Comme déjà indiqué je suis occupé à la lecture d'ouvrages hostiles à l'Islam et qui en dénoncent le caractère intrinsèquement menaçant. Ce genre de lecture est chose pénible car à chaque page et à raison de deux à trois occurrence par chaque page, on nous rappelle que l'on est en train de se faire "bananer" en long en large et en travers.
Or, on ne peut pas en vouloir à l'Islam d'être ce qu'il est et aux musulmans les plus activistes de vouloir nous imposer leurs lois. En revanche, on aimerait pouvoir traduire en haute cour de justice, tous ces élus qui nous trahissent en s'imaginant qu'il vont favoriser le "vivre ensemble" en caressant une partie de leur électorat dans le sens du poil.
Aussi, pour me changer les idées, je viens de me replonger un peu dans le livre d'Abdelwahab Meddeb intitulé La maladie de l'Islam étant sous entendu qu'il y a l'Islam en soi qui serait chose positive et l'intégrisme qui serait un cancer au sein de l'Islam. Malheureusement, et ne fois de plus je n'ai pas pu aller au delà des 30 première pages.
Ce livre défend la thèse, au demeurant classique, selon laquelle ce serait la wahabisme qui, en s'inspirant du rigorisme d'un Ibn Hanbal (780-855) aurait fait déraper l'Islam et produit ce cancer moderne que constitue ce que l'on appelle intégrisme, à savoir le salafisme et Cie... Voir page 24 à 29.
Il met en scène les Mo'tazilites qui ont mené (vainement) une guerre, en particlier, contre le dogme du caractère incréé du Coran ce à quoi ils ont répondu que, certes, le Livre est d'origine céleste, mais que la concrétisation des Ecritures dans une langue terrestre ne peut être que créée par Dieu au moment de sa Révélations. ces sectateurs pensent que ceux qui clament que le Coran est incréé instaurent un équivalent islamique de l'invcarnation chrétienne : la lettre coranique serait l'incarnation de Dieu.
Je ne vois rien à objecter tout simplement parce que toute chose se présentant sous une forme "corporelle" ne peut pas être dite "incréée". C'est aussi simple que cela. Néanmoins ces rationnalistes que furent les Mo'tazilites ont perdu la bataille car s'il ont bénéficié du soutien du calife al-Ma'mûn désireux d'acclimater le legs grec et si ce dernier a été inspiré par ces fameux sabéens que Guénon a évoqué très subrepticement en y voyant sans doute une source "ésotérique", il se trouve que la greffe n'a pas tardée à être rejetée de façon définitive. Et pour ce qu'il en est de l'application de la sharia, on sait que les ulémas ont œuvré tant et plus de manière à en édulcorer la brutalité et ce notamment en rendant l'exercice des témoignages aussi difficile que possible. De sorte qu'à partir du moment où toute ce revêtement procédural a sauté sous l'influence d'une certaine acculturation, plus aucun frein ne peut jouer contre le caractère intrinsèquement schizophrénique et pathogène de l'Islam des origines qui, certes, s'est plus ou moins "civilisé" avec la nécessité de composer avec une politique plus ou moins raisonnable sous peine de n'être qu'une pure prédation. Or il faut bien rappeler l'existence d'une sourate consacrée au "Butin" qui montre à quel point la notion de racket est constitutionnelle de l'Islam, religion voué à la conquête sans partage du monde en son entier.
Après avoir évoqué le mouvement scientifique incarné par un Averroès, Meddeb en vient à évoquer l'évolution de la poésie arabe qui n'hésite pas à évoquer une résonance avec Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé même. C'est ainsi que (p. 27) il met Abû Nuwâs (762-813) en relation avec le "cas baudelairien" du fait du caractère trangresseur du poète arabo persan. Il ne cache pas le caractère bachique et la dilection "homosexuelle" du sus nommé, sauf qu'il se garde d'en citer le moindre passage caractéristique. Concernant Abû Nuwâs, il peut être qualifié de poète "homo" sauf que c'est ne dire les choses qu'à moitié. Il ne s'agit même pas de "pédérastie" car cette dernière suppose des visées éducatives voire "initiatiques" en un sens au demeurant très ordinaire en échange de "faveurs". Bref, des contemporains qualifierait les amours de Abû Nuwâs de "pédophilie". Que l'on en juge par ces quelques extraits :
De bon matin, un faon gracieux me sert à boire.
Sa voix est douce, propre à combler tous les vœux.
Ses accroches cœurs sur ses tempes se cabrent.
Toutes les séductions me guettent dans ses yeux.
C’est un Persan chrétien, moulé dans sa tunique, qui laisse à découvert son cou plein de fraîcheur.
Il est si élégant, d’une beauté unique, qu’on changerait de foi – sinon de Créateur -pour ses beaux yeux.
Si je ne craignais pas, seigneur, d’être persécuté par un clerc tyranique, je me convertirais, en tout bien et tout honneur.
Mais je sais bien qu’il n’est qu’un islam véridique….
Ou encore :
J’ai quitté les filles pour les garçons et, pour le vin vieux, j’ai laissé l’eau claire.
Loin du droit chemin j’ai pris sans façon celui du péché, car je préfère.
