Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sodoma, les réactions : quelques remarques à propos du débat publié par "Valeurs actuelles"

2-DSC_8220 R_0.jpg

Lorsque je me suis mis en demeure de rendre compte des réactions à propos du livre de Frédéric Martel, j'ai assez franchement sous estimé la difficulté de rendre compte fidèlement des réactions suscité par le livre. Réactions, dont je découvre peut à peu l'ampleur

C'est ainsi que m'étant fié à un article initial de Valeurs Actuelles très décevant, je suis passé à côté du débat entre l'auteur et un certain Laurent Dandrieu dont j'ai eu connaissance au travers d'une vidéo paru sur le site du "Salon Beige", un site "tradi" dirigé par un personnage à particule qui est également à la tête d'un autre site, (Riposte catholique) dont j'ai découvert l'existence à propos d'un livre se voulant offensif sur le pape régnant.

Un livre qui n'est pas nouveau mais qui n'avait pas attiré l'attention des divers fils d'actualités que je suis pour tenter de garder une vue d'ensemble sur ce qui se passe, au jour le jour, dans le monde.

Je vous prie par conséquent de vous munir du texte du débat en question et de le lire de A à Z, le ton est courtois et le contenu très intéressant mais l'adversaire de Frédéric Martel présente des côtés assez pernicieux.

Concernant la solution à la crise envisagée par Martel

Ce qui braque certains catholique c'est l'abandon d'une exigence de chasteté et la légitimation de l'homosexualité. Les choses ne sont pas si simples, il n'y a pas une homosexualité mais 36 manières de l'envisager et de la vivre de sorte qu'on a fini par envisagé la chose sur un mode pluriel.

Et en ce qui concerne l'imposition (tardive) du célibat ecclésiastique à la charge du clergé séculier l'un et l'autre parti semble ignorer qu'il s'est agi d'une innovation tout-à-fait spécifique au catholicisme, de sorte que pour commencer à partir du moment om on commence par réduire les problématique en cause à deux alternatives purement binaire, on n'a guère de change d'en sortir.

Pourquoi les partisans d'un statu quo en viennent-il à carrément flipper ?

En ce qui concerne la légitimation de l'homosexualité, ce qui fait flipper les partisans d'un statut quo, c'est le fait qu'il ressort clairement du livre considéré qu'il existe une demande convergente venant à la fois de l'intérieur que de l'extérieur de la religion romaine. Une forte proportion de clercs et de fidèles aspirent à une dédramatisation. mais du côté de la "clientèle" extérieur, il subsiste un fond d'appréciations négatives et on recours inconsciemment à des biais pour ne pas tomber sous le coup de poursuites pour discrimination ou "homophobie"

En effet, j'ai bien vu que si l'innovation que constitue le "mariage pour tous" pour nous autres  français, a fini par être relativement bien acceptée par une forte proportion de fidèles catholiques au motif qu'il fallait bien faire quelque chose, mis à part chez les "tradis" purs et durs, pour garantie certains intérêts économiques, on se contente de discuter la forme, à savoir l'emploi du mot "mariage" (thèse que je partage) tout en insinuant que le droit à l'adoption poserait problème. Ce qui revient à sous entendre que l'homosexualité serait une maladie, et puisqu'il y aurait "maladie", cela impliquerait un risque de "contagion" plus ou moins fatal.

Et si tant est qu'un risque d'imitation existe bien, il ne peut être du qu'au fait que la nature humaine est foncièrement bisexuelle. Je m'amuse parfois lorsqu'une question à caractère sexuel de dire que le fait de préférer les garçons me semble providentiel en une époque où le rapport de force entre les deux sexes est en grand danger de s'inverser. Inversé il l'est déjà puisque le fait de s'opposer à certaines élucubrations féministes implique le risque d'être taxé de féminisme en attendant de se faire traîner devant un tribunal.

Dans ces circonstances, quand en privé devant un petit groupe de jeunes, j'ai eu l'occasion de me référer à un fait d'actualité en faisant le type de réflexion que je viens d'évoquer tout en précisant que par malheur je n'ai pas connu cette chance, il y a une majorité qui sont frappés de surdités à cause d'un attention des plus instables et un seul qui exprime un malaise. Parce que d'abord et à ses yeux la chose se résumerait à singer un couple hétéro en minaudant.

