Un nouveau livre " Guénon et le christianisme ou le rendez-vous manqué" (22/04/2018)

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Dernières nouvelles : J'ai reçu du personnage évoqué ci-dessous, des observations complètement falabraques sur des passages d'un post que j'ai supprimé avec l'intention d'en ré-exploiter le contenu dans un cadre différent. Rappelez vous on m'avait reproché de faire du Michel Onfray. Ca tombe bien, voici une excellente occasion de préciser certains points. Vous pourrez constater au passage à quel point certains individus sont doués quand il s'agit de tout comprendre de travers.

Cet individu m'a certes fatigué mais il m'est tout de même arrivé d'éprouver des moment de pur bonheur à remettre à sa place ce quidam. Plus "bouché" que cet olibrius, tu meurs ! 

Lire La réponse à "Jean Valentin" des "Editions Epignosis".

Si vous voulez commander son livre au sujet de Guénon, son email est dans le pdf, la souscription devrait aboutir d'ici une quinzaine. Sa nouvelle "Bible" augmentée de textes "proto orthodoxes" et "gnostiques" serait déja disponible. Oui nous avons à faire avec un nouveau gnostique. Notez que j'ai cru qu'il que c'est le nom de Jean Valentin Andreae qui lui avait inspiré son faux blaze mais je me suis planté mais je ne vais pas reprendre mon papier. Il s'agit d'une réincarnation de ce Valentin dont a parlé Tertullien qui faillit être évêque de Rome en 143. Excusez du peu ! On me pardonnera, je l'espère de ne point être passionné de gnosticisme...

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J'ai reçu d'un certain "Jean Valentin" une invitation à souscrire à ce nouveau livre. En voici le sommaire :

Introduction : Guénon, le restaurateur de la Tradition, et ses écueils

Première partie : René Guénon, le catholicisme et l'exotérisme chrétien

Marie-France James, ou l'exotérisme journalistique

Jean Borella : l'ornière de la philosophie exotérique

Jean Daniélou et la reconnaissance marginale de l'ésotérisme judéo-chrétien

L'anti-gnose d'André Allard L'Olivier : thomisme exotérique versus Christianisme initiatique

Jean-Marc Vivenza : l'augustinisme martinésiste contre la Tradition Primordiale de Guénon

 

Deuxième partie : René Guénon, essais d'aboutissement, et rattachement à l'Islam

Les tentatives de concrétisation et d'« aboutissements » de l’œuvre de Guénon

Le passage ou conversion à l'Islam

Frithjof Schuon et le Christianisme par rapport à l'Islam

Michel Valsân, autre grand guénonien converti à l'Islam

 

Troisième partie : René Guénon et le Christianisme primitif

Guénon et la tradition chrétienne

Restauration traditionnelle, Réforme et protestantisme

Mystique et ésotérisme, cette « quadrature du cercle »

Conclusion : l'inébranlable possibilité chrétienne

Un seul chapitre m'intrigue : Jean Borella : l'ornière de la philosophie exotérique. Si j'ai bien lu les deux points peuvent être remplacé par un signe =. En d'autres termes, ce chapitre serait très critique à l'égard de l'auteur cité.

Mais enfin ce projet de livre ne touche pas au cœur du problème, à savoir pourquoi le rendez-vous n'a pas eu lieu. Je présume qu'il ne sera guère que l'occasion de raconter une fois de plus une partie de l'histoire du milieu guénonien sans nous apprendre rien de nouveau. Ce ne peut-être, au final, qu'un plaidoyer en faveur du christianisme qui ne peut être qu'apte à prêcher des convertis...

Pourquoi le rendez-vous n'a pas eu lieu ?

J'ai donné, dans des notes qui ont disparu, des éléments de réponse sans savoir que ce projet de livre existait. Il m'a été signifié le 3 avril, soit avant les posts évoqués mais je n'ai pris connaissance du courrier adressé à Alexandre Palchine par protonmail que ce jour, il y a deux heures à peine.

Si Guénon est demeuré étranger au christianisme, c'est tout simplement parce qu'il y a dans cette religion des éléments non susceptible de le séduire. D'abord un caractère "sentimental" qui est le propre de toutes les religions tardives. On trouve dans le bouddhisme des éléments allant dans ce sens : le bouddhisme est né d'une réaction de l'avatara concerné à la souffrance. Mais cela n'a pas eu les incidences qu'a pu avoir la doctrine de la "rédemption" dont certains attribuent l'invention à Paul.

D'où qu'elle vienne, la thèse selon laquelle un homme, qui plus est "Fils de Dieu" (non en mode adoptif figuré mais au sens où il aurait été engendré, non pas créé) lequel "Fils" aurait été conçu pour nous sauver de nos péchés ne pouvait que présider à la constitution d'un "milieu psychique" assez désastreux. Milieupropice à un certain masochisme plus ou moins névrotique et surtout propice à toutes sortes de chantages affectifs.

Au contraire, le Bouddhisme, ne parle pas d'un "salvateur". Le Bouddha a indiqué des moyens de libération que n'importe qui peut mettre en oeuvre sans avoir à se répandre à pétition de plus ou moins fausse humilité voir en faisant étalage de remords à n'en plus finir. Sans aller jusqu'à la libération, le bouddhisme a développé une psychologie et une philosophie apte, pour le moins, à garantir un certaine harmonie sociale d'où sa vogue actuelle.

