Sur la vraie nature de l'illetrisme du prophète Mahomet (19/08/2016)
Le livre de Jacqueline Chabbi, Le Coran décrypté, contient quelques trouvailles savoureuses. Je cite : Concernant le passage sur le "prophète d'un peuple non élu" (nabî ummî), il ne s'agit pas du tout d'un "prophète analphabète" qu'ont retenu imprudemment certaines traductions à partir du sens pris plus tard en arabe par le mot "ummî", "qui ne sait ni lire ni écrire". En fait, il s'agit d'un emprunt qui renvoie au pluriel hébreu "ummoth". ainsi sont désignés "les peuples exclus de l'élection divine", autrement dit "les peuples non élus"
(Sur le prophète "illettré") p398
Les dénominations de "tawrat" ("Torah") et indjîl ("Evangile") n'apparaissent dans le Coran qu'à l'époque médinoise. Cela peut paraître étonnant. Il faut pourtant remarquer que ces deux noms, pour nous si célèbres et d'une si évidente présence, sont demeurés totalement ignorés durant toute la période mekkoise du discours coranique. (...)
On trouve la double mention de ces Ecritures précédentes en rapport avec un curieux passage qui prétend que la venue de Mahomet avait été annoncée dans les révélations antérieures de la Torah et de l'Evangile. La question demeure de savoir sous quelle forme ces "transmissions" surnaturelles précédentes ont été perçues: document surnaturel ou humanisé transcrit dans une écriture matérialisée ? Mais, dans la mesure où, selon Cor. II, 79, la mise par écrit de main humaine conduit à pervertir la transmission de l'"Ecrit" surnaturel, on peut aller jusqu'à se demander si ce passage n'a pas été interpolé, c'est-à-dire ajouté après coup.
Cor. VII, 157-158 : "Ceux qui suivent le Messager (c'est-à-dire Mahomet), le prophète du peuple non élu (auparavant), "al-nabî al-ummî"(celui qu'ils trouvent désigné explicitement chez eux, dans la Torah et l'Evangile"), il leur ordonne ce qui est reconnu dans l'Ecriture et leur interdit ce qui y est réprouvé". "Dis-leur : "Je suis le Messager de Dieu qui vous a été envoyé à vous tous."
L'islam coranique semble ainsi s'autoriser à intégrer Mahomet dans l'annonce messianique israélite de l'Emmanuel (Isaïe, VII, 14) que le crhistianisme avait à son tour pris à son compte en faveur de Jésus (Matthieu, I, 22, 23).
Concernant le passage sur le "prophète d'un peuple non élu" (nabî ummî), il ne s'agit pas du tout d'un "prophète analphabète" qu'ont retenu imprudemment certaines traductions à partir du sens pris plus tard en arabe par le mot "ummî", "qui ne sait ni lire ni écrire". En fait, il s'agit d'un emprunt qui renvoie au pluriel hébreu "ummoth". ainsi sont désignés "les peuples exclus de l'élection divine", autrement dit "les peuples non élus".
(..) Mais la question demeure, plus obsédante que jamais, sur le caractère interpolatif ou non de la partie de ce passage évoquant Mahomet comme "Emmanuel musulman". Ce texte confirmatoire pour Mahomet est presque trop beau pour être vrai, selon la formule triviale consacrée.
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