Je suis sûr que si on pouvait leur passer individuellement divers échantillons de style de porno "homos", en trouvant un moyen de synchroniser un captage de certains signes émotionnels électrographiques ou par un système discret de palpeurs sophistiqués, certains auraient des surprises. Toutefois ce genre d'expériences est devenu inutile car nous savons à quoi nous en tenir depuis la sortie d'un certain rapport Kinsey. Certes on peut discuter les pourcentages et vouloir les réviser à la baisse, mais il n'empêche qu'il est plus aisé et plus gratifiant de s'adresser à un semblable dans la mesure où le contraste entre la psychologue féminine et les aspirations masculine est si flagrant qu'il me semble parfaitement évident que lorsqu'on fait abstraction des risque d'un qu'en dira t-on, c'est forcément plus gratifiant. 

J'aurai l'occasion de revenir sur un point apparenté à cette vue des choses.

J'ai le texte sous les yeux et j'en vient à mes soulignements en rouge en faisant abstraction des points sur lesquels des débatteurs se sont accordés.

Deux livres en un ?

Je cite Laurent Dandrieu qui, après avoir félicité Martel pour Le rouge et le noir ainsi que la qualité de la présente enquête commence à lui chercher des poux sur la tête :

Cela me conduit au second livre que j’ai lu dans Sodoma, qui phagocyte malheureusement le premier et le décrédibilise en partie : un livre militant, dont l’ordre du jour et les enjeux sont donnés page 391 par l’un de vos interlocuteurs : « Il faut que l’Église tire toutes les conséquences de sa faillite morale : il faut qu’elle cesse de critiquer les relations homosexuelles entre adultes consentants et qu’elle autorise le mariage [homosexuel] (…), il faut en finir avec le célibat des prêtres. »  

Un "second livre" illégitime ?

En somme, ce "second livre" serait mauvais et même illégitime parce que le fait de militer pour une solution (qui est certes, en soit, discutable et que je ne partage pas dans la mesure où elle est trop "binaire") entrainerait ipso facto un défaut de discernement et d'objectivité.

Mais que font les éléments les plus rigides de l'Eglise catholique lorsqu'il veulent imposer leur doctrine, non seulement à des fidèles qui n'en veulent plus mais entende l'imposer à une république laïque que ne leur a rien demandé. Il est bien clair qu'en France la religion se doit de se cantonner au domaine privé. Bien sur un clerc à parfaitement le droit d'exposer le point de vue de son parti mais encore faudrait-il que les chefs de secte s'abstienne de patronner des hordes de manifestants. Et la chose devait finir par porter la poisse à un certain Mgr Barbarin.

La jubilation à colporter des ragots chez Martel

Ce dernier a fort bien répondu en disant qu'il ne pouvait pas, pour des raisons à la fois juridiques et morales, faire état des dires de témoins puissants qui pourraient aller témoigner avoir eu des relations sexuelles avec des prélats que Martel s'est abstenu de "outer".

Une effet mécanique de "surévaluation" ?

Camper sur un déni, agiter le faux arguments de prétendue insinuations quand il y a impossibilité de chiffrer exactement la proportion de clercs manifestant un penchant homosexuel (homophilie) et à l'intérieur de ce groupe la proportion de pratiquants est tout simplement malhonnête. Parmi les nombreux curés que j'ai croisés, je n'ai trouvé qu'un hétérosexuel qui avait une femme cachée et un fils naturel avec lequel il organisait une bénédiction de motos sur fond de musique rock. Auparavant, j'avais entr'aperçu un alcoolique dépressif qui se terrait dans son presbytère.

En dehors ces cas tranché, j'ai eu une double preuve qu'un de mes patrons est homophile. Il a pratiqué à l'âge de 16 ans, il est possible qu'il lui arrive de fricoter avec d'anciens camarades de séminaire mais ce qui est caractéristique et qui a mis la puce à l'oreille d'un ex protestante, c'est une campagne assez franchement déplacée instituée dans le cadre de la fête dédiée à une sainte dont on dit qu'elle serait réchappée du ventre d'un méchant dragon. Il avait affublé de jeunes porteurs de la statue de l'héroïne que la bestiole aurait du violer si elle avait été vraiment méchante de tee shirt de propagande en faveur de la manifestation pour tous de sorte qu'il aurait fait l'unanimité contre lui. Une histoire qui a bien fait rire des hiérarques tibétains de passage dans l'église concernée. J'ai été dragué à plusieurs reprises mais c'était il y a longtemps.

