A la recherche du "château de Woëdraque" : Jean Robin se fout du monde ! (06/11/2017)
Je viens de recevoir le livre de Jean Robin sur Lovecraft. En auditionnant la vidéo dont j'ai parlé, j'avais remarqué l'allusion à un château invisible qui se trouverait près de Stenay mais faute d'avoir pu transcrire l'orthographe exacte, je n'ai rien trouvé. Cette fois, en possession de la graphie exacte je n'ai pas été plus heureux. Voici tout ce qui sort sur Google à propos de cette demeure mystérieuse :
Rien absolument rien du côté de Stenay et de Sedan...
Me voici dont rendu sur une page en rapport avec Rennes le Château où je trouve ceci :
L’auteur du Culte des Goules, François-Honoré Balfour Comte d’Erlette a effectivement existé (1648-1734). Il est réapparu le 21 juin 1780 en qualité d’initiateur du Marquis de Sade et fondateur du Cercle Intérieur du Secret du Roi (service de renseignement de l’époque). Il descendait de la famille des Lusignan-Cognac et possédait un château près de Stenay le château de Woëdraque qui a disparu le 1er juillet 1961 (au moment même où la maison de HPL fut détruite à Providence). Son épouse, Joséphine, était la trisaïeule de Margaret Murray. Il était l’ami intime de Friedrich Von Juntz, auteur des Unaussprechlichen Kulten. L’ouvrage faisait 54 volumes et sera brûlé par son auteur, selon un rituel propre à en assurer une diffusion « subtile ». Il fut l’initiateur du Chevalier d’Eon.
- Le château a été édifié en 1315 sous la direction de Bernard de Clairvaux. Il n’en reste que 4 pierres dissimulées dans un fouillis de buissons à 4 km de Stenay et une pierre de fondement appelée « la rectrice des Visions ».
- Georges Clémenceau y fit 3 pèlerinages.
- Le château est devenu visible de 1429 à 1499, soit pendant près de 70 ans. Son existence est historiquement attestée par une chronique de Jean Hardouin, bibliothécaire du Collège Louis le Grand et pionnier du récentisme. Il possédait du reste des fragments du
- Il est le reflet de la Jérusalem Céleste. C’est « le trou noir » de la géographie sacrée française, où sont dévorés matière, temps et espace pour faire place au Ciel nouveau et à la Terre nouvelle concomitants de la descente de la Citadelle solaire.
- Jérôme Savonarole et Giordano Bruno ont pu y contempler l’Arche d’Alliance, archétype venu de Saturne. Est également venu la contempler Epiménide le Crétois qui est resté 28 jours.
- Bouddha est également passé au château car c’est « l’épicentre virtuel du futur séisme eschatologique ».
- Idem pour Guénon avant son départ en Egypte.
- - D’Erlette préparait un cycle romanesque en 200 volumes intitulé Un matin de septembre (allusion au 11/09).
Tout ça c'est du vent !
Renseignements pris auprès de Wikipédia : aussi bien l'auteur que son château n'ont existé que dans l'imagination de Lovecraft. Rien que l'orthographe du nom de lieu où l'on discerne quelque chose de dragonesque, n'avait rien de français !
La question qui se pose est de savoir à quoi riment les commentaires sur ces affabulations ? Il ne s'agit même pas d'une "mystification" puisqu'il ne m'a pas fallu plus de 3 minutes pour découvrir que cette histoire de château ne présente strictement aucun intérêt. Elle n'est que le prétexte pour dire que le "surnaturel" serait en plus grande quantité que le "naturel" mais quand à le prouver avec les "conneries" d'un auteur à moitié cinglé, c'est une autre histoire. J'ai cité dans le précédant post la conclusion d'un lecteur sur le fond même de la nouvelle marotte de Jean Robin. Sa thèse, à propos des "Grands ancêtres" n'est qu'un mélange de sabattéisme et de franckisme. Guénon doit se retourner dans sa tombe !
Otto Rahn et Rennes le Château
Là où ça se complique c'est quand Robin s'efforce d'insinuer que ce personnage serait allé de Stenay à Rennes le Château. Je veux bien croire que cet écrivain qui, lorsqu'il n'est pas occupé à rentrer son bois de chauffage pour l'hiver, passe l'essentiel de son temps à fouiller dans des écrits ésotériques improbables au point de savoir que Rahn fut reçu par la comtesse de Pujol-Murat, qu'il ne s'agirait pas d'une vieille toquée mais comme il ne cite aucune source, se contente de recycler des vieilles histoires invérifiables, et de faire des rapprochement étymologiques plus ou moins saugrenus, la question qui se pose est de savoir à quoi rime ce genre de salmigondis.
