Bruno Hapel et "Guénon le Solitaire" (05/04/2017)

Bruno Hapel.jpgJ'ai reçu d'un ami le mail suivant accompagné d'un scan du texte figurant dans le titre de cette note :

J'ai miraculeusement (osons le mot) remis la main sur le texte de Bruno Hapel "Guénon le solitaire", un des seuls textes, avec les vôtres, à avoir nommément désigné les escrocs du guénonisme, certes avec moins de détails et de verve.

Précisions en passant que ce lecteur de la première heure a découvert la revue de votre serviteur lors d'un emploi intérimaire à la B.N., ce qui lui a fourni la possibilité d'accéder à des ouvrages rares. Lorsqu'on est préposé à la surveillance d'une salle, il faut pouvoir se distraire.  

 

Des analogies entre Bruno Hapel et votre serviteur

Je l'ai écrit quelque part : j'ai effectivement vu entre cet écrivain et moi-même la possibilité d'un rapprochement. Mais avec le recul, il m'apparait totalement illusoire. Non seulement comme l'écrit mon correspondant, Bruno Hapel écrit comme une patate mais sa tare principale est cette "guénolâtrie" qui fait que tous ses discours restent emprunt d'une insupportable lourdeur.

Notez que je ne prétends pas à la perfection en tant que simple écrivain : comme je tape très vite au clavier et que les versions de "Windaube" sont de plus en plus lourdingues, qu'elles moulinent dans votre dos, que les touches d'un clavier ça peut coincer, je perds des mots, des lettres et comme j'ai du mal à m'astreindre à me relire parce que j'ai toujours 36 fers au feu ou 36 idées en tête, je laisse passer des "coquilles"... Mais ne vaut-il pas mieux laisser filer quelques petites imperfections de forme pour éviter de trop complexer les gens en leur laissant à ronger un os quant à la forme quand ils n'ont pas d'arguments sérieux à opposer sur le fond ?

Une insupportable "guénolâtrie"

Oui c'est vrai Hapel a osé citer des noms, Vâlsan, Maridort, Schuon, Clavelle/Reyor, Evola bien sûr comme traîtres à l'œuvre de Guénon. Mais c'est tout !

Hapel a cherché à faire l'inventaire de toutes les "boulettes" commises par les uns et les autres à propos de l'œuvre de Guénon et pas seulement en citant celles, réelles ou supposées des seuls "guénoniens". Il commence par une revue des dires des auteurs mondains ou profane sur Guénon : Gide, les surréalistes, Pauwells et tutti quanti...

Un certain Xavier Accart s'est montré plus habile. Je pense à son livre intitulé René Guénon et les milieux littéraires et intellectuels français de son temps : l'histoire d'une réception. Voir à ce sujet la recension sur Persée... Je ne connais pas le livre de cet auteur. Quoiqu'il en soit, il était plus futé de montrer l'influence et le retentissement de l'œuvre sur un vaste milieu que de traquer les prétendues infidélités à ladite œuvre.

Guénon a t-il été calomnié par les auteurs profanes ?

Je réponds pas toujours !

Lorsque R. Monzat écrit que Guénon n'a jamais réussi à séparer l'étude des vraies traditions spirituelles de naïvetés ou superstitions héritées de ses premiers pas occultistes et bien n'en déplaise à Bruno Hapel, c'est absolument incontestable !

Bref, je peux me féliciter, et la revue Symbolos l'a reconnu, d'avoir impulsé un regard extrêmement critique envers Guénon et surtout le "milieu guénonien", regard qui est certes imputable à une différence de génération et à la faculté qu'ont les "jeunes" de devoir plus ou moins tuer le père pour devenir eux-mêmes. Je viens de faire le calcul, c'est très exactement à 33 ans que j'ai découvert l'œuvre de Guénon dans une librairie appelée La Sorbonne et qui existe toujours, bien qu'il ne s'agisse plus que d'une énorme bouquinerie.