En dehors de ces cas typé, j'ai croisé beaucoup de vieux prêtres assez totalement incolores.

Mais enfin, la fréquence des abus récents, qui se chiffrent par dizaines de milliers pour ce que l'on sait et qui ne représentent que la partie émergée et tardive d'un iceberg vieux de 2000 ans, ne laisse aucun doute quant au fait qu'il existe bien une affinité particulière qui lie le catholicisme à une homosexualité assez franchement endémique du moins sous le rapport d'une imprégnation psychique assez dominante.

Quid d'une drag queen nommée Raymond Burke, un Benoist XIV en rose bonbon, une ambiance et des cérémonies baroques d'un caractère plutôt fellinien

Dans le cas de Burke, les débatteurs sont tombés d'accord sur le fait qu'il est possible qu'en dépit de son extravagance, le fameux cardinal pourrait bien n'être qu'un homophile assez purement contemplatif.

Laurent Dandrieu fait semblant de ne pas comprendre que toute cette esthétique décadente centre sur un abus de chiffons diversement colorée est référée à une époque encore assez récente, celle de Proust, où les "homos" étaient portées plus ou moins à singer des femmes au point que le goût dont il s'agit tendait à se confondre avec celui du travestissement tout en flirtant avec plus ou moins de transsexualisme virtuel.

Il faut noter en passant que lorsque l'on analyse toute cette scénographie avec ou sans cappa magna, elle ne peut que détonner et même dissoner par rapport à la relative sobriété des vêtures laïques, y compris chez les puissants. Il n'en allait pas de même aux époques où toutes ces extravagances ont été conçue. Toute la société de ces époques relativement lointaines était assez franchement bariolées comme le sont encore les fameux Suisses si prisés des amateurs de cette catégorie de jeunes gens médianes entre l'adolescent encore graciles et l'homme un peu trop mur chez qui commence à pointer la menace d'un délabrement.

Pour ce qu'il en est des couleurs liturgiques, Frédéric Martel a bien le droit d'en ignorer la symbolique et cette symbolique n'est pas incompatible avec une certaine sobriété dans ce que l'on appelle la coupe, qui exclut de vouloir donner l'impression, surtout quand on est parvenu à un âge assez franchement "canonique" de donner l'impression que le vieillard en question va s'envoler, toutes voiles dehors, tel un archange assez passablement défraichi quand à ce que s'efforce de cacher le plumage dont on parle.

Et puis si les gens qui ne sont pas gays et qui nous emmerdent par leur prétention de sérieux ne comprennent pas que nous autres pratiquons une forme d'humour constitué d'un sens figuré des plus imagés et que ce que nous suggérons n'est jamais à prendre au pied de la lettre nous ne pouvons que constater un manque de subtilité des plus déplorables.

Faut-il "se mettre martel en tête ?"

LD : Jean-Pierre Denis, le directeur de la Vie, dit justement à propos de votre livre que quand on a pour seul outil un marteau, tous les problèmes vous apparaissent comme des clous : l’homosexualité est votre marteau, qui vous fait rapporter toutes les questions à cela.

FM : Il faut surtout ne pas se mettre Martel en tête ! Et ne pas se mentir à soi-même sur la réalité du Vatican, que tout le monde connaît parfaitement et évoque en privé, mais cache en public ! Sur Benoît XVI, que je crois appartenir à un courant disons d’« homophilie » sublimée, on peut retourner votre argument : si la messe de consécration de Georg Gänswein à Saint-Pierre était tout à fait normale, sinon banale, alors c’est que le Vatican est entièrement fellinien et homo-érotique.

Je me demande si la répartie ne résulte pas d'un rewriting assez apocryphe. On aimerait entendre l'enregistrement...

Le Vatican, ses acteurs et son décor sont-il "homo-érotique" ?

Je veux bien l'admettre à la rigueur pour certaine peintures encore que pour ce qu'il en est du registre façon jeune guerrier musclé, c'est à cause de certaines portions d'anatomie masculine dans le célèbre tableau de L'enlèvement des Sabines qui figurant dans le petit Larousse classique que j'ai commencé à ressentir des chatouillements que l'éducation de l'époque avait tendance à considérer comme assez franchement suspect.