J’ai coupé les rênes et sans remords. J’ai enlevé la bride avec les mors
Me voilà tombé amoureux d’un faon coquet, qui massacre la langue arabe.
Brillant comme clair de lune son front chasse les ténèbres de la nuit noire.
Il n’aime porter chemise en coton ni manteau en de poil du nomade arabe.
Il s’habille court sur ses fines hanches mais ses vêtements ont de langues manches.
Ses pieds sont chaussés et sous son manteau, le riche brocart offre sa devine.
Si cela vous amuse, voyez http://kabyleuniversel.com/2012/07/25/notre-mercredi-poetique-abou-nouas-le-poete-qui-prefere-les-hommes/
Notez encore qu'ils ne s'agit pas d'hommes à proprement parler mais de jeunes garçons...
Bref, quand bien même Tarek Oubrou aurait raison lorsqu'il affirme que les hadiths prescrivant des punitions, lapidation ou mise à mort pour le délit d'homosexualité seraient apocryphe, le pli est pris et de toutes façons il n'est pas concevable qu'un interdit ne soit pas assorti d'une peine quelconque en cas de transgression. Or il s'agit là d'un interdit majeur dans le cadre des monothéismes.
On notera que Abû Nuwas était persan et non arabe, que le goût des persans pour les jeunes garçons apparait comme ayant été un "sport national" et cela ressort bien d'une estampe qui a cours en Iran, chez les chiites d'un Mahomet représenté sous la forme d'un éphèbe.
On notera au passage que la façon de désigner les jeunes garçons comme objet d'amour n'a guère changé, faons chez les persans, c'est presque du Walt Dysney et biquets (kids chez les américains), c'est du pareil au même. Enfin tant qu'on évite les petits cochons le charme demeure...
Et ces images, les "faons" en l'occurrence, ne m'inspirent pas grand chose si ce n'est que le tendresse d'un bon père de famille et la question n'est pas de savoir si ces poésies sont scandaleuses mais de se demander si l'époque qui les a vu naître, avec la science qui l'aurait caractérisée, est susceptible de renaître.
La réponse est évidement un NON formel, et c'est d'abord parce que le moralisme qui l'empêche n'est pas un facteur propre à l'Islam. L'islam intégriste s'est du reste montré capable de franchir certaines bornes puisque l'on sait que des fatwas ont été produites dans le but d'attirer à Daesch des guerriers peu susceptibles de s'accommoder de femmes.
D'une part, il est exclu de remonter le temps et d'autre part, il est bien évident que ce dont on parle était tout ce que l'on voudra excepté quelque chose que l'on puisse assimiler à l'Islam, ce qui explique qu'au final ces "dérapages" qu'il s'agisse de philosophie grecque et/ou de licence sexuelles ont été rejetées comme n'étant que des "corps étranger". On en revient donc toujours à la même constatation. Ce que l'Islam est censé avoir produit comme produit de civilisation susceptible de revêtir encore quelque charme n'a jamais été de l'Islam de sorte que les auteurs qui affirment que l'Islam en temps que tel est une "pathologie" plus ou moins schizophrénique sont dans le vrai. L'Islam intrinsèquement ne peut pas être modéré, il ne peut l'être que par le biais d'artifices qui lui demeurent extérieurs. Les textes sont clairs à commencer par le Coran et surtout si l'on considère la thèse, parfaitement officielle, de l'abrogation de certaines sourates tolérantes censées être mecquoises (en fait très probablement pétriniennes), les sourates médinoises colériques ayant seules force de loi.
Bref, il en résulte que le Coran est une tromperie car c'est devenu, je ne le répéterai jamais assez, un violon sur lequel on peut jouer tous les airs !
Enfin, et c'est là où je voulais en venir : en faisant finalement l'apologie d'un poète tel Abü Nuwas, on est en droit de se demander si Abelwahab Meddeb ne se foutait pas du monde ! En fait la réponse est certainement négative en ce sens que l'on en revient toujours au même point : l'Islam et son histoire sont ainsi conçues qu'il engendre une schizophrénie absolument invincible. Soit il faut se résoudre à apprécier les périodes de fulgurances de la civilisation islamique de façon purement mondaine, soit on considère l'Islam dans sa réalité doctrinale et ce dont on nous parle ne peut pas être l'Islam. Il n'y a donc de solution que d'abandonner toute espèce de foi en cet Allah qui a produit cette tragique mascarade.
Mais enfin, une chose est de plus en plus certaine, le catholicisme et ses ornières inquisitoriales mises à part, l'idée moyenne que l'on peut se faire d'une civilisation authentiquement chrétienne en mettant de côté toute espèce de masochisme n'a absolument rien à envier à l'Islam. Quand à faire une "moyenne" entre ce que l'une et l'autre on produit de plus "vivable", il faudrait d'abord commencer par restaurer une économie un peu plus égalitaire et malheureusement tout indique que l'on prend le chemin diamétralement opposé.
Mais quoiqu'il en soit il faut arrêter de nous bassiner et de vouloir nous culpabiliser avec l'islamophobie, cela dit je dois avouer que la plupart des français de souche ne sont devenus assez franchement détestables. J'apprécie la diversité mais il y a cette foutue religion bien conçue pour fabriquer des gens chez qui leurs exécrables limitations superstitieuses et leurs échecs, c'est toujours de la faute des autres !