Le problème étant qu'à 33 ans, un certain Jésus n'a pas vraiment tué l'image de son "Père"  en temps que Dieu de ses ancêtres juifs, celui-là ne cesse de renaître derrière un dieu d'amour dont on ne voit guère la couleur au travers de la prélature et de ses fidèles catholiques. Ce "dieu" là aime tout sauf précisément l'amour sous ses formes à peu près totalement désincarnées, il ne le tolère que sous celles qu'il faut bien qualifier de "platonique". C'est l'air du temps qui a voulu cela ! Le problème au y reviendra c'est que nous sommes redevables de ce phénomène à deux parfaits névrosés que furent l'apôtre Paul et un certain Augustin. Avec ceci de contradictoire que le 13ème apôtre est tout de même l'auteur d'une phrase qui mérite bien d'être conservée et qui vaut aussi bien pour la viande de cochon que pour des modes de consommation ne relevant pas du strict domaine de l'alimentaire mais de l'échange subtils d'atomes dits crochus... Aux purs tout est pur !

Là je suis en train de faire du Michel Onfray et il me faudra en reparler au sujet de son livre intitulé Décadence...

Hapel et le gibelinisme de Dante

Il y aurait bien des passages à relever et à commenter dans le texte visé. Mais pour cela il faudrait passer le scan à l'OCR pour éviter d'avoir à retranscrire des citations. Le passage le plus problématique, quant au point de vue avancé par Hapel, est celui contenant son jugement négatif à propos de la critique de Schuon au sujet des emprunts opérés par Guénon à Dante dans De monarchia pour soutenir sa thèse de la prévalence de l'autorité spirituelle sur le temporel. Dante fut gibelin, comme le prouve son traité De Monarchia, qui plaide très clairement en faveur d'un empereur, unique souverain. 

C'est une question à la fois très simple et très complexe et Guénon, trop imbu d'idées principielles rigides, ne parait même pas s'être rendu compte qu'il a existé un gibelinisme à la française. On parle bien d'une Eglise de France en tant qu'elle fut gallicane... 

Monzat n'a pas dit de sottises. certes il évoque des relations ambiguës entre Guénon et le mouvement Action française, qu'il a condamné et ce n'est sans doute pas ce qu'il a fait de mieux. Enfin Guénon a bien été un maître à penser pour la nouvelle droite et certains courants royalistes et c'est du reste à l'un de ces courants que ma critique saignante de la postérité spirituelle de René Guénon a commencé de faire le tour du monde avant de poursuivre sa carrière sur Internet.

De l'hérésie philotéliste

Il existe, venant d'un certain Mgr Michel Laroche un livre intitulé La papauté orthodoxe, Les origines historiques du papisme du Patriarcat de Constantinople et sa guerre ecclésiologique avec le Patriarcat de Moscou. Éditions Présence, Paris, 2004. J'ai été invité, avant qu'il ne paraisse, par un ami à l'époque, à lire le manuscrit et à faire des observations. Il y était question de cette hérésie.

Ne cherchez pas sur Internet, vous ne trouverez pas le mot, or je ne pense pas l'avoir mal transcrit. Cependant il existe, et c'est de cela qu'il s'agit, une règle ancienne en matière d'ecclésiologie orthodoxe voulant que le pouvoir de juridiction d'un évêque ou d'un patriarche ne puisse s'exercer au delà des frontières de l'empire qui l'héberge, tout simplement parce que si l'autorité spirituelle est, en matière morale supérieure à celle du pouvoir temporel, elle a besoin de ce dernier comme protecteur de sorte qu'en fonction de la reconnaissance que cela implique, l'autorité spirituelle ne saurait, disons le clairement foutre la merde, dans un domaine qui n'est pas le sien. C'est le sens du rendez à césar ce qui est à César

Or, il faut bien le dire, le vice rédhibitoire et insupportable du catholicisme c'est d'avoir détourné à son profit tous les symboles de la Rome, qui plus est païenne, à commencer par la pourpre cardinalice. Les Etats du Vatican ont été réduits à leur plus simple expression et c'est une très bonne chose.