Les goûts érotiques de Frédéric Martel ne semblent pas vraiment coïncider avec les miens. Les falbalas du Vatican ou ceux des Gay Pride me font certes courir, mais c'est plutôt dans le sens d'une fuite éperdue.

Mais enfin rassurez-vous, ce goût évolue chez les jeunes séminaristes que Martel nous présente comme affectionnant particulièrement une certaine qualité de shorts rouges susceptible de faire ressorti un bronzage très contemporain. Ouf, c'est rassurant mais qu'ils adoptent la soutane et le col romain, pour moi la magie cesse brutalement...

Interdiction de faire référence à la psychologie : homophobie et refoulement...

LD : Ce qui est gênant dans votre analyse des différents pontificats, c’est que vous voulez absolument expliquer les prises de position catholiques sur l’homosexualité par des questions de psychologie des personnes et de tendances sexuelles. Il me semble qu’il y a là une ignorance profonde de ce qu’est la doctrine catholique, qui s’inscrit dans une longue durée et n’est pas une chose qui évolue au gré des personnes ou des mouvements de la société. Décrire, comme vous le faites, Jean-Paul II et Benoît XVI lançant une croisade contre l’homosexualité ignore cette continuité théologique.

La psychologie n'est certes pas une science exacte, mais ce n'est pas une raison pour nier des évidences. Quand à propos de la doctrine qui parait assez monolithique et surtout constante dès les débuts du christianisme. Voir un certain "caca nerveux" d'un certain Paul...

Lorsque à propos d'une publicité en faveur de l'interdit de l'homosexualité, on en fait un peu trop, le manège est forcément suspect de n'être qu'une tentative de refoulement qui n'ose pas s'avouer. Il faut évidement être prudent dans ce domaine mais c'est vraiment vouloir nous insulter que de nous prendre pour des crétins des Alpes.

Code Maritain et vogue de l'amour d'amitié : une belle foutaise !

Je veux souligner, en passant, qu'à propos de l'influence du fameux Code Maritain et de la vogue de l'amour d'amitié qui a favorisé une "homophilie" se voulant chaste que n'est pas simplement ce que l'on appelle une "vaste blague" mais une des plus sinistres hypocrisies. 

Lorsque l'on constate que certains prélats, ont choisi comme collaborateur et amis, des garçons d'une sorte de beauté qui fait penser à ce que l'on appelait autrefois la beauté du diable, au point qu'on peut avoir l'impression de prendre une sorte de claque dans la figure quand, sur une photo de presse, on est subitement confronté au phénomène, on est obligé de se poser des questions, non pas celle de savons si oui ou non les intéressés ont couché, mais d'abord celle de savoir s'il est vraiment possible de résister à la tentation d'au moins y songer et en rêver.

Or selon la doctrine catholique le simple fait de rêver de l'accomplissement d'un désir interdit ou de s'y complaire plus ou moins constitue une entorse à la chasteté. Par conséquent, considérer la chasteté sous un angle purement objectif consistant à ne pas concrétiser son désir tout en n'étant pas chaste en pensée, c'est de la part d'un clerc, se foutre du monde !

Dans ces conditions, mieux vaut ne pas faire les choses à moitié car en assumant ce genre de désir au moins momentanément, on a des chances de pouvoir s'en libérer assez rapidement alors que si on y résiste, il risque de nous poursuivre plus ou moins indéfiniment. Je reproche à Martel de n'avoir pas mis l'accent sur ce point. Bien évidemment, on est là dans un domaine où ce que l'on risque, c'est d'être accusé de ne pas respecter la présomption d'innocence de ceux qui nous sont présenté comme des modèles à suivre en la matière dans le cas où on serait homophile et en projetant sur autrui nos propre obscénités.

Mais en fait, il existe un moyen de plus ou moins faire la part des choses.