Je l'ai dit et je le répète le concept d'avatara ou "descente divines" est intelligible tandis que le mystère de l'Incarnation est parfaitement inintelligible, quant à la Trinité n'en parlons pas, je n'en vois aucune trace dans les évangiles.

J'ai évoqué également, à propos d'un sermon du 3ème dimanche de Pâques, les problèmes posés par la "résurrection" entendant comme liant le corps grossier et l'âme au travers de la mention d'un réapparition "en chair et en os" parfaitement palpables du "ressuscité" et non point assez purement lumineuse comme on peut le concevoir à propos d'un "corps de gloire".

Et ceci à l'opposé de la conception grecque (et essentiellement gnostique) qui sépare l'âme d'un corps prison. J'ai entendu un curé prétendre que la conception gnostique serait manichéenne, or c'est absolument faux et d'autre part, si cette conception est grecque et non chrétienne elle aurait bel et bien imprégné le christianisme. Or si le christianisme s'est signalé par un mépris du corps et une méfiance voire une haine des aspirations contingentes qu'il suscite (sexuelles en particulier) je regrette, mais cette approche négative n'est nullement un trait que l'on rencontre dans le paganisme. A savoir que, d'une manière générale, le caractère festif de tout ce qui pouvait relever de la sensualité en général est précisément ce qui a opposé le "paganisme" au christianisme marqué par le caractère assez maléfique, il faut bien le dire, d'un homme crucifié comme centre de la dévotion chrétienne. L'emploi du mot "paganus" signifiant "paysan" ("plouc" pour être plus clair encore) relève des insultes gratuites.

Quant à mentionner dans le même souffle comme l'a fait le curé que j'ai en vue, ce retour en chair et en os tout en parlent de "corps de gloire", il y a comme une contradiction. La résurrection en chair et en os, pour quoi faire si c'est pour, à l'occasion d'un Jugement dernier, se voir offert la possibilité d'une alternative entre un paradis et des enfers ne pouvant se concevoir que comme "milieux psychiques". Enfin le "retour du Christ" suivi d'un millénium pendant lequel Satan sera enchaîné et après on fait quoi ? Il est clair que ces données ne peuvent trouver place que dans une cosmologie et une cyclologie totalement absente du christianisme. On en trouve des traces dans l'AT et dans la Kabbale mais pour concevoir à peu près clairement tout ce bazar, il faut bien envisager une donnée grecque, à savoir la possibilité d'une apocatastase.

Je suis désolé mais les curés qui veulent se passer de certaines données "païennes" sont en grand danger de se tirer une balle dans les deux pieds et même dans la tête !

Ressuscite t-on en chair et en os avec son fauteuil roulant quand on était handicapé et éventuellement aussi moche qu'on l'a pu être de son vivant ? Il n'y a vraiment aucune raison pour que l'on s'en trouve amélioré.

On notera également que le "purgatoire" est bien une invention du Moyen-Age. Elle a été rendue nécessaire par le caractère abrupt de la conception d'un paradis et d'enfers présentés comme éternels. Il fallait bien un correctif ne seraient ce que parce qu'il existe infiniment plus de gens "gris" qu'il n'en peut exister de "noirs" ou de "blancs". Une majorité sont certes d'un gris assez foncé mais en tout état de cause il est impossible que quelque chose soit "éternel" mis à part le "Dieu unique" pour parler comme la Bible. En effet, quelque chose qui a un commencement, un homme, une femme, doit nécessairement avoir dans ses différentes parties une fin. Il ne faut pas confondre perpétuité et éternité même si en fait et en pratique ça se ressemble énormément.   

Guénon s'est attaché à la perspective indienne, dont la théologie et la métaphysique présentent une cohérence susceptible de venir à bout des énigmes que j'ai évoquées et éventuellement de les dissoudre plus ou moins. Il ne pouvait pas adhérer au christianisme. Il n'a consenti à reconnaître le catholicisme comme organisation traditionnelle que parce que s'il ne l'avait pas fait, sa personne et son œuvre eussent été mises à l'index. Mais lorsque l'on prend du recul vis à vis de tout ce qu'il a écrit dans ses livres et sa correspondance, on voit bien qu'il n'a pas changé par rapport à la conception qu'il a exposé en évoquant la Religion avec majuscule et les religions avec minuscule. 

Quant à l'auteur du livre, le formulaire de souscription ne le mentionne pas. On ne trouve aucune trace de l'éditeur sur le Web. Jean Valentin ne peut être qu'un pseudo et l'on ne sait pas d'où il sort.  

Je n'engage pas mes lecteurs à soutenir le projet participatif de l'auteur qui a toutes les chances de ne mener nulle part.  On n'a que trop gâcher des centaines de tonnes de papier pour des sempiternelles redites autour de l'odyssée guénonienne. Basta ! Je suis devenu assez franchement allergique et je ne souhaite pas mourir étouffé en risquant un œdème de Quincke.

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