Je rappelle qu'en France, le roi très chrétien était empereur en ses états et les édits papaux devaient être enregistrés par le parlement pour pouvoir s'appliquer.

Or aujourd'hui nous avons un pape François, en apparence très sympathique, mais qui est en train de foutre une merde pas possible au sein de l'Europe. En voici un exemple ! D'un côté il demande aux catholiques de ne plus se reproduire comme le font les lapins, c'est-à-dire de façon irresponsable car avant de faire des gosses il faut avoir un minimum d'assurance d'ordre économique et l'autorité et la compétence pour les éduquer. Je suis probablement, comme beaucoup de gens nés au lendemain de la guerre, le produit d'un jet de foutre mal contrôlé ou d'un ratage dû à la méthode Ogino. Quoiqu'il en soit j'ai eu le sentiment d'être arrivé trop tôt et de n'avoir pas été franchement désiré et j'ai morflé. Et comme j'avais absorbé avant de naître une version de la pilule rouge assez mégadosée, la fameuse pilule de l'éveil, les choses ont eu tendance à se mal passer.

La recommandation est sensée mais seulement dans un contexte où les frontières sont encore protégées comme avant la création de l'espace de Schengen. Mais quand par ailleurs, de manière franchement ostentatoire on ne choisit parmi des migrants que des musulmans pour leur laver les pieds devant des caméras de télévision, il faut en arriver à se demander si nous n'avons pas affaire à un parfait imbécile ! Il aurait au moins pu ne pas sélectionner à ce point l'échantillon qu'il a monté en épingle. C'est encore là le résultat de la repentance après le fameux discours de Ratisbonne...

Le problème n'est pas les migrants : à partir du moment où le Zébulon à talonnettes a ordonné à notre armée de détruire la Lybie pour complaire au complexe militaro-industriel américain, et aussi surtout pour pouvoir faire exécuter un Khadafi afin de le faire taire au sujet de certains subventions, il fallait s'attendre à une invasion. Le problème est qu'il est interdit de faire le tri. On ferait bien de recevoir en priorité des chrétiens orientaux mais il y a parmi les Syriens des gens qui n'ont rien à faire en Europe car toute la Syrie n'est pas en guerre loin de là et tous ces hommes jeunes que l'on voit affluer devrait d'abord s'employer soit à guerroyer contre Daesch soit à conforter la vitalité des zones non touchées par la guerre. Bien évidemment nos armées n'ont rien à foutre au Moyen-Orient !

Pour en revenir à Bruno Hapel, les œillères et l'idolâtrie ne produisent que du crétinisme. Je n'ai pas lu Dante, à mon avis ce serait perdre du temps, car en prenant un peu de recul, on peut sans doute comprendre que Dante n'était pas contre l'imposition d'une norme chrétienne mais que d'une certaine manière il était comme l'on dit maintenant pragmatique

Quelque part (p. 237) Hapel oppose deux traductions d'un passage de Dante en voulant mettre dos à dos le droit naturel au droit humain. Mais bonté divine, c'est bien la même chose ! Le premier étant, à ma connaissance, la formulation aristotélicienne du second. J'ai dans ma bibliothèque un pavé de 742 pages intitulé L'invention de la loi naturelle d'une certain Elisabeth Dufourq. Rien que son volume montre à quel point le concept a engendré de problèmes demeurés plus ou moins insolubles et des ouvrages aussi érudits ne font qu'aggraver encore les choses. 

Ce qui m'intéresse, c'est d'aller à l'essentiel !

De l'aboutissement de l'œuvre de Guénon selon Saint Jean Reyor

A la page 241, je suis tombé sur un passage ou l'auteur évoqué, après avoir affirmé que la teneur de l'œuvre de Guénon est trop universelle pour être, à elle seule, le support intellectuel d'une vie spirituelle, il en vient finalement à énoncer ceci : Nous dirions volontiers qu'il y a, pour chacun, un moment où il doit "quitter" René Guénon et son universalité pour "s'enfermer" mentalement (aussi bien que psychiquement et même "corporellement") dans une forme traditionnelle déterminée des différents aspects de laquelle il doit acquérir une connaissance aussi complète que possible.

