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Histoire de la Mecque par Ziauddin Sardar

zardar_Mecque.jpgCette histoire de la Mecque date de 2014 et elle vient de paraître en français à la fin de l'année dernière. Ce livre comble un vide pour la partie historique de son existence avérée mais il faut pratiquement l'impasse sur la thèse initiée par Patricia Crone d'une invention tardive de ce centre de pèlerinage.

C'est l'ouvrage d'un auteur confit en dévotion depuis sa plus tendre enfance envers cet pôle de l'univers musulman et qui a eu l'occasion de s'en approcher dans le cadre d'un centre de recherches saoudien. Ce livre souffre de deux défauts, un plan constitué de XI chapitres sommaires dont les titres ne sont pas d'une grande transparence ce qui nuit à la possibilité de recherches précises après une première lecture.

L'historique par date situé à la fin du livre est lui aussi trop sommaire ce qui fait qu'au total on se trouve obligé de replonger dans le texte sans aucune possibilité de repérage pour retrouver certains détails dont on a pu se souvenir.

Dernier point : l'auteur aurait pu se montrer plus généreux en matière d'illustrations. Le livre ne comporte qu'une seule carte géographique et pas le moindre plan de la ville, or un tel plan est nécessaire à la compréhension des évolutions prescrites dans le cadre du pèlerinage.

Cette note est susceptible d'évoluer sur des points de détails car un travail de recherches est en cours sur la partie supposée antique de la Mecque. Un aspect de l'histoire traité qui a été négligé et complètement raté par l'auteur qui est inexcusable de ne pas connaître ou d'avoir fait l'impasse sur des travaux apparus dans les années 2010.

Je remercie vivement Y. G. de L. qui m'a offert gentiment ce livre après avoir lu une note de l'ancien blog où j'évoquais la thèse de Patricia Crone d'une invention tardive de la Mecque.

Pour la petite histoire, ce lecteur de la première heure et dont la publication par mes soins a fait grand bruit) a été confondu avec ma personne sur "Face de Bouc" dans un prétendu dossier qui n'est qu'un tissu d'amalgames qui figurait dans l'antre du monstre nommé "Isikquemadevu" dont les guénoniens ont appris à connaître les "fureurs" plus ou moins "cornichonnesques"...

Nota : j'avais écris dans une version précédente de cette note qu'il m'avait procuré le fameux Dossier Confidentiel Inédit de Marcel Clavelle. C'était une erreur. L'exemplaire que j'ai eu était une des nombreuses copies de celle possédée par Marius Lepage. Ce dernier l'avait transmise à Jean-Pierre Laurent et à Marie-France James, bénéficiaires à partir desquels des photocopies ont circulé. Je ne me souviens plus du canal par lequel j'ai eu ce document. L'erreur provient de ce que Y.G. a reconnu le texte que Lepage a du montrer dans sa loge.

Ce livre étant l'œuvre d'un amoureux de la Mecque, il ne pouvait pas s'attarder à tenter de faire la lumière sur la question des éventuels fondement antiques de la ville. En revanche, il montre avec une particulière éloquence qu'au total l'histoire de cette ville n'aura été qu'une vaste histoire de brigands. L'histoire des chérifs de la Mecque, de leur luttes intestines et celle de l'immixtions des différents khalifes dans la gestion de ce centre n'est pas des plus édifiantes. S'il fallait dénombrer les morts causées par cette histoire c'est par dizaines de milliers qu'il faudrait les compter.

Aussi et en dépit de l'évolution de plus en plus confortable des moyens de transport modernes, cet espèce de "trou noir" de la planète terre réclame régulièrement son lot de victimes du en général à des mouvements de panique incontrôlables quand il ne s'agit point de grues qui se cassent la gueule ou d'inondations catastrophiques du fait des pluies diluviennes gonflant soudainement l'oued voisin. Ce lieu désertique où rien ne pousse convient plutôt au culte d'une divinité infernale qu'à celui d'un dieu d'amour et de lumière. Ce qui émane symboliquement de la géographie du lieu ne me dit rien de bon et en plus la modernisation de la ville en a fait un véritable enfer vicié par des tonnes de gaz d'échappement. Une horreur absolue dont toute trace archéologique et historiques ont été bannie par des hordes de bulldozers.

Ce livre n'a pas changé mon opinion négative à l'égard de l'Islam et de la Mecque. Je continue de penser que l'adoration d'une pierre météorique n'a rien à faire dans une religion aussi iconoclaste que l'Islam dont la profession de foi est en soi pure association puisque la soumission à Allah doit passer par le modèle au demeurant exécrable de son prophète. Il faut rappeler une foi de plus que Remy Brague a bien mis en évidence les gênes de violence contenus dans l'Islam. Certes il est des musulmans vertueux tel un Abd El Khader mais ce sont là comme des anomalies flagrantes au regard de la teneur des textes qui constituent la tradition. 

Celui qui m'a offert ce livre s'est déclaré atterré par la violence dont est tissée l'histoire de la Mecque. Au moins l'auteur a t-il eu l'honnêteté de ne rien nous dissimuler à cet égard. Cependant, je n'ai pas l'impression que cet excès de violence et de rapacité ait changé la vision de mon bienfaiteur. Le détail n'est pas une surprise pour ce qui me concerne car tout cela était prévisible. Il suffisait d'avoir lu l'histoire de Mahomet par Maxime Rodinson pour constater qu'à partir du moment où il a pu devenir le caïd de la Mecque, le personnage ne s'est plus senti pisser comme on dit vulgairement. Je me demande du reste comment cet auteur a pu concevoir tant d'admiration pour son héros, toutefois la sympathie qu'il a professé nous garanti au moins qu'il n'a point eu à forcer le trait.

Enfin comme je l'ai déjà indiqué, il reste à examiner la thèse de l'invention de la Mecque. Certes, en l'état actuel des recherches, il est impossible de trancher mais tout de même, il est des points qui posent de sérieux problèmes et qui tendent a rendre fort vraisemblable la thèse d'une origine syrienne et même pétréenne du proto islam.

Cette thèse est évoquée dans une réponse d'un certain Ahmed Amine au Père Edouard-Marie Gallez et un souci louable d'objectivité lui a fait apporter de l'eau au moulin de celui qu'il aurait souhaité contredire efficacement.

La suite au prochain numéro. cette question fera l'objet d'un texte en pdf qui sera accessible par un nouveau lien.

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