Enfin tout le monde sait à présent que l'histoire de la lignée mérovingienne cachée est un fake. Quant à la thèse de savoir si tout ça n'est pas du simple foutage de gueule à l'adresse des "guénoniens", force est de constater que toutes ces élucubrations n'ont trouvé d'échos que parmi les fêlés qui se repaissent de faux mystère en relation avec l'histoire de Rennes le Château. Pour ma part, j'aurais honte d'en être finalement réduit à faire le singe érudit au milieu de cette cour de "malades".
J'ai besoin de distractions en ce moment, tellement l'ambiance est sinistre. D'autre part je consacre au moins 40 mn par jour à des séances de Lampa Wai Qi, une invention chinoise que je recommande et trouver des lecteurs excitantes n'est pas chose simple...
Je vais donc essayer de lire ou du moins de parcourir le livre que je viens de recevoir mais c'est tellement mal ficelé que je crains d'en dételer assez vite. Force est de constater que hormis l'originalité d'une telle somme d'amalgames des plus, ça ne présente finalement aucun intérêt.
A propos du roman "Imperator" du même
J'ai eu ce livre entre les mains. Je m'en suis débarrassé car je n'ai pas pu le finir. Je ne puis m'empêcher de rapprocher ce roman historique d'un autre livre que Robin a publié sous le pseudo de Jean Villiers savoir Cagliostro prophète de la révolution. C'est un livre qui avait pour dessein d'inciter à un rapprochement avec Guénon. Or Villiers n'est autre que Villiers sur Loir, le lieu de résidence de Robin.
Bref, Jean Robin semble avoir voulu se faire, depuis assez longtemps une spécialité de vouloir choquer les bourgeois guénoniens.
Quant à Imperator, impossible de trouver la moindre critique ou compte-rendu, c'est dire à quel point la prétendu "élite guénonienne" a démissionné en dehors de son engouement maçonnique ou plus ou moins soufistique... En revanche, un breton (qui ne m'est nullement antipathique mais que je trouve un peu "léger") parait en avoir fait grand cas sur l'un des blogs qu'il a semé sur le Net :
http://christianismeeteschatologie.blogspot.fr/p/annexes.html
Je dénonce les incertitudes au sujet des origines du christianisme et la faillite décadente de sa hiérarchie au point d'aller jusqu'à penser que ses "sacrements" pourraient être "parasités" et j'affirme que le Saint Esprit ne peut plus guère souffler du côté de Rome mais de là à recycler certaines vieilles histoires, basta !
Eclater de rire ou hausser les épaules !
Sur le site du bibliothécaire on lit ceci :
Pierre a été décoré par Poutine de l’Ordre des Séraphins.
Il résulte de tout cela que, face aux nombreuses affirmations discutables de JR, il n’y a que deux attitudes possibles : éclater de rire ou le croire sur parole. Mais comme j’aime bien Jean Robin, je lui laisserai, avec un ami castelrennais, le bénéfice du doute : et si notre ami était un nouvel abbé Boudet, nous livrant une nouvelle version de La Vraie Langue Celtique ou le Cromleck de Rennes-les-Bains, c’est à dire un ouvrage codé dont les absurdités sont faites pour écarter le curieux ?
J'ai bien du mal de rire je l'avoue car en suggérant de voir en JR un nouveau Boudet, il faut s'attendre à des développements dont on n'a pas idée. Enfin la seule explication possible est que Jean Robin se fout des maniaques de Rennes mais si après avoir traité doctement de l'oeuvre de Guénon si c'était pour en arriver à n'avoir que des mythomanes comme publics, ce n'est vraiment pas très glorieux comme carrière littéraire ! On lui aie ses repas quand il débarque dans le secteur mais lui paie t-on seulement son déplacement ? Drôle de "plaisir solitaire" !
Enfin même à Rennes ou autour de Rennes, on commence visiblement à se lasser et à se gausser discrètement du "phénomène"...
La page à laquelle je me réfère est à fond noir, je l'ai mise en pdf lisible.
Lire la folle histoire de Lovecraft et des adorateurs du serpent.
Post-scriptum
Quand j'ai mis en ligne le texte qui précède signé d'un certain "bibliothécaire", je n'avais lu que ce qui concerne le fameux château imaginaire. J'y découvre avec stupeur (façon de parler car je me demande ce qui pourrait bien me surprendre...) que Jean Robin aurait fait sienne les thèses d'un André Douzet relativement à un certain tombeau censé, on le découvre dans le livre, avoir réuni les corps éthériques de Jésus et de Marie Madeleine comme couple hiératique d'une "initiation" faramineuse... Soyons clair, ce genre de "connerie" n'est qu'une forme particulière de "pornographie érudite"...