Or c'est bien le même personnage qui aurait sollicité de Guénon l'article sur la nécessité de l'exotérisme publié en décembre 1947.

C'est seulement à la page 242 que Bruno Hapel commence à poser quelques critiques sérieuses notamment sur tel ou tel intervenant notamment à propos des trahisons éditoriales de l'œuvre considérée. Il parle également, p. 250 de l'évolution de l'attitude de Guénon à propos du bouddhisme et faire remarquer, à juste titre, que ses corrections se sont accompagnées de beaucoup de restrictions. C'est bien effectivement mon avis. Il est clair en effet que Guénon était ce que l'on appelle un homme de droite de son temps et que le système hiérarchique des castes lui plaisait énormément.

Je profite de l'occasion pour souligner que si on me classe à l'extrême droite, on se trompe lourdement.  S'il était en mon pouvoir de faire sauter et donc de faire se désintégrer celui qui s'est reconstitué dans notre pays démocratique comme système de caste, avec comme pivot central ce qui survit de l'Allemagne hitlérienne au travers une certaine Koenigin Angela, je n'hésiterais pas à appuyer sur le détonateur. Même chose en ce qui concerne l'actuelle Ankara et son palais du gouvernement !

A ce propos, lorsqu'on fait la synthèse de ce que l'on peut tirer de la lecture de deux ouvrages de Pierre François de Villemarest (sources financières du nazisme et du communisme), des travaux de  Annie Lacroix Riz plus la synthèse qu'en a tirée un certain François Asselineau on voit très clairement comment l'Union européenne s'est constituée et il s'agit bien d'une continuation d'un certain pangermanisme, repassé entre-temps sous contrôle américain.

Pour en finir avec Bruno Hapel, il est vrai qu'il a fait preuve de courage, mais il fut trop emprunt de "guénolatrie" pour avoir fait œuvre vraiment utile. Je ne dis pas cela pour faire ressortir mes mérites. Je me suis borné a administrer des claques et même des coups de pied au cul des gens qu'il dénonce. Le plus folklorique et le plus mégalomaniaque aura été Frithjof Schuon. Je rappelle que ce ne sont pas ses dérives sexuelles qui furent la chose la plus problématique, Mark Koslow l'espèce de névrosé qui a servir de révélateur a parlé de "pédophilie" à tort et à travers et il fallait s'attendre à ce que cela lui retombe dessus. Le problème, je le rappelle, est celui d'un mélange détonnant de formes traditionnelles. Toutefois je conviens bien volontiers que Schuon n'a sûrement pas proféré que des "conneries".

Mon but était de gifler publiquement et autant que possible tous les "guignols" et en particulier la lignée de Vâlsan, des dingos qui ont prospéré en tant que parasites de l'œuvre de Guénon.

Quant à la génération montante, elle ne se soucie guère de ce que j'ai dénoncé, elle prend dans Guénon ou ailleurs ce qui lui convient et fait son petit mesclun sans trop se soucier des vieilles histoires et il faut convenir qu'elle va avoir tellement de soucis à survivre matériellement à ce qui se prépare qu'il ne saurait être question de lui jeter la pierre. 

1947 - Une "année terrible" à tous égards

Revenons à 1947, ce ne fut point une année ordinaire : sur un site dédié à l'histoire on peut lire ceci : 

L'année 1947 mérite bien son nom d'« année terrible ». Au sortir de la guerre, la France connaît une impressionnante vague de grèves. De graves incidents ensanglantent Marseille. Quarante ans après les événements, Michel Winock montre à quel point il y a décalage entre la réalité des faits et leur perception par les contemporains.

