Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une lecture juive du Coran (Haï Bar-Zeev)

Lecture juive coran.jpgJe connaissais l'existence de ce livre par un certain Lutfi, un ex disciple de la lignée vâlsanienne à qui l'on doit un témoignage accablant sur le père et le fils Vâlsan ainsi que sur Charles André Gilis. Je me souviens qu'il a lu ce livre qui semble l'avoir complètement tourneboulé. Il se serait découvert ensuite des origines juives et est devenu subitement hyper sioniste non sans des côtés délirants.

Il s'est longuement épanché à ce dernier sujet sur un forum dédié à Alain Soral, forum aujourd'hui disparu. Je n'ai pas conservé ces exploits datant d'après la découverte de ses prétendues origines, en revanche j'ai archivé son témoignage et je dois le republier dans le cadre d'une version remaniée et étendue d'une série de tableaux sur la postérité spirituelle de René Guénon.

Le livre évoqué existe en deux versions au demeurant identique quand au texte, il n'y a que la couverture et le titre qui ont changé. Le nouveau titre étant Le Coran à la lumière de la bible (une lecture juive du Coran). L'une ou l'autre de ces versions se trouvent d'occasion et l'ancienne existe au format kindle. On peut lire le livre en son entier sur le net mais il faut de très bons yeux.

http://hai-bar-zeev.com/LJC%20Francais/Fr_index.html#p=1

L'auteur a également mis à disposition une version numérique de près de la moitié du livre.

http://hai-bar-zeev.com/Autres%20essais/long_extrait_ljc.pdf

Les réflexions qui vont suivre sont conçues en vue d'inciter à la lecture car on ne parle pas beaucoup de cet ouvrage bien qu'il soit capital. Vu le jugement de l'auteur sur l'Islam on ne peut que frémir en apprenant qu'un Jacques Attali, qui passe pour avoir un maître plus ou moins kabbaliste, incite le bourgeoisie juive quand elle en a les moyens à subventionner des imams dans le but de favoriser un islam policé et exempt de terrorisme. Le moins que l'on puisse dire est que c'est jouer avec le feu.

A ce propos l'auteur ne dit pas que les deux courants fondamentalistes qui sont à l'origine d'attentats sont des excroissances étrangères à l'Islam orthodoxe. Il affirme au contraire que si l'islam s'est provisoirement assagi en tant que religion guerrière et expansionniste c'est d'abord en raison de ses échecs et déboires divers qui ont tendus à être interprétés comme étant le fruit d'une sanction divine.

Il faut noter également que l'image positive que l'auteur développe du judaïsme d'après les textes n'empêchent nullement d'envisager l'existence d'un judaïsme dévié caractérisé par un certain orgueil. 

Ce qui, à la réflexion, m'étonne c'est que hormis le fait que les juifs se plaignent seulement de l'antisémitisme en général et de sa version islamique à l'occasion, je n'en vois actuellement aucun s'élever contre les prétentions du nouveau Califat par exemple ni aucun se soucier de participer à la critique de cette religion excessivement problématique. L'ouvrage dont il est question est probablement une exception. Bref, le sujet ne semble pas intéresser les juifs. Courageux mais pas téméraires ils semblent s'être donné le mot pour refiler le bébé aux catholiques traditionalistes plus ou moins casse cous ! Etrange je trouve ! 

Le Coran n'est pas un livre facile d'accès et les études censées favoriser sa compréhension sont généralement insatisfaisantes. Elles s'appuient principalement sur la tradition musulmane qui ignore ou occulte ce qu'elle doit aux deux monothéismes qui l'ont précédée et aux textes juifs en particulier.

Et pour cause ! La démonstration des emprunts au judaïsme dans ce livre est tout simplement magistrale ! On pouvait s'en douter, certes mais l'auteur donne pour certains détails les sources notamment talmudiques, ce qui lui permet d'expliquer certaines méprises grossières. Lorsque que des versets du Coran se font l'écho d'épisodes bibliques on discerne une certaine "distance" avec la source naturelle des informations. C'est tout particulièrement sensible dans la relation de la destruction de Sodome où il n'est pas question de feu et de souffre mais de projectiles minéraux. Ce n'est pas incompatible mais il se dégage toujours des épisodes empruntés à la Bible un certain flou et pas mal d'imprécisions voire d'erreurs avérées. Il n'y a qu'une explication possible à ce phénomène, savoir un emprunt par des personnes assez mal informées de leur sujet.  

