermement" de toute espèce de sexualité dans le seul domaine de l'imagination. Il est clair que si des déluges de porno peuvent s'abattre sur le Net sans que l'on ne puisse rien faire pour les limiter, c'est que cela ne permet pas qu'à des trafiquants de gagner beaucoup d'argent. Le "Système" y trouve manifestement son compte dans la mesure où tout en suscitant une excitation permanente, on donne ainsi les moyens de faire baisser la tension sans avoir besoin de sortir de chez soi. Il va sans dire que les "accidents" sont amplifiés au delà de toute mesure par les médias.

Je laisse le soin aux lecteurs que cela intéresse le soin de se reporter à la table des matières pour examiner le plus en détail chaque rubrique.

La lecture de ce livre réclame de la patience tant il est évident que l'auteur a mené son enquête avec un souci excessif de défendre le catholicisme. Je n'ai pas du tout apprécié son traitement de l'Antiquité et de ses philosophies tardives.

Il y a chez tout chrétien et tout catholique en particulier, même "guénonien", une tendance "progressiste" consistant à aller à l'encontre du fondement même d'une partie de la vision guénonienne impliquant qu'un âge d'or se doit d'être à l'origine de toute histoire. Un moins ne pouvant engendrer un plus. Ce point de vue est pourtant postulé implicitement par le thème de la chute consécutive à l'exil paradisiaque. Mais qu'à cela ne tienne, on ne peut pas s'empêcher d'insister sur le fait que les sociétés antiques étaient esclavagistes pour prétendre que nous avons progressé quant à la liberté. Et oui, on n'a cessé de vanter une "civilisation des loisirs mais entre temps les pauvres sont devenus encore plus pauvres et se sont multipliés, tandis que les riches sont devenus encore plus riches et que tout une classe intermédiaire tend à disparaître d'où une concentration considérables des richesses. Je crois qu'il faut être de mauvaise foi pour prétendre que nous aurions aboli l'esclavage. Enfin c'est mal connaître la romanité que de croire qu'ils auraient traités leurs esclaves comme certains bourgeois chrétiens ont traité des "nègres"... Mis à part une certaine technologie qui ne profite guère qu'à une fausse élite, le monde n'a pas changé, il aurait plutôt empiré quand à la somme des souffrances engendrées.

Cet myopie et cet aveuglement consiste d'abord à ne pas avoir compris que l'existence de lois répressives ne signifie pas grand chose pour les périodes anciennes dans la mesure où il n'a jamais existé d'inquisition, de police et de système de contrôle sociaux comparables à ce que nous vivons dans l'enfer actuel. Tout cela, l'inquisition d'abord a commencé vers le XIIIème siècle.

Justement le chapitre intitulé Entre le juge et le médecin fait ressortir que le besoin de répression sécuritaire va jusqu'à réduire à néant toute espèce de possibilité d'une vie privée. Mais ce qui est pire encore c'est que les juges se défaussent sur des "psys" et des "psys" qui sont loin d'avoir la science infuse ! Or l'affaire Tony Anatrella montre à quel point l'Eglise romaine est devenue totalement incapable de pouvoir gérer ou encadrer quoique ce soit !

Enfin, je me demande surtout comment l'auteur a pu oser vouloir présenter le christianisme comme une religion pouvant être "joyeuse" quand l'histoire fondatrice est celle de la mise à mort d'un sauveur censé avoir oeuvré pour le rachat et la rédemption de toute l'humanité ! Il faut tout de même rappeler plusieurs sentences : rendez à César ce qui est à César et mon royaume n'est pas de ce monde ! Ces deux remarques excluaient la création par un certain Constantin d'une "religion d'Etat" et impliquait un christianisme ésotérique détaché de toute velléité formelle de peser sur le monde. Enfin et surtout la célèbre répartie au sujet de la femme adultère, à savoir que celui qui est sans péché lui jette la première pierre impliquait que l'on s'abstienne de vouloir trop réglementer dans le détail tout ce qui relève des mœurs, sexuelles en particulier.

Ce qui est clair c'est que dans le christianisme en particulier, la poursuite des plaisirs érotiques y a toujours été envisagée comme une concurrence redoutable à l'égard de la propagande paradisiaque, peu attractive dans le cas du christianisme lorsqu'on la compare à ce bordel pour tous les goûts qu'est le paradis coranique. La comparaison du contenu des divers paradis est du reste très révélatrice de la mentalité voire du niveau de spiritualité des religions qui les inventèrent. Si tant est que l'on doive prendre aux sérieux ces "propagandes", je dois avouer que c'est l'un des paradis bouddhistes qui conviendrait le mieux à mon tempérament. On y renaît à l'âge des dieux (16 ans) exclusivement en tant que garçon et pour des études sans fin.

Je ne vois pas ce que l'on pourrait imaginer de mieux pour échapper à cette pollution et cette contrainte de plus en plus étouffante qu'est la mixité imposée partout dans tous les domaines et à tous les étages sous la domination de plus en plus exclusive de femmes qui haïssent les hommes. Aussi observe t-on des réactions en sens contraire, de la part des femmes surtout et il faut espérer que l'on finira pas revenir à un un monde plus diversifié.

