Pallavicini, le "sheik sans provisions", assigné à rendre des comptes à son banquier... (22/11/2017)
J'ai appris le décès de ce personnage assez haut en couleurs en date du 12 novembre.
Le même jour disparaissait Michel Chapuis, un éminent organiste qui a rénové la connaissance et l'interprétation de la musique baroque et cette perte, fort prévisible car il avait 87 ans, m'est plus sensible.
Concernant la carrière de ce Pallavicini, on s'en remettra à Mark Sedgwick. Voir Contre le monde moderne, le traditionnalisme et l'histoire intellectuelle secrète du XXème siècle p 177 à 185.
Il ne manque que deux détails, à savoir d'une part la cause de la rupture avec Schuon et le fait que le COREIS aurait été financé par l'Arabie saoudite. La rupture avec Schuon n'a rien à voir avec la prise de position de ce dernier à propos des "mystères christiques". Nous savons par Mark Koslow que Schuon a tenté de détourner sa femme qui est ou était d'origine japonaise. C'est aussi simple que cela.
Quant aux rumeurs à propos de financements occultes de son association par l'Arabie saoudite, la chose est plausible même si les pallaviciniens n'ont rien de fondamentalistes. C'est à présent sans importance car il semble que le prince qui a succédé à son père ait entrepris de mettre de l'ordre dans son pays afin de rafraichir sa très mauvaise image de marque. Le pétrole n'est plus une rente aussi productive qu'autrefois et il lui faut trouver d'autres moyens de survie et il est allé, dit-on, jusqu'à organiser un concert pour je ne sais plus quelle vedette, un chanteur fort peu classique. Soit dit en passant, on ne lui en demandait pas temps !
Il est bien sûr encore prématuré de se pencher sur la sincérité de ce changement de cap apparent et nous en accepterons l'augure à toutes fins utiles. Sauf que le cas échéant il faut s'attendre à ce que ce pays finance des projets plus sains que ce ne fut le cas autrefois. Le problème avec l'Islam c'est que fondamentalistes ou pas, les musulmans n'ont que trop tendance à croire leur religion comme étant la meilleure, ce qui est loin d'être démontré quant à son aspect exotérique... Notez que ce complexe de supériorité peut donner lieu à des phénomènes curieux. Pas plus tard qu'hier alors que je vaquais à faire mes courses en motos, je me suis fait poursuivre et klaxonner par un automobiliste pour avoir un peu anticipé un feu vert en tournant à droite sans danger pour personne. Il n'avait visiblement pas une tête chrétienne, alors si ces gens là se mêlent à présent de vouloir nous donner des leçons de civisme où va t-on ?
Revenons à nos moutons... M. Tagada (Tsoin Tsoin) le célèbre gardien autoproclamé du "Musée Guénon" va encore dire que je manque de respect envers les morts. Enfin, si on ne peut plus plaisanter, mieux vaudrait se tirer une balle dans la tête de suite. Bref, il peut bien baver tout ce qu'il voudra, cela m'est égal. Qui peut encore prendre au sérieux pareil "bouffon"?
Notez qu'à propos de "bouffonneries", j'aurais sans doute à reparler de cette spécialité assez répandue dans le milieu à propos de certaines menaces fort tardives...
Bref, n'allez pas croire que je nourrirais une haine particulière envers le défunt.Il a seulement essayé de me recruter à la suite de mon passage dans un colloque de Reims et je lui ai renvoyé son livre. Cela a jeté un froid mais le mot qui accompagnait la chose pouvait s'interpréter de bien des manières, enfin ce fut seulement très maladroit de sa part.
Ce n'était sans doute pas un mauvais bougre et le fait qu'il fut un excellent pianiste de je ne sais quel night club indonésien aurait plutôt tendance à me le rendre sympathique. Ce devait être un bon jazzmen pour avoir pu faire une carrière professionnelle et bien que le jazz ne soit pas ma tasse de thé, mis à part quelques réductions de célèbres "ragtimes", interprétés avec les doigtés à l'ancienne d'un Couperin (ça marche très bien et c'est du reste la condition pour rendre expressive de telles pièces sur un clavecin ou un orgue...) il y a sans doute plus d'affinités entre le jazz et la musique ancienne qu'entre cette dernière et les pensums romantiques...
Enfin comme il faut bien une illustration a ce post, on a ressorti pour l'occasion l'image de l'intéressé plus ou moins déguisé en vrai-faux (??) chevalier de Malte.
J'étais en train de me dire que vu que le fils est un peu pâle, le mouvement initié par le père risque fort de plus ou moins s'enliser. Cherchant des infos actuelles sur les pallavicini, je tombe en première ligne sur une pizzeria marseillaise qui fait des livraisons gratuites.
Le Pallavicini: Pizzeria Marseille avec livraison gratuite de pizza à ...
Il n'y a pas de hasard et celui-là me suggère une conclusion. L'islam des Pallavicini c'est un peu comme la pizza, on y met un peu de tout pourvu que ce soit coloré. Et Sedgwick qui a du enquêter sur place note dans son reportage note qu'à la pizzeria milanaise où la fine équipe avait ses habitudes, le patron a déclaré qu'il s'agit de braves gens et de très bon clients. Tel sera pour l'instant le mot de la fin en attendant une éventuelle actualisation du chapitre consacré au mouvement dans le mémoire sur la postérité de René Guénon.
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