Pour commencer, il faut admettre que lorsqu'on éprouve une attirance pour autrui, on n'est pas de purs esprits. Un facteur sensuel intervient nécessairement et le sexuel n'est jamais très loin. La sensibilité de chacun varie en fonction de facteurs de conditionnements qui nous sont propres. Toutefois, il existe des créatures qui dégagent un érotisme si violent et si quasiment irrésistible lorsqu'ils se montrent disponibles et des êtres qui desquels sourd un charme émanant d'une beauté plus intérieure qu'extérieur. Dans le cas de garçons qui auraient pu faire une carrière d'escorts boys, il convient d'éviter de nous raconter des histoires.

La promotion de ce qui n'est que de l'amour dit platonique incite à jouer avec le feu

L'appréciation des degrés respectifs de la violence d'un sex-appeal fulgurant (j'entendais toujours "sexe à pile" quand étant gamin des adultes évoquait l'émotion que leur procurait telle ou telle femme), cette émotion qui peut vous saisir brutalement, comparée au charme d'une beauté plus subtile est fonction de la sensibilité de chacun. En voulant illustrer, ce que j'évoque par la production d'images, je m'exposerai à mettre l'accent sur une qualité de fantasme personnel.

Je suis cependant en droit de penser que les "homos" qui me liront comprendront parfaitement où je veux en venir.

Le christianisme a trop systématiquement diabolisé ce qui relève de l'homosexualité lorsqu'elle est assumée concrètement pour que l'on puisse escompter y aborder la chose en toutes innocence. Mais en revanche c'est tout à fait possible en s'inspirant de certains témoignages et perspectives émanant de ce "paganisme" que les chrétiens ont voulu éradiquer assez violemment sans jamais y parvenir puisqu'il refleurit de multiples manières au sein même du catholicisme qui s'est trouvé obligé d'intégrer et de tenter de blanchir toutes sortes se "superstitions".

Le genre de désintoxication psychique que j'évoque n'ayant rien à voir avec cette banalisation de l'homosexualité à laquelle travaille Frédéric Martel. Ce consumérisme m'est assez franchement insupportable mais il me semble en avoir détaillé suffisamment les nombreux inconvénients pour me dispenser d'y revenir.

L'apport de Thomas Römer and Co et la thèse du péché d'hospitalité de Sodome

Je suis au courant de tous les travaux sur la question. J'ai longtemps résisté à la thèse évoquée qui est depuis longtemps en vogue dans certains milieux protestants et Boswell l'a très mal défendue. Je n'ai pas encore pu consulter le supplément à Sodoma que Martel a consacré au mythe que l'on persiste à nous vendre.

Mais j'ai à présent une vue plus claire de la somme de manipulations multiples et diverses que contient l'Ancien Testament, l'ensemble correspondant un rewriting de matériaux plus ou moins anciens, sans doute vers le VIIème siècle avant J.-C.

La hantise de l'homosexualité et aussi de la masturbation s'explique très bien venant d'un petit peuple de conquérants assez franchement problématique qui est allé jusqu'à faire cuire ses ennemis dans des fours à brique et qui s'étonne qu'un temps plus tard une justice immanente semble lui avoir resservi le même genre de plat sous la formes d'un mélange de crématoires et de "chambres à gaz" de sorte qu'il nous est ordonné de ne pratiquer qu'un sentiment d'horreur à sens unique à moins de vouloir risquer de se faire embastiller.

Et que ça plaise ou non personne ne peut m'interdire de pratiquer un scepticisme mitigé d'humour noir. Le seul problème c'est que le fait de vouloir se tenir au courant de l'évolution de la recherche dans ce genre de domaine nécessité énormément de loisirs.

Qu'est ce que l'homophilie ?

Les bras m'en tombent quand je constate qu'un journaliste ne comprend pas ce qu'on entend par "homophilie". Un de mes amis par ailleurs très cultivé puisqu'il s'agit d'un couple d'ex enseignants abondamment frottés de littérature...

FM : C’est une expression assez datée qui renvoie à une homosexualité chaste, non pratiquante. Elle était très utilisée par exemple au sein d’Arcadie, la première association homosexuelle française, d’ailleurs créée dans la proximité de l’Église, dans les années 1950. Mais pour moi, un « homophile » est malgré tout un homosexuel, du fait de sa sensibilité, sa culture et sa psychologie. Même s’il ne « pratique » pas, son inclination marque profondément sa personnalité et a des effets multiples sur sa vie, sur ses idées, sur son action : une des clefs de l’homophobie peut venir de cette homophilie par exemple.