L'auteur a repris la thèse d'un maître juif et reconnaît sa dette envers Hanna Zakharias alias Gabriel Théry. Lorsqu'il cite des extraits du Coran, il met entre crochets le locuteur supposé : Nous signifiant Dieu et Dis représentant la part des injonctions du maître en réplique aux difficultés rencontrées par Mahomet  et précise l'auditoire auquel s'adresse le verset (juifs ou chrétiens voir les deux). Il voit le premier maître en Waraqua selon une thèse assez généralement admise. La lecture des versets en devient nettement plus limpide. Et si ce n'était le caractère laborieux et assommant des polémiques coraniques, le texte s'en trouve nettement éclairé. 

L'auteur a donc mis l'accent sur les polémiques avec les juifs de Médine et si l'on savait déjà que le prêcheur mecquois avait été mal informé sur le judaïsme et le christianisme, cela  se confirme. Ce que je m'explique mal c'est que p. 113 (dernière édition), mentionnant le fait que le Coran a confondu Marie la mère de Jésus avec Marie la sœur de Aaron, l'auteur soit passé sur l'erreur sans la relever ! Mais c'est égal car il résulte bien de cette étude que l'Islam n'aura été qu'une tentative de détournement du judaïsme. La conclusion d'un ami catholique qui a vu dans l'islam un judaïsme armé est juste, sauf que ce judaïsme est très approximatif. Il faut donc dire pseudo judaïsme armé.

Bref, on trouve dans ce livre quantité d'explications de passages et de termes obscurs du Coran qui ne résultent que d'emprunts bibliques de seconde ou de troisième main fort mal digérés.

Pour l'auteur qui laisse à entendre que la mère de Mahomet aurait été juive (??), à la Mecque Mahomet ne se serait soucié que de convaincre les arabes polythéistes d'adopter une version du judaïsme qui allait s'édulcorer. L'auteur soutient la thèse que c'est à Médine que ce font jour des influences chrétiennes. Le problème est que dans la mesure où la qualification des sourates en mecquoises ou médinoises est si problématique que l'on ne peut être sûr de rien en ce qui concerne la chronologie de leur apparition. La plupart des auteurs situent les influences chrétiennes du côté de la Mecque et les associent aux versets qui témoignent d'une certaine admiration envers les moines et placent les versets colériques du côté de Médine. Ce dernier point n'est certes pas discutable.

La question de savoir si les choses ont été aussi tranchées que le suppose l'auteur, n'est pas importante. Son travail d'exégèse ne remet pas en cause les apports du Père Edouard-Marie Gallez qui a mis l'accent sur la composante judéo-chrétienne ou plutôt judéo-nazaréenne des influences qui se sont fait jour au travers du Coran et de l'Islam. Ce qu'il importe de retenir c'est que quelque puisse avoir été les proportions des influences judaïques et plus proprement chrétiennes, de quelque façon que l'on envisage la chose, l'Islam ne sera jamais qu'une fabrication et une imposture caractérisée !

Cette évidence n'a pas encore éclaté au grand jour parce que les musulmans ne veulent pas regarder au delà du Coran et de leur tradition et que d'autre part de puissants intérêts économiques et plus spécialement pétroliers nécessitent de ménager les monarchies qui ont fondé leur pouvoir sur l'or noir. Tout changera peut-être lorsque cette infernale cochonnerie sera en phase d'épuisement mais d'ici là on risque d'avoir sombré à cause d'une catastrophe écologique ou encore d'une troisième guerre mondiale. Autre hypothèse, l'EI étant sur le point d'être vaincu, les gouvernements tyranniques fabriquant de la pauvreté à gogo, il est possible que l'Islam finisse par imploser.

Je ne puis pour l'instant entrer dans certains détails car il me faudrait citer d'assez longs passages, entreprise fastidieuse s'il fallait ressaisir du texte d'où la nécessité d'avoir à sa disposition une édition numérique complète. Je lance donc un appel à l'adresse des lecteurs susceptibles d'acquérir la version Kindle et d'en faire une conversion en pdf, en doc ou txt. J'ai donc rédigé ces notes entièrement de mémoire.

Pour les musulmans, le Coran reprend mot à mot la parole divine transmise au Prophète par l'archange Gabriel à partir de 610-612 jusqu'à sa mort en 632. La thèse maison d'une intervention angélique n'est pas soutenable, l'ouvrage donne une étymologie du mot nabi que l'on traduit habituellement par "prophète" mais dont le sens n'a finalement pas grand chose à voir avec la prophétie telle que l'entend la tradition juive. En vérité, la vraie dérivation étymologique du mot se rapporte plutôt au ressenti d'un rêveur qui prendrait ses rêves (ou ses hallucinations) pour des communications divines. Le caractère de la prophétie juive étant l'infaillibilité, il n'y aurait pas de place possible pour l'épisode des versets dits sataniques qui auraient été soufflés à Mahomet pendant que l'archange aurait brièvement tourné les talons...