1947 : l'« année terrible ». La Quatrième République venait officiellement de naître. En janvier, l'élection de son président, le socialiste Vincent Auriol, dès le premier tour du scrutin à Versailles, achevait la mise en place des nouvelles institutions. Un peu plus de dix mois plus tard, le pays était en proie à des grèves dont le même Auriol jugeait le caractère « insurrectionnel »

Je suis persuadé pour ma part que le climat insurrectionnel dont on parle n'est pas arrivé par hasard. En effet, L’Agence Centrale du Renseignement (CIA) fut créée en 1947 suite au décret sur la Sécurité du Territoire National - National Security Act- signé par le Président américain, Harry S. Truman. Je dirais pour ma part qu'elle a été officialisée à ce moment là.

Une certain plan fut annoncé par un certain Marshall le 5 juin 1947 à l'université Harvard. On en connait à présent le but, c'était l'un des premiers pas vers la construction de l'Europe par deux agents stipendiés de la même C.I.A. ! Un mois plus tard c'était la célèbre affaire de Roswell et l'instant d'avant naissait votre serviteur qui s'est toujours fait l'effet d'être effectivement une sorte d'extra terrestre, on va dire un "Sirien" ou plutôt un "Siriusien" pour préciser la métaphore...

Où Hapel en dit trop et pas assez...

Hapel, juste après avoir terminé la citation rapportée ci-dessus se contente d'écrire : le voilà donc ce sinistre aboutissement que l'on voudrait nous voir suivre !

Mais encore ?

Franchement, je ne vois pas ce qu'il y a là de scandaleux ou plutôt si, je le vois très bien mais l'un et l'autre ne voyons pas le même type de scandale où encore nous ne le situons pas au même endroit.

Il faut rappeler que Reyor semble avoir été à l'origine de l'article sur la nécessité de l'exotérisme. Pourquoi, comment, on n'en sait rien ou du moins on est réduit à des conjectures assez purement gratuites. Le problème est qu'il n'y a probablement jamais eu le moindre ésotérisme dans le christianisme, Louis Charbonneau-Lassay s'est livré à deux forgeries, savoir l'invention d'une part d'une confrérie des chevaliers du divin Paraclet en brodant autour d'éléments vaguement historiques portant sur une ancienne confrérie assez banale et d'autre part d'un cercle initiatique encore plus mystérieux, la fameuse Estoile Internelle. J'ai été un des premiers à répandre cette thèse. A présent je n'ai plus aucun doute, elle a fait son chemin et j'ai des raisons de penser qu'un jour prochain, elle sera développée par quelqu'un qui appuiera sa démonstration sur des données plus concrètes qu'une simple intuition. Il faut rappeler que LCL s'est souvenu fort tardivement d'une "méthode" au demeurant totalement inconsistante. Quand à la "maison mère" de la fameuse confrérie, dont les statuts ne présentent aucun caractère transcendant et n'ont jamais existé que sous forme de tapuscrit, L.C.L. a attendu que le chanoine Barbot de Poitiers ne puisse plus le contredire pour lancer une mystification (c'est le cas de le dire !) qui ne visait qu'à contenir l'attirance ou la fuite en faveur de l'islam. La seule chose sûre est que LCL, en sa qualité d'antiquaire a trouvé quelque part une série de dessins à caractère hermétique. Mais qu'est-ce que cela prouve ?

Rien du tout en ce qui concerne la possibilité d'une organisation et ce que je constate, c'est que pour faire de l'ésotérisme ou plutôt pour mettre en scène un symbolisme chrétien, il a fallu puiser dans un vivier de symboles appartenant au monde dit païen. Si l'on se rapporte au nouveau testament, je n'y vois rien de bien "ésotérique", mis à part cette mystérieuse écharde qui a tant affecté le pseudo apôtre Paul dans sa chair et en laquelle Michel Onfray a vu tout simplement un état d'impuissance sexuelle.

Finalement, tout se recoupe : Monzat et moi avons raison lorsque nous affirmons que le goût de Guénon pour l'ésotérisme est un goût frelaté d'occultisme. Sur ce point Jean Borella a fait des observations justes en montrant que l'ésotérisme relève d'une préoccupation tardive et en fait moderne. Le goût pour l'ésotérisme et l'occultisme sont liés et ils résultent d'une vieille frustration au contact du christianisme tel qu'il a toujours été.