"Célibat hétérosexuel"...

Les prêtres homophiles sont, par exemple, les premiers à défendre la chasteté et le célibat, car ils interprètent le célibat comme un célibat hétérosexuel.

Il aurait du écrire ceci : ils interprètent le célibat comme ne pouvant être qu'hétérosexuel.

Cette dernière  phrase nécessite une explication : du fait que Eve est présentée dans la Genèse comme ayant été séduite par Satan déguisé en serpent, un symbole assez franchement lubrique, il est tout à fait logique, si pour des raisons spirituelles, on ressent la nécessité d'aspirer à une certaine "pureté rituelle" de considérer que de faire l'amour avec un jeune garçon, disons un adolescent, n'est pas une chose "salissante". d'où l'idée qu'un ne peut rompre un voeu de célibat qu'en entrant dans le lit d'une femme.

Il est un peu dommage que Frédéric Martel, n'étant pas familiarisé avec toutes sortes d'éléments du domaine symbolique, se soit un peu raté sur des questions de cet ordre comme par exemple la questions des couleurs adaptées aux temps liturgiques.

Les deux Vénus chez les grecs

Enfin j'imagine qu'il doit savoir que cette interprétation résulte en fait d'emprunt dont on trouve des prémisses chez bien des auteurs dits païens. A commencer par ce qui est raconté dans un banquet tel que rapporté par Platon où une Vénus pandémos (populaire) est opposée à une Vénus Uranie (céleste). La première étant forcément celle que courtise les affreux jojos que sont nos "hétéros" la seconde étant celle des "pédés".

La seule chose qui détonne dans cette histoire c'est qu'on ait infligé aux futurs gays, une divinité féminine. Le bouddhisme japonais est beaucoup plus conséquent qui les a affublés d'une déité de nature angélique tout à fait masculine. J'ai momentanément oublié son blaze mais peu importe . Pour ma part, j'ai connu il y a fort longtemps un "arcadien" qui vouait un culte à un certain Skanda.

Il n'a guère que dans les monothéisme que l'on n'est vraiment pas sympa envers nous autres.

Eloge de l'abstinence sexuelle

LD Le père Humbrecht écrit d’ailleurs dans son livre l’Avenir des vocations que « l’essentiel de l’amour consiste à passer du narcissisme à l’offrande ».

S'il s'agit d'homosexualité l'assimiler à du "narcissisme" est arbitraire et pernicieux car pour qu'un courant circule, il faut forcément qu'existe une différence sensible et puisqu'elle doit être de polarité. A défaut de féminin, elle peut se marquer par d'autres facteurs. Un peu de "narcissisme" est nécessaire à l'obtention et à la conservation d'une bonne santé. Il s'agit de se tenir à mi-chemin entre la haine de soi et une grossière surestimation. On peut du reste aspirer à trouver un compagnon qui possède des qualités que l'on voudrait développer en soi-même par une sorte d'échange osmotique.

Je ne vois pas ce que je peux emprunter à une femme en le voulant faire mien, d'autant plus que je sais par expérience que des aspects assez durs et rebutants peuvent survenir et pas seulement quand on ne chante pas comme elle.  

Le célibat du prêtre, c’est l’offrande ultime, à Dieu et aux hommes, la consécration de son affectivité dans une incorporation au Christ.

Je trouve que vouloir s'offrir à Dieu c'est ou prétentieux ou très puéril, voir assez franchement débile ! Ce "Dieu" il faut le voir comme l'Amant idéal mais il n'y a guère que dans un certain soufisme que l'on propose ce genre de chose. Je regrette mais un Yahvé barbu ou un Jésus-Christ ne m'inspirent pas comme objet d'amour. Le premier est à l'origine de l'interdit que le catholicisme considère comme intangible. Le second est un peu trop désincarné même si un Saint Aelred a proposé à ses moinillons de prendre pour modèle l'amour de Jésus pour son disciple préféré.

C’est une ambition qui peut paraitre démente, mais si on veut la discuter, il faut d’abord la considérer dans sa véritable grandeur.

Si "démence" il y a elle est incompatible avec une "grandeur" quelconque.