En ce qui concerne la thèse du "Coran incréé", il ne peut s'agir que d'une fort mauvaise blague et qui plus est elle est franchement risible. Un des mérites de l'auteur est d'avoir mis en évidence non seulement les approximations de Mahomet ou de son maître quand à la connaissance du judaïsme mais encore d'avoir relevé toutes sortes de contradictions plus ou moins opportunistes. Ma thèse de départ, il me faut le rappeler, est que le Coran est un violon sur lequel on peut jouer tous les airs. On peut dire qu'il est assez génial à cet égard, encore faut-il n'avoir aucun recul vis à vis de l'ensemble du texte et surtout aucun esprit critique.

Quand on réfère la polémique issue du Coran au contenu réel du judaïsme, tout ou presque y est faux et des efforts déployés par le texte ressort un sentiment d'impuissance. Ainsi quand le Coran affirme une sottise, le locuteur bat en retraite en disant en substance que Dieu sait tout mieux que tout le monde. C'est donc à prendre sans discussion et il n'existe aucune latitude de laisser ce genre d'ânerie, ce qui conduit à des affirmations totalement arbitraires confinant à de la prédestination et la prédestination tend à exclure le livre arbitre. J'ai remarqué à ce propos qu'un certain nombre de versets du Coran reproche aux adversaires du prophète qu'il morigène de manquer en somme de raisonnement. Cet "argument" est même si récurrent qu'il produit une impression de niaiserie. Pour un livre prétendument incréé cette pauvreté dialectique la fiche mal ! 

Le Coran n'aurait pas subi d'altération après sa révélation. La fixation canonique du texte remonterait au troisième calife, Othmân qui aurait régné entre 644 et 656, et qui ordonna la destruction de toutes les copies précédentes dont celle d'Ali ibn Abi Talib, gendre de Mahomet, cette fixation tardive est bien de nature à susciter des soupçons. De plus le Coran est un tel salmigondis sautant du coq à l'âne que c'est faire injure à Dieu que de vouloir lui faire cautionner la paternité de cet embrouillamini. Quel contraste avec la Bible qui quoique n'étant formée que de livres inspirés raconte des histoires nettement plus cohérentes à tous égards.

Cette lecture du Coran à la lumière de la Bible révèle les divergences essentielles entre le judaïsme et l'islam. Elles ne relèvent pas du contexte politique actuel au Moyen Orient, comme on voudrait nous le faire croire, mais d'un contentieux remontant bien au VIIe siècle ayant eu pour cadre les démêlés médinois ou les juifs ont été expulsés, spoliés et même tués en grand nombre.

Cette étude ne manque pas d'établir des parallèles entre l'islam et le christianisme du point de vue de de déviance par rapport au judaïsme. L'auteur cite des déclarations attribuées à Jésus et venant de Paul qui ne sont pas sans causer un certain étonnement notamment à propos de l'abolissement de la loi de cet ancien testament. Ces passages concernant Jésus, dont j'ignorais l'existence et la teneur, témoignent de traits n'ayant rien d'iréniques. L'ancienne loi juive est présentée par Paul dans des termes qui s'apparentent à un ratage, ses complications étant jugées inutiles. De la part d'un ancien pharisien c'est plutôt surprenant et c'est assez contradictoire avec une affirmation de Jésus selon laquelle il serait venu accomplir cette loi. Enfin il est reproché à Paul d'avoir dérogé à la loi juive d'une part par l'affranchissement de la circoncision et par l'ajout de conditions ne figurant pas dans les sept lois noachides.

Je ne puis, pour l'instant, être plus précis et je pense qu'il y aurait intérêt à traiter à part les problèmes posés par le christianisme et ceux engendrés par l'Islam sans les mélanger car on risque de s'y perdre. L'objectif principal de ce blog étant de dénoncer le caractère devenu flagrant à mes yeux de l'illégitimité de l'Islam, ce qui n'exclut nullement que le christianisme puisse présenter des aspects problématiques mais dans la mesure où actuellement il est plus menacé que menaçant, cette seconde question ne présente pas le même caractère d'urgence.

Enfin, je dois rappeler que pour pouvoir entrer davantage dans le détail, il me faudrait disposer d'une édition numérique pour y puiser librement des citations de sorte que le but poursuivi est d'abord de susciter une envie plus ou moins pressante de lire ce livre.

 

Les commentaires sont fermés.