L'œuvre de René Guénon : après l'espoir, la déception

Ainsi s'être attendu a une régénération de la pensée symbolique, on s'aperçoit que l'état du christianisme ne fait que se pétrifier davantage, qu'aucun secours n'est à attendre de l'Orient. En effet, Guénon nous a donné l'Inde et la Chine comme modèles de traditions quasi incorruptibles parce que censées avoir été immunisées contre les germes de corruption du monde moderne.

Alors quand on voit ce qui est arrivé en Inde, à savoir que toute femme sortant de chez elle risque d'être immédiatement violée en l'absence de protection de sorte que la loi a dû permettre aux femmes d'être armées d'un poignard, on est bien obligé de constater que Guénon n'a jamais fait que prendre ses illusions pour des réalités.

Même chose pour le côté asiatique de l'humanité. Ici en Occident, les meilleurs acupuncteurs et praticiens de MTC ont été des occidentaux. J'emploie l'imparfait car le niveau de la relève, sauf exception rarissime, baisse. Enfin les asiatiques en général sont avides d'argent et de réussite sociale et ne sont plus guère sensibles qu'à des bribes de superstitions purement formelles.

Exotérisme et "enfermement"

Reyor avait bien raison de parler d'enfermement mental, psychique et corporel : on ne voit que cela de la part de ceux qui se présentent plus ou moins comme des continuateurs de Guénon ou même simplement des modèles de "suiveurs". Ils ont tellement bien "suivi" leur modèle qu'en le dépassant par le zèle sectaire, ils sont devenus de véritables singes de Guénon.

Un engouement pour le  thème du "Roi du Monde" annonce toujours des "déconnades"

On en a un exemple remarquable avec un certain Charles-André Gilis, cet imam belge qui rêve de réincarner le Khalifat.

Je rappelle que ce qui m'a mis la puce à l'oreille, à propos de ce thème là, c'est l'imbrication avec le thème de l'Agartha comme royaume souterrain et siège supposé de ce "Roi du Monde". Ce thème agarthique ne possède aucune espèce de fondement traditionnel ni en Inde ni dans le bouddhisme. Je rappelle également qu'il est très étrange que Guénon n'ait pas cherché à faire le moindre rapprochement avec le mythe de Shambhala qui se serait mieux prêté à l'opération en raison de son caractère un peu plus céleste. Sauf, que durant un cycle humain plusieurs rois doivent se succéder ce qui ne correspond pas du tout au Manu.

Enfin quand on voit à quel point Guénon, s'est entiché des fantasmagories d'un Ossendowski et que l'on découvre, grâce à l'enquête d'un Louis de Maistre ce que fut vraiment ce personnage, on ne peut certes pas en vouloir à Guénon mais les airs supérieurs qu'il a pris pour tenter d'en imposer comme seul interprète d'une "tradition primordiale" purement imaginaire, on est bien obligé de finir par admettre qu'il a présenté beaucoup de côtés ridicules et qu'il était, je dois l'admettre, assez franchement paranoïaque.

Le paradoxe du mondialisme

Le mondialisme est une catastrophe par ses aspects économiques. Une oligarchie s'est emparée pratiquement de tous les leviers de commande et n'a pas d'autre but que de réduire en esclavage et par tous les moyens et imaginables la majeure partie de la population mondiale.

Alors que les puissants moyens de communications et de déplacements qui s'offrent à nous devraient nous permettre de nous "ouvrir" littéralement à cette diversité culturelle qu'appréciait tant un André Gide, cité par Hapel. Tandis que selon Reyor  il faudrait au contraire se couler étroitement dans le moule de l'un ou l'autre des exotérismes passablement décrépits qui subsistent.

La montagne appelée "René Guénon" à accouché d'une souris

C'est finalement, et je le crains, la conclusion ultime qu'il faudra tirer lorsque l'on aura fait le tour de la question.