Il ne peut pas s'agir d'une "offrande". Un vrai père ne demande pas à son fils de l'adorer ad vitam aeternam en l'empêchant de grandir. Le terme exact est "sacrifice" et non pas offrande mais là où ça coince c'est que, dans ces conditions, l'incorporation au Christ implique une arrière pensée de participation à l'œuvre de rédemption (co-rédemption), et la on sombre bel et bien dans la une pathologie excessivement grave. Cela me rappelle furieusement le cas des femmes stigmatisées qui se considèrent comme des "épouses mystiques" du Christ. Chasser le sexe, il revient au galop ! Ce genre de phénomène relève à mes yeux d'une forme d'hystérie assez sinistre et ce sont là des phénomènes excessivement tardifs.    

Vous affirmez qu’elle est impossible ? J’ai au contraire la conviction que c’est un idéal qui a été vécu pleinement et de manière très belle par d’innombrables prêtres et religieux.

Entre la castration virtuelle  définitive et l'économie de moyens que constitue une certaine frugalité et le consumérisme suggéré parle "Système" en vigueur, il y a place pour quantités de nuances.

Je n'ai jamais pu concevoir de faire l'amour sans que s'y mêle une dimension contemplative et je me suis toujours posé la question de savoir si j'ai été assez "propre" pour mériter les offrandes qui me sont advenues. Si ce souci m'a été ôté depuis assez longtemps (plusieurs décennies) je n'en souffre aucunement, j'ai toujours été conscient du degré d'illusion que peut impliquer le risque d'une projection inappropriée. Le bon Dieu s'il existe m'a pourvu d'un "gaydar" qui ne m'a jamais raconté d'histoires. J'ai reçu le don d'une sensibilité physiognomonique assez purement intuitive et je n'ai jamais été confronté à des mauvaises surprises.

Je crois avoir signalé qu'un usage modéré du porno peut nous permettre, en caractérisant le type de partenaires ou de circonstance susceptibles de nous émouvoir, de pouvoir disséquer la teneur de nos fantasmes, d'en percevoir la signification profonde et éventuellement ne nous prémunir pour le cas où ils viendrait à s'incarner sans crier gare...

Désaccord inextinguible

Frédérique Martel conclut en ces termes :

Mon désaccord avec vous est plus profond encore : je pense que l’homosexualité n’est ni un péché, ni une faute. Mais une chose naturelle qui est ne peut pas être jugée comme mauvaise. C’est d’ailleurs la loi française : l’homosexualité n’est plus un délit et la loi de Dieu n’a pas son mot à dire dans la laïcité française. Voilà. Le mariage pour tous est légal, et c’est la loi. Tous ceux qui dénoncent l’homosexualité sont désormais dans l’illégalité. Et l’homophobie est désormais condamnée. Vous avez le droit de penser autrement mais c’est la loi de la République et ce que dit le catéchisme n’a aucune valeur en droit français. Aucune.

Ce à quoi son interlocuteur a répliqué.

Merci de cette conclusion qui résume parfaitement l’enjeu (selon F.M.) : réduire l’Eglise et toute pensée critique sur l’homosexualité au silence.

Encore un mot sur la thèse d'une "loi naturelle"

Je crois que certains catholiques et c'est le cas de Laurent Dandrieu, sont bouchés à l'émeri.  Ce sont des "bourriques". 

Personne n'a jamais interdit à l'Eglise de professer ses thèse et de critiquer l'homosexualité. Au demeurant, il ne s'agit pas de la critique mais de lui interdire toute possibilité d'existence. Critiquer  elle ne s'en prive pas. Le seul problème est que tout ce qu'elle imagine pour continuer de cimenter l'interdit auquel elle se cramponne à d'ores et déjà été pulvérisé, notamment par mes soins.

Je pense à la contradiction dans les termes que constitue la thèse d'une "loi naturelle". De toutes façon elle ne peut pas être à la fois "divine" et "naturelle". Si elle bien "divine" elle ne peut être que "surnaturelle", auquel cas il ne peut s'agir que d'un décret purement arbitraire. Or toute chose peut être bonne selon une perspective (le meurtre en cas de légitime défense et de réponse proportionnée au danger) ou mauvaise à raison de conditions sujectives (toute forme de sexualité si elle se solde par une véritable addiction).