Il semble avoir existé deux versions du livre avec deux 4ème de couvertures différentes (??). Dans la seconde, l'auteur semble avoir tablé sur la fascination des jeunes générations à l'adresse du style de fiction qu'a engendré l'oeuvre de Lovecraft. Je n'ai jamais pratiqué cet auteur et il m'apparait soudain que son influence est réelle et omniprésente. Cela ne m'avait pas touché car j'y suis totalement imperméable. Puisqu'il faut se résoudre à choquer pour avoir une chance d'être lu, je dirai qu'il vaudrait mieux que cette jeunesse retourne à des productions ambiguës genre "Signe de Piste", voir à une pornographie des plus explicites quant au genre de passions adolescentes que recouvrait toute une littérature sur laquelle pesait un interdit catholique d'évoquer le "femme" sous la forme d'éventuelles compagnes de jeux mais qu'importe, l'immense majorité de la jeunesse dont on parle n'est probablement accessible à aucune espèce de sauvetage quelconque. A l'exception de rares exceptions, je la vois saloper son environnement en laissant derrière ses orgies de sodas et d'alcools forts, des "cadavres" et des papiers gras ainsi que toutes sortes de saloperies. Je la vois passez ses soirées et ses nuits à se repaître d'horreurs par portable interposés et si Robin a compté sur cette clientèle pour lui procurer des royalties comme supplément de retraite, il s'est évidemment fourré dans l'oeil les doigts de la main jusqu'au coude.
Je note qu'à présent que l'on sait, en partie par moi qui n'ait fait que reprendre des éléments disponibles sur le Web, que le pseudo R.P. Martin cachait un authentique Christian Couderc, il n'avait d'autres ressources que de présenter ce personnage comme victime de la malice de ses mandants, qui souhaitaient laisser planer sur toute cette affaire un doute destiné à écarter les curiosités importunes.
C'est oublier un peu vite que sans le concours de Jean Robin, ce pauvre monde eut ignoré totalement l'histoire et la prétendue aventure des Compagnons secret du Général qui nous est présenté comme s'étant manifesté post-mortem pour dire à ses disciples qu'il leur aurait fallu deviner que Theilhard de Chardin et Guénon sont incompatibles. Ce qui est clair c'est que le Général n'a jamais formé de disciple et que tout cela n'est que le résultat de la mythomanie d'un romancier, peut-être qu'il y a des tireurs de ficelles derrière lui mais tout ce qu'on nous raconte n'est que contes à dormir debout.
Bien évidemment, Robin a pris la précaution de souligner qu'il n'entend fournir aucune preuve de ce qu'il avance, que d'autre part il a pris le parti de choquer pour écarter ceux qui sont incapables de décoder ses foutaises. Bref, il entendait faire savoir que ceux là ne peuvent être que des "cons". Malheureusement cette forme de "terrorisme intellectuel" semble opérer puisque personne n'ose dire le fond de sa pensée.
Le seul motif que j'ai de vouloir poursuivre ma lecture, si tant est que je puisse parvenir à son terme, est que je me demande encore jusqu'où il a pu aller dans ce type de fantasmagorie.
Il m'est difficile d'en rire et je pense que la réaction la plus saine est de hausser les épaules en disant cause toujours !
Flash back : cela se passait à l'ombre de Saint Séverin
Enfin je me souviens d'une conversation avec Jean Robin survenue au lendemain de la parution de René Guénon, la dernière chance de l'Occident. La première partie s'est déroulée sur un banc du jardin du Luxembourg, j'avais d'un côté le spectacle de l'évolution des dragueurs qui doivent encore le hanter et de l'autre le récit de l'aventure de Pierre dans les entrailles de la Cordillière des Andes après une virée en "soucoupe volante". Un contraste assez surréaliste vous pouvez l'imaginer...
Ensuite l'entretien se transporta dans un restaurant chinois propre de Saint Séverin qui incarne pour la moi le renaissance de la facture d'orgue française autre point d'appui plus solide que les contes de JR dans ce monde de la matière... Il alla jusqu'à me raconter avoir connu à Rennes une femme très chaude mais dont la froideur corporelle lui faisait penser à une peau de serpent. Apparemment, cette aventure en compagnie d'une "reptilienne" n'était qu'un prélude à ce qui allait advenir.
La suite éventuelle au prochain numéro...
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