Pour en revenir à Hapel, il vit dans une bulle et n'est probablement rattaché à rien sinon à l'idée fausse qu'il se fait de l'Inde. Il faut lire L'Inde, continent rebelle, de Guy Deleury pour réaliser à quel point l'Inde rêvée par Guénon, n'existe pas et n'a probablement jamais existé.

Rien n'a changé, tout a empiré sans guère d'espoir d'une pause plus ou moins restauratrice. Les hypothèses de René Guénon au sujet d'une aide de l'Orient sont devenues franchement risibles. Il rêvait, il a seulement évoqué un risque de barbarie sans même voir qu'il pourrait venir de son cher islam car si les vagues de migrants continuent à s'abattre sur le vieux continent, ce ne sera effectivement que pure barbarie. Nos églises seront dynamitées comme l'ont été certains Bouddhas. Voire tout simplement incendiées et ce ne sont pas les tariquahs qui s'opposeront à ce massacre. Je veux bien croire qu'il s'en trouve une très infime minorité qui sont cools mais la majorité de celles qui se sont installées sur notre sol sont dirigées par des énergumènes dont le mot d'ordre se résume à par ici la bonne soupe...

Comment Guénon a t-il fait pour ne pas voir que les abus de la colonisation allaient se perpétrer après une apparente décolonisation ? Certes il ne l'a pas connue, peut-être même ne l'a t-il pas même envisagée. Enfin quand on connaît ses réflexions qui découlèrent de son expérience algérienne, on comprend que, dans un certain domaine, la géopolitique en particulier, il était nul : tout simplement il planait au dessus d'une vision du monde qui lui masquait la réalité et il partageait assez largement les idées de son temps. Or ces musulmans ordinaires superstitieux et incultes, nous les avons maintenant à demeure. La majorité n'a pas la moindre reconnaissance envers les états qui lui ont tendu la main. Il sont pénétrés de cette conviction que l'Islam est la religion parfaite qui doit dominer à la fin du cycle grâce à un Madhi dont le modèle est iranien...  

Peut-on le lui reprocher ? La question est vaine ce n'est pas le problème. Enfin il n'est pas le seul à avoir critiqué le monde moderne et il a trop idéalisé les mondes anciens, tout comme Schuon probablement.

Je vais me faire huer si je dis que François Asselineau est un homme providentiel qui pourrait, à défaut de changer le monde, nous procurer une pause salutaire avant la survenance de je ne sais trop quelle Grande Parodie avec ou sans "extra terrestres" ! Rassurez-vous, s'il venait à franchir l'obstacle du premier tour et s'il gagnait le perchoir de l'Elysée, s'il venait à me proposer la tenue du ministère de l'Intérieur ou un office de conseiller, je déclinerai l'offre. J'avoue que je suis admiratif devant le dynamisme, l'expérience et la carrure de cet homme, toutefois sans être le moins du monde dépressif et contrairement à ce que l'on imagine, je manque d'énergie Yang mais cela vaut mieux que de manquer de Yin car les vides de Yin sont pratiquement impossible à combler. Le Yin c'est le combustible que l'on transforme en énergie par combustion. Le problème en l'occurrence c'est d'assurer une combustion régulière.

Un problème que connait aussi un certain "Isikquemadevu" rien qu'à en juger par ce que je connais de sa physiologie et de deux pannes mémorables. Il n'est pas impossible, au demeurant, qu'il soit hypothyroïdien, les signes en sont assez discrets chez les mâles. Je lui conseillerai de chercher du côté de sa TSH et j'observe qu'il sait maintenant où trouver l'information à ce sujet.

Nous sommes un peu comme un dédoublement de Mr Jekyll and Hyde, c'est étrange quand même de constater que voilà plus d'une quinzaine d'année que le petit monstre dont on parle me poursuit de ses sarcasmes et surtout de sa très pathologique jalousie. Mais ce n'est point cela qui va me faire perdre mon humour...

Si quelqu'un peut me dégoter ses données de naissance, j'aimerais jeter un coup d'œil sur son thème astro... La suite au prochain numéro !

09:14 | Lien permanent | Commentaires (0)