Le problème de la loi républicaine est qu'elle n'est pas apte et donc suffisante pour libérer de l'intérieur des "gays" qui sont aliénés et rendus malheureux par le caractère implacable de la doctrine de l'Eglise.  

L'Eglise catholique est entrée dans un état de démence sénile

L'Eglise oublie seulement que la dernière fois qu'elle que a tenté de présenter l'homosexualité sous un jour négatif, elle à emprunté au père fondateur d'un "pansexualisme" qui est ce que l'on peut concevoir de plus diabolique et qui fait eau de toutes parts, des pseudo arguments qui ont depuis longtemps cessé de faire autorité.

Tendons un miroir à l'Eglise

D'un côté ses sbires reprochent systématiquement aux "homos" d'avoir leur vue brouillée par une dialectique autoréférentielle (La Croix) et de l'autre elle s'empare des éléments d'une thèse qui fait tout reposer sur une explication de nature nécessairement et même absolument sexuelle sans réaliser que sur ce plan elle vient de pulvériser tous les records d'absurdité.

On voit bien qu'elle navigue, non pas seulement à courte vue, mais qu'en réalité elle se trouve plongée dans l'obscurité la plus complète et se tape la tête dans les murailles qu'elle a elle-même édifiées puisqu'elle n'est même pas capable de réaliser qu'elle se condamne elle-même en faisant exactement ce qu'elle nous reproche en poussant le travers qu'elle dénonce à son point d'incandescence !

En effet, l'Eglise dont on parle s'est appuyée, pour tenter de justifier sa hantise de l'homosexualité, sur les dires d'un curé psychanalyste, un assez sinistre personnage nommé Tony Anatrella, qu'un procès canonique discret a finalement mis hors d'état de nuire en le condamnant au silence et à l'oubli. Ce détraqué avait trouvé un prétexte, pour, sous prétexte d'un système de cure basé sur une provocation au dégoût, imposer à ses jeunes patients, des séminaristes tourmentés par leurs penchant, des séances d'attouchements et de masturbation plus ou moins réciproque.

Je suis pour ma part persuadé que la méthode a du s'avérer très efficace pour les guérir d'une éventuelle gérontophilie, ce qui en fait n'était pas nécessaire vu le peu de virulence d'un tel penchant. En revanche, un traitement aussi vicieux n'a pu qu'inciter les intéressés à se vouloir se purifier des contacts aussi avilissants que leur thérapeute les a fait subir en recherchant la compagnie de jeunes gens encore dans la fraîcheur plus ou moins angélique de leur jeunesse post printanière mais point encore estivale car alors tout fond et se ratatine.

Encore le cas d'homophobe dissimulant fort mal un homosexuel pratiquant qui devait se mettre dans tous ses états en se remémorant ses pratiques. Mais plus vraisemblablement, il se serait agi d'un homme devenu impuissant qui ne pouvant plus jouir que dans sa tête en s'étant procuré une moyen astucieux de faire le voyeur, apparemment en tout bien tout honneur. Enfin, astucieux seulement face à des garçons qui n'ont pas réfléchi plus loin que le bout de leur nez ! 

Enfin pour une fois l'archevêché de Paris a su mettre hors d'état de nuire l'imposteur. Mais cet "arrangement en famille" a quelque chose d'assez frustrant. Je n'aurais pas pu être victime mais si je l'avais été j'aurais trouvé à moyen de porter plainte au pénal. Certes si j'avais été juge pénal, j'aurais demandé, pour commencer, aux victimes comment elles ont pu croire à une possible efficacité d'une méthode aussi délirante.

Quand il s'agit de patients majeurs censés avoir atteint l'âge d'un plein discernement, régler ce genre d'affaire pose un problème délicat. L'exercice de la psychothérapie nécessite de demander une reconnaissance de titre auprès de l'ARS. Je pense que la seule voie de condamnation pécuniaire aurait pu consister à plaider l'abus de faiblesse en se démerdant pour que le jugement stigmatise ce type de méthode en en démontrant l'absurdité, le caractère manifestement charlatanesque ainsi que les arrières pensées intéressées. Il est dommage qu'elle n'aie pas été tentée car le délinquant s'en tire à très bon compte après s'être fait un gros paquet de fric. Parce qu'en plus de se rincer l'œil il faisant cracher ses victimes.

C'est vraiment monstrueux !

 

Les commentaires sont fermés.