Notons en passant que si les communautarismes, tous styles confondus sont assez haïssables, ils constituent néanmoins des réactions compréhensibles et assez légitimes. Le melting pot que veut nous imposer le mondialisme pour étendre le marché en faveur d'une oligarchie est une belle saloperie.

Conclusions

Lire ces 400 pages de texte est sans doute au dessus des forces de la plupart de nos contemporains. Ce livre aurait gagné a recourir à des résumés en début de chaque chapitre ou sous divisions car il comporte des longueurs parfois assez pesantes. J'ai finalement eu du mal à le terminer. J'ai surligné certains passages. Il existe une version numérique. Le lecture des dernières pages m'a été difficile mais j'y ai trouvé des remarques fort intéressantes. j'ai surligné au fer et à mesure les passages jugés remarquables. Il vaudrait sans doute la peine d'en extraire les citations les plus pertinentes mais j'ignore si j'en aurai le temps et le courage.

Ce qui ressort du livre évoqué c'est que mis à part à ses débuts le christianisme et surtout le catholicisme n'a jamais brillé par une véritable sagesse intrinsèque puisque par l'intermédiaire d'un certain Saul de Tarse il s'est exporté vers les Gentils à partir d'une culture très fermée sur elle-même. Il a du emprunter de ci de là et au fer et à mesure qu'il s'est avancé dans le temps, il s'est montré de plus en plus perméable à des courants d'influence franchement détestables au point de surenchérir à la quasi fin de l'histoire sur le chapitre d'une certaine pudibonderie. Il est clair qu'il ne sait plus où il en est et qu'il n'y a rien, strictement rien à attendre, en ce qui concerne la possibilité d'un sursaut salvateur.

Pour une fois un auteur se disant catholique a fait preuve de beaucoup d'intelligence au sujet de l'homosexualité. Cependant, le fait de ne s'être pas rendu compte de l'inexistence d'un mythe terrifiant à l'adresse des "homos" tant du côté d'Athènes que de Rome est le résultat d'une myopie coutumière chez les "hétéros". Ils sont évidemment tout-à-fait incapables de se rendre compte de ce que cette différence peut comporter en termes de souffrance chez ceux qui ont été visés par un mythe comme celui de la destruction de Sodome. Du reste, c'est à peine s'ils se sont rendus compte de celles qu'ils ont infligées plus massivement encore aux femmes et la solidarité qu'ils affichent à présent n'est que veulerie et lâcheté car à présent les voilà qui s'écrasent comme des mauviettes devant les excès de certaines féministes castratrices.

Nous avons là un état des lieux assez clair de la désaffection de la famille au bénéficie d'un individualisme dont il me semble impossible de revenir. L'auteur a souligné que ce n'est pas l'immoralité qui a conduit à ce fiasco mais, comme je l'ai toujours pensé, des facteurs socio-économiques. Le problème est que l'on ne voit pas très bien comment sortir de cette situation. Ce que l'auteur a pu dire au sujet de la filiation tend à me passer au dessus de la tête car je n'ai eu de cesse d'échapper au milieu étriqué dans lequel je suis né, chose au demeurant assez typique de la génération d'après guerre. La filiation dont il parle est bien trop restreinte pour m'intéresser. J'envisage de faire appel à certain tests ADN pour essayer de savoir d'où je viens, je n'ai jamais eu l'impression d'être vraiment "chez moi" quelque part hormis quand je suis entouré des mes objets familiers et de mes livres.

J'ai du surmonter pas mal d'énervement en me trouvant confronté à certaines insuffisances de l'auteur. Cela plus et les dysfonctionnements de plus en plus canulants de l'informatique signée "Windaube" font que bien des choses rendent la tenue d'un blog de plus en plus éreintante. Mais je suis ravi d'avoir trouvé, plus que jamais, des arguments, et dans les corrections à apporter à ce livre, des contre arguments pour appuyer l'analyse que je porte depuis longtemps sur le monde de détraqués dans lequel j'ai été projeté bien malgré moi. Ma vie n'a jamais vraiment été une partie de plaisir mais au moins n'a t'elle pas été l'enfer qu'elle aurait pu être si je m'en étais laissé imposer par cette société à la dérive. Si une possibilité de limiter les dégâts existe, elle ne peut consister qu'en une réhabilitation de ce que l'Antiquité a produit de plus sage mais mieux vaut ne pas rêver. Mais il ne peut s'agir là que d'un travail d'assimilation personnelle qui requiert non pas des années mais des décennies d'une lente digestion. Et lorsqu'elle est presque terminée, on risque de n'être plus bon à grand chose sauf que le fait d'avoir la certitude d'avoir sans doute échappé au pire n'est pas une maigre consolation.

Enfin quoiqu'il en soit le seul problème est que selon le christianisme et la nouvelle spiritualité, il faudrait aimer et même adorer les cons et les pourris plus ou moins célèbres qui sont en grande partie responsable du naufrage en cours. Je regrette mais s'il n'est pas question de les haïr, c'est tout à fait impossible et entretenir le mépris et la déconsidération à leur égard me semble un excellent moyen de cultiver son immunité et d'entretenir un minimum de vitalité ! On n'a jamais rien produit de tangible en voulant paver le monde de "bons sentiments" !

 
 

Les commentaires sont fermés.